Une manifestation de soutien à un étudiant camerounais sans papiers s?est déroulée lundi dans les rues de Forbach. Gustave Mouangue Mbella, 33 ans, a été convoqué le 8 avril dernier à l?aéroport. Un aller simple vers son pays d?origine.Un visa pour Gustave !» Le slogan a résonné, lundi après-midi, dans les rues de Forbach, scandé par près de 170 manifestants. Gustave Mouangue Mbella, un étudiant en 1re année à l?Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) sans papiers, a été convoqué par le préfet de Moselle le 8 avril dernier à l?aéroport de Roissy. Un aller simple pour le Cameroun, son pays d?origine. Son délit : ne pas avoir obtenu de carte de séjour pour terminer ses études en France.
«L?Etat délivre une carte de séjour sous certaines conditions : il ne faut pas avoir de casier, être financièrement autonome et parler le français », rappelle Pierre Heintz, adjoint au maire de Forbach. Gustave réunissait pourtant ces trois critères. «Le problème c?est que l?Etat fait du cas par cas», ajoute Pierre Heintz. Celui du jeune Camerounais a été exclu. "Il n?avait qu?un rêve, devenir infirmier", "liberté bafouée", les banderoles brandies dans le défilé sont éloquentes. Personnel administratif, camarades de classe de l?IFSI, toutes promotions confondues, mais également élus ou encore associations militantes pour le droit des citoyens se sont mobilisés hier. En tête de cortège marche Roland Henriot, 44 ans, lui aussi étudiant en première année et ami le plus fidèle de Gustave Mouangue Mbella. «Nous avons rendez-vous avec la sous-préfète, après la manifestation», raconte Roland Henriot. Un entretien suivi d?une réunion en mairie de Forbach.
Un mouvement de solidarité
La directrice de l?IFSI, Myriam Gunther, a exprimé sa volonté de laisser l?étudiant d?origine camerounaise poursuivre ses études à Forbach. «Lorsqu?il a passé son concours d?entrée à l?IFSI, l?an dernier, Gustave avait un visa allemand », précise la directrice de l?IFSI, Myriam Gunther. Un visa qui a expiré en octobre 2008. «Il est venu me voir très vite. Il m?a expliqué ses différentes démarches pour régulariser sa situation», se souvient-elle. La directrice soutient fermement le mouvement de ses étudiants. Ils se sont mobilisés une première fois le 1er avril, pour assister à l?audience de Gustave convoqué au tribunal administratif de Strasbourg.
Un procès ajourné, dans la hâte, après son interpellation et son placement en centre de rétention à Metz. Ensuite, les vacances scolaires ont quelque peu ralenti l?élan général. Mathilde, 18 ans, et Elodie, 22 ans, sont dans la même promotion que Gustave. Pourtant sensibilisées et engagées dans la cause du jeune camerounais, elles n?ont pu que constater l?épuisement de l?action solidaire de ses camarades. «C?était un problème d?organisation. C?est plus facile de tenir les contacts en période de cours», lance Mathilde. «Certains ne sont pas du coin et sont rentrés chez eux pour les vacances », renchérit Elodie. Le mouvement est désormais relancé
© Le Républicain Lorrain : F. T.
Paru le 30-04-2009 09:28:38