Zone Cemac : haine grandissante et inquiétante contre Paul Biya
Soumis par Christophe Mvondo de Yaoundé le mar, 03/27/2012 - 12:46
Tandis que l’opinion s’émeut sur l’acte anti-diplomatique du président Bozize, Bangui évoque l’attitude irrévérencieuse d’Antoine Tsimi vis-à-vis des autorités centrafricaines source de la colère de chef d’Etat centrafricain.L’affaire choque les autorités de Yaoundé et l’ensemble de l’opinion publique
camerounaise. Le ministère des relations extérieures a rendu public un communiqué pour indiquer que les autorités camerounaises ont saisi le président en exercice de la Cemac, Denis Sassou Nguesso du Congo pour trouver un règlement de l’incident qui a traîné dans la boue, l’honneur de toute une organisation sous-régionale.Le 21 mars 2012, alors qu’il rentre d’un voyage à l’étranger à bord d’un aéronef de la compagnie Ethiopian Airlines, Antoine Tsimi, le président de la Commission de la Cemac n’a pas pu débarquer à l’aéroport de Bangui. Et pour cause, un déploiement de hauts gradés de la police et de l’armée lui signifie l’interdiction de séjourner en République centrafricaine. Il a dû poursuivre un voyage qu’il n’avait pas programmé dans ce vol qui quittait Bangui pour Addis-Abeba.
Des sources concordantes font état d’un caractère irrévérencieux du fonctionnaire de la Cemac vis-à-vis du chef d’Etat centrafricain. Le président Bozize en a donc après Antoine Tsimi qu’il trouve suffisamment inerte. Il indexe notamment de nombreux dossiers importants de la Cemac qui n’avancent pas. Il chercherait ainsi à obtenir son limogeage à tout prix.
La République centrafricaine est un pays enclavé de la Cemac au même titre que le Tchad. De longues années de guerre n’ont pas permis à véritable décollage du pays au plan des infrastructures et du niveau de vie des populations ; c’est un pays qui dépend en partie de la collaboration avec le Cameroun où un pourcentage très important de ses biens en import comme en export transite.
Nombreux sont les Camerounais qui pensent que pour cela, les autorités centrafricaines devraient traiter les Camerounais avec beaucoup d’égards. Ce n’est pas le cas. Avant l’expulsion musclée du Camerounais président de la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, des militaires centrafricains sont entrée en territoire camerounais et ont opérer des exactions sur de paisibles citoyens de notre pays.
Et si Bozize disait tout haut ce que les autres pensent tout bas ?
La République centrafricaine est avec le Congo et le Tchad, les trois
pays qui ont supprimé les visa d’entrée dans leur territoire tandis
qu’on s’épie encore entre le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Gabon
où les visas d’entrée coûtent plus chers que les visas européens
délivrés dans nos pays.
Les Camerounais, malgré le poids économique, de leur pays dans la
sous-région, malgré sa situation stratégique, et l’hospitalité de ses
populations, sont toujours malmenés partout dans les pays de la Cemac.
Une xénophobie inexplicable envers eux s’est développée au cours des
deux dernières décennies en faisant des Camerounais des personnes à
abattre.
Le cas d’Antoine Tsimi montre jusqu’où le manque de considération
vis-à-vis du Cameroun a culminé. Le chef de l’Etat centrafricain avait
d’autres voies de recours mais il a préféré l’humiliation qui ne grandit
pas la Cemac, mais l’affaiblit. Car désormais, dans l’espace Cemac,
tous les Etats membres savent qu’on peut interpeller le patron de cette
institution, en plein aéroport comme un vulgaire bandit pour peu qu’on
ne soit pas d’accord avec son rythme de travail.