Yaoundé: Un avocat et un colonel au tribunal

Yaoundé, 23 août 2013
© Jean-Philippe Nguemeta | Le Jour

L'officier supérieur de gendarmerie qui avait détruit des habitations à Febe-village en 2012 est accusé d'atteinte à la propriété foncière et d'abus de fonction.

 

 

II était un peu plus de 12 h, samedi 17 août 2013. Presque un an après le déclenchement de l'affaire opposant Me Magloire Désolice Piendjio au colonel Fabien. Pascal Etoundi qui, à la tête d'une troupe armée, était descendu le 13 septembre 2012 avec un bulldozer s'en prendre aux biens des populations de Febe Village, une banlieue de Yaoundé. Des habitants dont les maisons et les terrains sont situés à côté de l'école maternelle et primaire bilingue «Cherubs School complex». 

Patrick Dumas Mbassi, une des victimes, explique: «L'affaire concerne plus de 100 personnes. Edoa Etoundi nous a vendu le terrain et nous avons été surpris en septembre dernier par la descente de son frère, le colonel Etoundi Fabien Pascal, et sa bande. Chaque mois, désormais, le quartier se réunit et un comité de défense et de développement veille». Sidguane Signing Keudem, propriétaire d'un terrain depuis 2006, n'a pas encore engagé les travaux de reconstruction. L'avocat Magloire Désolice Piendjio, lui aussi victime, a refait son imposante barrière détruite. 

D'après une source au sein de la famille d'Edoa Etoundi, des discussions sont engagées entre le colonel Etoundi et Me Piendjio pour apaiser la tension. «Le colonel Etoundi est même déjà allé au bureau de Me Désolice Piendjio pour un arrangement à l'amiable», confie la source. Une autre victime précise que l'instruction est en cours au Tribunal militaire à Yaoundé. «Depuis plusieurs mois, le colonel, Etoundi rentre sans voiture de service et son arme a été retirée», précise-t-elle. Rien ne filtre au secrétariat d'Etat à la Défense. Une source digne de foi au Tribunal militaire confirme que «le juge d'instruction Yohannes Mbundja avait entendu Me Piendjio et adressé une convocation au colonel Etoundi Pascal». 


Plainte 

Magloire Désolice Piendjio déclare: « J'ai fait un rapport d'expertise. Nous sommes dans un Etat de droit et force doit rester à la loi. » Au téléphone également, le colonel Etoundi Fabien Pascal dit qu'il détient toujours son arme. «Je n'ai jamais été entendu au Tribunal militaire. J'ai fait appel, mon titre a été annulé. C'est moi le plaignant », affirme-t-il. 

On croyait régler le vieux litige foncier entre la famille de feu Edoa, le père de M. Edoa Etoundi, et celle du colonel Etoundi. Après le décès de feu Essomba, le père du colonel Etoundi Fabien Pascal, ce dernier s'est fait établir un titre foncier, qualifié de-faux par le camp d'en face. Son cousin, Edoa Etoundi Janvier, infirmier retraité, a alors engagé avec succès la procédure de pré notation judiciaire sur le titre foncier. Après les casses, le parquet avait envoyé le dossier au Sed pour enquête urgente. Me Magloire Désolice Piendjio avait saisi le Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, le commandant de la Sécurité militaire et le ministre délégué à la présidence de la République en charge de la Défense. Il reprochait au colonel Fabien Pascal Etoundi l'atteinte à la propriété foncière, l'abus de fonction, la destruction, le trouble de jouissance, la menace sous condition, l'apologie du tribalisme, l'incitation à la haine tribale et â la révolte sociale contre un peuple.

 



25/08/2013
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