Yaoundé: Paul et Chantal Biya accueillis en héros
YAOUNDE - 30 MARS 2015
© Nadine Bella | La Météo
Après plus de trois semaines de séjour privé en Europe sur fond de polémique concernant leur état de santé et d’activité épistolaire intense, le chef de l’État et son épouse ont regagné la capitale vendredi dernier, avec les honneurs réservés aux hôtes de marque.
Dans les rues de Yaoundé, capitale du pays, ce vendredi 27 mars en fin de matinée, c’est un air du déjà vu ou presque. Les troupes de la Garde présidentielle sont postées à des endroits stratégiques de la capitale, tout au long de l’itinéraire qui va de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen au palais de l’Unité. La police, quant à elle, a pris d’assaut les grandes artères de la capitale. Le tout présage du retour du chef de l’État, parti du Cameroun le 1er mars, pour un séjour privé en Europe. Mais, le décor doublé du déploiement auquel sont habitués les habitants de la cité des «sept des collines», n’est rien à côté de l’impressionnante mobilisation populaire observée tant à l’aéroport international de Nsimalen qu’à l’esplanade du Palais de l’unité.
D’abord à l’aéroport. C’est un jour pourtant ordinaire, un retour comme les autres, mais pas tout à fait. Le contexte et le prétexte de cette mobilisation suffisent pour expliquer la présence de cette marée humaine (évaluée à plus de 10 mille personnes) qui s’est donné rendez-vous à l’aéroport et ses environs. En effet, des rumeurs malveillantes allant dans tous les sens, des allusions insalubres, des polémiques vaseuses et insidieuses et, surtout, une activité épistolaire dont la quantité verbeuse supplée mal la qualité de l’argumentaire, pour donner à connaître sur le lieu de résidence de Paul et Chantal Biya en Europe, et sur leur état de santé. Plus grave, les oiseaux de mauvais augure ont, comme en 2004, tôt fait d’annoncer que le chef des Armées s’est refroidi. Le retour à Yaoundé vendredi dernier apparaît donc comme un pied de nez à ceux qui précipitent très vite dans l’au-delà, un homme d’expérience qui tient encore la barre haut. C’est ainsi qu’à leur descente de l’aéronef, le peuple exulte quand sortent enfin du ventre du Falcon, le président et son épouse, en bonne forme. Les groupes de danse font du bruit. Les populations, survoltées, scandent Paul et Chantal Biya. De Nsimalen au Palais de l’unité, la ferveur populaire donne le vertige. L’on n’a rarement vu pareille mobilisation. Seuls, les papes Jean Paul II et Benoît XVI, venus en visite au Cameroun, respectivement en août 1985 et septembre 1995 pour le premier, et mars 2009 pour le second, ont eu droit à un tel accueil. Même les Lions indomptables, de retour des campagnes africaines victorieuses, n’ont pas eu droit à un accueil aussi chaleureux. Le tout grâce à la spontanéité des élites dont le militantisme, l’attachement et la fidélité aux idéaux républicains que prône le chef de l’État sont sans faille. Dans la Mefou et Afamba, Luc Magloire Mbarga Atangana, comme il en a l’habitude à pareille circonstance, a battu, mieux que par le passé, le rappel des troupes en mettant les petits plats dans les grands, afin que le couple présidentiel bénéficie d’un accueil des plus chaleureux. Au même moment, dans le Mfoundi, le Pr. Laurent Serge Etoundi Ngoa, secondé par un dynamique fils de la capitale, l’opérateur économique Jean Marie Abuna, a abattu un travail de fourmi pour donner à ce retour pas comme les autres, tout le parfum de joie et de bonheur dont le monde entier aura été témoin. À l’esplanade du palais de l’Unité, près de 20 mille militants du Rdpc et autres habitants de la capitale, saouls de joie, défieront la fine pluie qui tombe des heures durant, sous le ciel d’Etoudi, pour accueillir le couple présidentiel.
C’est dire si le peuple camerounais, mature et conscient des enjeux de l’heure, est plus que jamais derrière son chef, adoré et choyé. C’est dire également si le peuple camerounais qui a une fois de plus, choisi Paul Biya, au pouvoir 1982, en octobre 2011, élu à une majorité écrasante, l’a fait en connaissance de cause. Comme tout humain, Paul Biya- aujourd’hui 82 ans- peut parfois lui aussi, faire face à de petites préoccupations, sans que cela ne soit pour autant l’objet d’un scandale.
Bien plus, à son élection en 2011, le peuple camerounais le savait âgé. Mais ce peuple a misé sur l’expérience et la sagesse, plutôt que de porter à la tête de l’État, un aventurier susceptible de conduire le pays vers l’inconnu. La riposte populaire face aux attaques dont Paul Biya (et son épouse) fait l’objet en ce moment, mieux, l’accueil auquel l’homme a eu droit vendredi -à Yaoundé, capitale du pays- de retour de Genève, en Suisse où il a séjourné pendant près d’un mois, démontre à suffire que les Camerounais aiment toujours leur président. Et semblent encore, pourquoi pas, prêts à lui renouveler leur confiance. Suivez notre regard.
Nadine Bella