Yaoundé : De l’eau en citerne vendue à Damase
Certains habitants de ce quartier sevré depuis des mois, s’inquiètent cependant de l’hygiène qui entoure ces cuves.
Voilà
plus d’un an aujourd’hui qu’une grande partie des habitants du lieu dit
Damase à Yaoundé est privée d’eau potable. L’autre partie ayant droit à
des rationnements selon un planning établi par la Camerounaise des eaux
(Cde). Et depuis, les habitants ont, bon gré mal gré, dû se rabattre
sur les puits, sources, forages, etc. pour se ravitailler en eau. Si les
plus nantis se servent juste de cette eau pour les travaux domestiques,
d’autres ménages à revenus modestes utilisent également cette eau pour
la cuisson des aliments. C’est avec une joie que ces derniers
accueillent ces véhicules qui viennent les ravitailler en précieux
liquide une fois par semaine ou tous les deux jours, selon les
riverains. Chaque véhicule approvisionnant un secteur précis du
quartier. Certains de ces véhicules annonçant leur arrivée par une
sirène.
Et même s’il faut débourser de l’argent (un seau de 20l est
par exemple facturé à 100 Fcfa, apprend-on), les habitants ne rechignent
pas à délier leur bourse. Ce d’autant plus que, disent certains d’entre
eux, cela leur évite de longs déplacements pour aller s’en procurer. Ce
mardi 15 mars 2011, deux véhicules sont installés en bordure de route,
non loin des rails au quartier Obobogo. Le premier, un pick-up bleu,
avec à l’arrière deux citernes d’eau de 1.000 litres chacune, et
plusieurs bidons d’eau.
Et le deuxième, un véhicule rouge de
type Hiace, la carrosserie éraflée à plusieurs niveaux, prêt à rendre
l’âme à chaque kilomètre. Les deux banquettes arrière ont été démontées
pour y installer une autre citerne qu’un jeune garçon s’attèle à
remplir, grâce à deux longs tuyaux fixés sur deux des 11 robinets d’eau
qu’on aperçoit à cet endroit.
Ce sont ces véhicules qui ravitaillent
désormais une bonne frange de Damase. Selon Joseph Romaric Belibi,
l’un des conducteurs, le prix varie selon le volume d’eau souhaitée par
le client. «On peut vendre une cuve d’eau à 2.000, voire 3.000 Fcfa. Enn
fait, nous, nous vendons uniquement en cube», affirme ce dernier. Quid
de l’hygiène qui entoure l’entretien de ces réservoirs d’eau ? L’on
vous répondra : «Tout est clean». «Nous lavons les cubes chaque jours
avec de l’eau propre et du savon en poudre», affirme Joseph Belibi. Du
côté des habitants, l’on dit ne pas douter de la qualité de l’eau
vendue. Toutefois, l’inquiétude subsiste néanmoins chez certains quant à
la propreté de ces réservoirs d’eau, à l’instar d’Emilienne Nguiamba
qui préfère dorénavant s’approvisionner à la source, quitte à stériliser
l’eau par la suite.
Patricia Ngo Ngouem