Yaoundé: Comment le congrès du Rdpc a vidé les administrations
Le Messager
La grande majorité des responsables des administrations publiques se sont déportés au Palais des congrès de Yaoundé à l’occasion de cette grande messe politique.
« Quelle raison vont-ils encore avancer aujourd’hui ? Pourrons-nous enfin un jour travailler un mois d’affilé dans nos administrations sans interruption ? Il faut pour un oui ou pour un nom arrêter le travail pour vaquer à je ne sais quelles autres occupations. Et qui sont les premiers à payer le prix ? Nous les usagers. Que faire à présent de ce dossier que je trouvais si urgent ? », Se plaint Marie-Laure, un usager des services du gouverneur ce jeudi 15 septembre 2011. Elle y est arrivée en urgence ce jour pour achever des dossiers d’intégration qu’elle doit rapidement déposer. Il se trouve en effet qu’après la réunion des gouverneurs, préfets et sous-préfets des régions il y a quelques mois, précédée des cérémonies d’installations dans les préfectures et sous-préfectures à la suite des nominations, c’est au tour du congrès du Rdpc de vider les administrations.
Rendu dans quelques lieux de service public ce premier jour du congrès, on peut en effet déplorer l’absence des fortes têtes, ceux-là même qui au final, prennent les plus importantes décisions et permettent que la vie suive son cours normal. Implicitement, on peut y apprendre qu’ils ont été arrachés de là, par le 3ème congrès ordinaire du Rdpc. « il faut bien qu’ils montrent au boss des boss qu’ils le soutiennent. Ils doivent se faire remarquer parce qu’après ce congrès, ce sera les élections et après les élections, ce sera les nominations. Chacun cherche sa place pour ne pas être déçu le moment venu. Il faut marquer le président, même s’il ne se souviendra que vaguement d’eux », confie un photographe aux alentours de la « région » anciennement appelé « province ».
C’est qu’ici, aujourd’hui, on est loin de l’affluence qui y règne d’habitude. « Nous ne pouvions nous hasarder à nous présenter aujourd’hui munis de pièces à faire signer ou à légaliser. Nous savions déjà à quoi nous attendre, depuis l’annonce de ce congrès. Et je puis dire que nous ne nous sommes pas trompés », explique, tout content, un usager.
Certains usagers timides s’amènent, dossier à la main, puis repartent aussitôt leurs tâches achevées. Le rendez-vous est pour 14h, pour le retrait des fiches déposées à la signature. Les secrétaires sont à leurs postes. Toute chose qui peut laisser croire que tout se passe pour le mieux. Seulement, c’est lors du retrait des fiches que les usagers sont surpris. « Le préfet ou le gouverneur, (en fonction de l’endroit où l’on se trouve) n’a pas encore signé. Revenez demain », s’entendent-ils répondre par lesdits secrétaires.
Personne ne leur explique pour quelles raisons leurs documents n’ont pas encore été signés. « Et nous qui avons déposé hier ? », balbutient certains. « Vous êtes sourds ou quoi ? Aucun dossier ne peut à être retiré pour le moment ». Ils finissent par s’en aller, mécontents : « Que faire à présent ? Nous ne pouvons user de notre bonne vieille tactique de département, puisque à Mfou ou à Mbalmayo, ce sera certainement la même chose. Car, le Rdpc à des bras longs. Il ne nous reste plus qu’à attendre la fin du congrès ». Pourtant, certains sont rentrés en possession de leurs dossiers. Mais ceux-là les ont déposés depuis la semaine dernière. Rendez-vous probablement à la fin du congrès, pour mettre fin à la tracasserie.
Florette MANEDONG