Yaoundé: Caddy Marlène Emvoutou entendue à la Police judiciaire
DOUALA - 17 JUIL. 2013
© Christian TCHAPMI | Le Messager
La présidente de la Ligue régionale de football du Sud et candidate déchue aux élections à la présidence de la Fédération Camerounaise de football (Fécafoot) s’apprêtait à quitter le pays par route lorsque son créancier, informé de la forfaiture, l’a rattrapée et l’a immédiatement conduite à la Pj.
Impossible de circuler ce mardi 16 juillet 2013 sur le tronçon qui relie le Rond-point Nlongkak au lieu dit Moto Georges sis au quartier Nkol-Eton à Yaoundé. Il est 15h. En plus de la canicule qui a transformé la ville en fourneau, il faut en plus faire face à cette marée humaine qui a investi la chaussée.
L’attroupement est visible depuis une centaine de mètres. Au centre de cette foule, trois véhicules immobiles. Le premier est une rutilante Mercedes de couleur noire, garée à moins de dix mètres d’un autre bolide de marque Carina vert-citron immatriculée Ce 646 Fc, à l’extrémité duquel est garé un véhicule portant l’effigie de la police. C’est celle du Commissariat central N°1. Mais qu’est-ce qui peut bien provoquer autant d’affluence à une heure pareille de l’après-midi ? Il faut se rapprocher de la Carina pour tenter d’avoir les premières pièces du puzzle.
A travers la vitre, on aperçoit Marlène Emvoutou assise à la cabine près du chauffeur, un homme de gabarit moyen qui a les mains scotchés sur son volant. A l’arrière, deux fillettes au milieu desquelles trône une autre fille au physique imposant et visiblement plus âgée. De sources dignes de foi expliquent qu’il s’agit des enfants de la présidente de la Ligue régionale de football du Sud. Greffe bien brossée, cette dernière arbore une tenue légère qui cache peu son bustier noir. Lequel met en vitrine sa poitrine proéminente. Marlène Emvoutou a plutôt l’air détendu. Elle qui balance machinalement son téléphone portable comme si de rien n’était. La foule a beau la traiter de tous les noms d’oiseaux, lui promettre même l’enfer, la jeune femme reste imperturbable. Ce n’est pas le cas chez le propriétaire de la Mercedes. Le jeune homme d’un teint clair, vêtu d’un costume sombre a visiblement les nerfs à fleur de peau. La preuve, il reçoit des coups de fil toutes les cinq minutes et fait des va et vient entre son véhicule et celui de la police dans laquelle il parlemente régulièrement avec le commissaire de police assis à l’arrière.
«Si je la laisse partir, je suis fini. Où vais-je trouver tout cet argent ? Je n’ai pas envie des problèmes», tempête l’homme qui a du mal à se calmer. En fait, il s’agit de Benoît Assam, un employé au service du courrier de la présidence de la République. Le jeune homme qu’on présente comme le neveu de Paul Biya a pris fait et cause pour Marlène Emvoutou dans une affaire de dette estimée à 50 millions Fcfa. « Marlène a été interpellée puis conduite à la Police judiciaire le mois dernier suite à une plainte déposée au tribunal par des gens à qui elle devait la somme de 50 millions Fcfa. Benoît Assam avec qui elle entretient d’excellents rapports, est intervenu et s’est porté garant de s’assurer que Marlène rembourse la totalité de la somme dans de brefs délais. C’est alors que celle-ci a été relaxée, non sans confirmer qu’elle reverserait l’argent à son «sauveur» pour qu’il paye sa dette».
Mandat
Seulement, l’ancienne directrice du projet Aspire au Cameroun, ne va pas respecter ses engagements, mettant ainsi à mal la parole et le deal qu’elle a conclu avec Benoît Assam. Chose qui va courroucer ce dernier qui aurait commencé à filer sa créancière. Hier matin, l’homme est informé de ce que Marlène entreprendrait de prendre la clé des champs dans l’après-midi. C’est alors qu’il décide de se rendre chez le procureur de la République qui lui sert aussitôt un mandat d’amener. A quelques mètres de son domicile sis au lieu dit chapelle Nkol-Eton, Marlène Emvoutou qui était déjà en route pour la frontière Cameroun-Guinée Equatoriale à Ambam avec dans la malle arrière de son véhicule « des valises et de l’argent frais » à en croire certaines sources, est stoppée nette par son bienfaiteur d’hier, déterminé à la conduire chez le procureur.
Son injonction va malheureusement connaître un non catégorique. Mlle Emvoutou préfère faire le pied de grue que de suivre celui qui fut son bienfaiteur et qu’elle a floué. Même l’arrivée des éléments de la gendarmerie et d’une escouade de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir) n’y changera rien. Outré par l’attitude irrévérencieuse de Emvoutou, les éléments du commissaire de police N2 vont jusqu’à sproposer d’aller louer un camion remorque à la Communauté urbaine de Yaoundé pour la déloger de force. Ce n’est qu’après deux heures de négociations que Marlène donne enfin l’ordre à son chauffeur de démarrer.
Direction, Commissariat central. Après une brève audition, elle est transférée à la Délégation régionale de la police judiciaire pour audition. Lorsque nous mettions sous presse, des sources concordantes rapportaient que Marlène Emvoutou promettait de « faire le grand déballage » qui, apprend-on, risque d’éclabousser des hautes personnalités de la République. Vous avez dit Emvoutougate ? Affaire à suivre.
Christian TCHAPMI
© Christian TCHAPMI | Le Messager
La présidente de la Ligue régionale de football du Sud et candidate déchue aux élections à la présidence de la Fédération Camerounaise de football (Fécafoot) s’apprêtait à quitter le pays par route lorsque son créancier, informé de la forfaiture, l’a rattrapée et l’a immédiatement conduite à la Pj.
Impossible de circuler ce mardi 16 juillet 2013 sur le tronçon qui relie le Rond-point Nlongkak au lieu dit Moto Georges sis au quartier Nkol-Eton à Yaoundé. Il est 15h. En plus de la canicule qui a transformé la ville en fourneau, il faut en plus faire face à cette marée humaine qui a investi la chaussée.
L’attroupement est visible depuis une centaine de mètres. Au centre de cette foule, trois véhicules immobiles. Le premier est une rutilante Mercedes de couleur noire, garée à moins de dix mètres d’un autre bolide de marque Carina vert-citron immatriculée Ce 646 Fc, à l’extrémité duquel est garé un véhicule portant l’effigie de la police. C’est celle du Commissariat central N°1. Mais qu’est-ce qui peut bien provoquer autant d’affluence à une heure pareille de l’après-midi ? Il faut se rapprocher de la Carina pour tenter d’avoir les premières pièces du puzzle.
A travers la vitre, on aperçoit Marlène Emvoutou assise à la cabine près du chauffeur, un homme de gabarit moyen qui a les mains scotchés sur son volant. A l’arrière, deux fillettes au milieu desquelles trône une autre fille au physique imposant et visiblement plus âgée. De sources dignes de foi expliquent qu’il s’agit des enfants de la présidente de la Ligue régionale de football du Sud. Greffe bien brossée, cette dernière arbore une tenue légère qui cache peu son bustier noir. Lequel met en vitrine sa poitrine proéminente. Marlène Emvoutou a plutôt l’air détendu. Elle qui balance machinalement son téléphone portable comme si de rien n’était. La foule a beau la traiter de tous les noms d’oiseaux, lui promettre même l’enfer, la jeune femme reste imperturbable. Ce n’est pas le cas chez le propriétaire de la Mercedes. Le jeune homme d’un teint clair, vêtu d’un costume sombre a visiblement les nerfs à fleur de peau. La preuve, il reçoit des coups de fil toutes les cinq minutes et fait des va et vient entre son véhicule et celui de la police dans laquelle il parlemente régulièrement avec le commissaire de police assis à l’arrière.
«Si je la laisse partir, je suis fini. Où vais-je trouver tout cet argent ? Je n’ai pas envie des problèmes», tempête l’homme qui a du mal à se calmer. En fait, il s’agit de Benoît Assam, un employé au service du courrier de la présidence de la République. Le jeune homme qu’on présente comme le neveu de Paul Biya a pris fait et cause pour Marlène Emvoutou dans une affaire de dette estimée à 50 millions Fcfa. « Marlène a été interpellée puis conduite à la Police judiciaire le mois dernier suite à une plainte déposée au tribunal par des gens à qui elle devait la somme de 50 millions Fcfa. Benoît Assam avec qui elle entretient d’excellents rapports, est intervenu et s’est porté garant de s’assurer que Marlène rembourse la totalité de la somme dans de brefs délais. C’est alors que celle-ci a été relaxée, non sans confirmer qu’elle reverserait l’argent à son «sauveur» pour qu’il paye sa dette».
Mandat
Seulement, l’ancienne directrice du projet Aspire au Cameroun, ne va pas respecter ses engagements, mettant ainsi à mal la parole et le deal qu’elle a conclu avec Benoît Assam. Chose qui va courroucer ce dernier qui aurait commencé à filer sa créancière. Hier matin, l’homme est informé de ce que Marlène entreprendrait de prendre la clé des champs dans l’après-midi. C’est alors qu’il décide de se rendre chez le procureur de la République qui lui sert aussitôt un mandat d’amener. A quelques mètres de son domicile sis au lieu dit chapelle Nkol-Eton, Marlène Emvoutou qui était déjà en route pour la frontière Cameroun-Guinée Equatoriale à Ambam avec dans la malle arrière de son véhicule « des valises et de l’argent frais » à en croire certaines sources, est stoppée nette par son bienfaiteur d’hier, déterminé à la conduire chez le procureur.
Son injonction va malheureusement connaître un non catégorique. Mlle Emvoutou préfère faire le pied de grue que de suivre celui qui fut son bienfaiteur et qu’elle a floué. Même l’arrivée des éléments de la gendarmerie et d’une escouade de l’Equipe spéciale d’intervention rapide (Esir) n’y changera rien. Outré par l’attitude irrévérencieuse de Emvoutou, les éléments du commissaire de police N2 vont jusqu’à sproposer d’aller louer un camion remorque à la Communauté urbaine de Yaoundé pour la déloger de force. Ce n’est qu’après deux heures de négociations que Marlène donne enfin l’ordre à son chauffeur de démarrer.
Direction, Commissariat central. Après une brève audition, elle est transférée à la Délégation régionale de la police judiciaire pour audition. Lorsque nous mettions sous presse, des sources concordantes rapportaient que Marlène Emvoutou promettait de « faire le grand déballage » qui, apprend-on, risque d’éclabousser des hautes personnalités de la République. Vous avez dit Emvoutougate ? Affaire à suivre.
Christian TCHAPMI