YOUWIN2018

Les grands juristes qui peuplent les amphithéâtres des nos universités et investissent régulièrement les plateaux de télévision doivent songer à nous expliquer la nouvelle hiérarchie des normes juridiques en vigueur au Cameroun. Car, les faits observés au quotidien tendent à infirmer les doctes préceptes en la matière qu’ils font souvent réciter à nos enfants. Qu’est-ce qui vous étonne?

N’avez-vous pas remarqué qu’une décision d’un ministre peut remettre en cause les dispositions pertinentes d’une loi votée par l’Assemblée nationale et promulguée par le président de la République? Passe encore pour ces décisions ministérielles qui ont au moins l’odeur de textes juridiques sans en être véritablement. Que dire des textes banals qui n’ont rien de réglementaire encore moins de légal mais, qui sont considérés chez nous plus que des paroles bibliques? Nous pensons ici aux motions de soutien (au chef de l’Etat) et aux discours du même chef de l’Etat.

Vendredi dernier, nous en avons eu la preuve par trois que ces deux là, motion de soutien et discours du chef de l’Etat, deux textes consanguins sous le Renouveau, l’un, très souvent accouché par l’autre, sont certainement au-dessus de la Constitution de la République. Ce jour là, rapportent les médias d’Etat, tous les bendskineurs du Cameroun se sont réunis pour organiser une impressionnante marche historique de soutien à Paul Biya, jusqu’aux portes du palais de l’Unité où ils ont été accueillis triomphalement par le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), représentant personnel du chef de l’Etat.

Popaul leur a fait quoi pour mériter ce gros merci?

Pouah! Ils ne sont pas au courant que les feux tricolores et le Code de la route existent mais, ils s’inclinent devant le discours du chef de l’Etat, le plus grand texte juridique du Cameroun. Vive les benskineurs sans foi ni loi! Vive l’homme-lion qui les a anoblis!