Wellissane ou changement la 6eme lettre des pros Marafa aux Camerounais

Marafa Tribunal:Camer.beTel est le titre que l’on pourrait donner à un vidéo film d’une trentaine de minutes  qui revient par l’image et la parole sur l’affaire Marafa Amidou Yaya et Yves Michel Fotso. Destiné essentiellement aux populations du grand nord trois jours avant la visite annoncée de Paul Biya dans l’extrême nord. Il est divisé en deux parties.  La première en Français qui dure environ 5 mn retrace l’historique de l’affaire de l’acquisition d’un avion présidentiel du temps ou Marafa  était secrétaire général à la présidence de la République jusqu’à son arrestation.

La deuxième partie en Fulfulde revient sur l’histoire politique du Cameroun depuis l’indépendance. Notamment la gestion politique d’Amadou Ahidjo originaire du Nord et premier président de la République. Le coup d’Etat du 6 avril 1984 dont on a accusé les nordistes d’être les commanditaires. Plusieurs d’entre eux ont été jetés en prison ou passés par les armes. Depuis lors, le grand nord est dans les serres du pouvoir de Yaoundé. Ils sont des victimes expiatoires d’un régime qui ne cesse de les museler. Et le film poursuit ; ce n’est pas faute pour eux d’avoir cherché le rapprochement  avec le sud. A leur corps défendant, ils citent le rôle joué en 1991 par Sadou Hayatou, premier ministre dans la pacification du Cameroun lorsque la crise socio politique  a failli mener le pays vers le chao. Notamment avec la tripartite qui est venue apaiser les velléités de changement à la tête du pays réclamé à hue et à dia par les Camerounais. Jusqu’à cette autre affaire qui ne cesse de soulever les passions : l’arrestation de Marafa Hamidou Yaya Elite peul et très populaire dans le nord.

Affaire Marafa une histoire cousue de fil blanc ?

Ils semblent plutôt exacerbés ces pros Marafa. Ils crient à l’acharnement. Non sans condamner le rôle néfaste joué par Amadou Ali et Issa Tchiroma, tous deux ministres et élites du grand nord, ils qualifient l’opération épervier de manœuvre politique ayant pour principal objectif d’écarter Marafa de la course politique. Pour revenir sur l’affaire dans laquelle «  Marafa et Yves Michel Fotso se sont organisés en bande pour détourner l’argent dans l’acquisition d’un avion », Marafa se défends qu’il n’avait en tant que secrétaire général de la présidence de la République entrepris aucune action  dans ce dossier  sans que le président de la république ne soit intimement informé et donne des instructions conséquentes.

Pour lui un avion avait été bel et bien fabriqué et qu’entre temps la présidence n’en a plus voulu. Quant à l’argent dont il est accablé de détournement, il a été viré à son insu et contre son gré. Le ministre des finances Meva Meboutou ayant  fait des décaissements sans doute avec l’ordre du président de la République en personne. Finalement ce premier avion ne sera pas réceptionné. Du coup, une deuxième piste d’acquisition d’un autre avion va s’ouvrir à la présidence : l’albatros. A ce moment là, Marafa n’est plus secrétaire général de la présidence de la république.

La suite, on connait comment s’est achevée l’histoire de l’albatros avec le vol désastreux. Pour le reste, Marafa jure n’avoir pas reçu le moindre sous dans les transactions d’achat de l’avion puisque n’ayant pas été associé ni de près  ni de loin. Il nie la main sur le cœur  n’avoir bénéficié d’aucun virement dans un compte en Suisse puisqu’il n’en a pas. Si les choses sont aussi limpides et vérifiables, il y a lieu de poser la question de savoir ce que fait Marafa en prison. La visite de Paul Biya à l’extrême nord s’annonce déjà riche en rebondissements.

© Camer.be : Ben BATANA


17/09/2012
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