Le
ministre des Transports (Mintrans), a avoué ce 1er novembre 2012 qu’il
n’emprunte jamais Camair-Co. Bien qu’assurant la tutelle technique de la
compagnie nationale.
Le patron des transports au Cameroun a fait cet aveu à Alex Van Elk, le
directeur général de Camair-Co, dont le mandat est arrivé à expiration
depuis juin 2012 et qui, de sources généralement bien informées, est
candidat à sa propre succession.
Robert Nkili n’est pas passé par quatre chemins pour confier au Néerlandais que sa compagnie préférée pour les voyages long courrier c’est Air France. « Je sais que vous vous battez assez. J’ai vu votre avion à Paris, mais je n’ai pas pu le prendre. Pour une raison simple : il n’y avait pas de billets. S’il y avait déjà le clearing, ce serait plus facile. On prendrait ce billet jusqu’à Istanbul que j’ai fait il y a quelques jours ou à Beijing. Mais malheureusement, Camair-Co reste ici au village. Du coup, quand on va loin, tout le monde est obligé à aller ailleurs », a indiqué l’ancien président du conseil d’administration du Conseil national des chargeurs du Cameroun (Cncc), cité par l’agence Ecofin. Une attitude qui surprend plus d’un, quand on sait que c’est le Mintrans qui devrait montrer l’exemple, en empruntant régulièrement la compagnie nationale pour tous ces déplacements. Robert Nkili n’est pas seul. Même le Premier ministre, par ailleurs président du conseil d’administration de Camair-Co est dans la même logique.
Et nombreux sont d’autres membres du gouvernement
qui évitent Camair-Co, jusqu’ici. Les raisons évoquées par ces derniers
vont du coût élevé quand on effectue des voyages à des destinations que
ne dessert pas la compagnie ou encore le manque de billets pour les
destinations choisies. Contrairement aux gouvernés, Alex Van Elk semble
ne pas leur en vouloir. «Je comprends les administrateurs du Cameroun
qui n’empruntent pas Camair-Co. Si vous allez de la France vers un autre
pays étranger, c’est plus facile et moins cher d’aller avec Air France.
Je ne peux pas vraiment leur reprocher cela. Parce qu’au lieu de payer
deux billets, vous pouvez payer un seul. Ce que nous allons faire, c’est
multiplier les accords avec les compagnies étrangères pour faciliter
les choses. Nous sommes en train de travailler pour un accord pareil
avec Air France», indique le Néerlandais cité également par Ecofin.
Amélioration
Malgré ce désintérêt des membres du gouvernement, qui préfèrent faire la recette à la concurrente de Camair-Co, la compagnie nationale sort progressivement la tête de l’eau. D’après le bilan à mi-parcours dressé par le directeur commercial, il y a dans l’ensemble une nette amélioration des revenus en 2012. 12. 865.180.540 FCfa. Voilà le total des recettes engrangées par Camair-Co entre janvier et septembre 2012 dans le segment de la vente des billets. Ce montant est déjà nettement meilleur que les recettes globales récoltées en 2011 qui sont de 10.514.250.050. Soit près de 2,5 milliards d’augmentation nette.
Ce n’est pas un rêve. Nous allons le faire », a soutenu Alphonse Bea, en revenant sur les changements entrepris pour gagner ce pari. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration de l’offre de Paris vers Yaoundé en ajoutant la rotation Nsimalen- Charles de Gaulle, de l’offre vers Garoua et N’djamena pour répondre à la problématique sur l’insécurité, l’acquisition des gabarits-bags, l’ouverture de deux nouvelles lignes, celles de Kinshasa et Lagos en l’occurrence. Mais, la principale nouveauté est l’introduction de la navette Camair-Co. « Dans le souci de simplifier la vie et de répondre aux besoins de nos clients, Camair-Co met en place des bus qui assureront la liaison 7/7 entre les aéroports les plus importants du Cameroun (Yaoundé – Douala – Garoua – Maroua) et les lieux les plus fréquentés de ces différentes villes », a appris Alphonse Bea.
Au total, 8 bus qui sont en service le 9 octobre 2012. Signalons que la flotte de la compagnie aérienne nationale va s’enrichir de deux Boeing 787 Dreamliner à partir de 2015. Ces gros porteurs qui transportent jusqu’à 330 passagers, et qui, actuellement sont utilisés par deux pays (Japon et Ethiopie), sont un don de l’Etat du Cameroun, propriétaire de la compagnie