La jeune Makambo réfléchira certainement deux fois avant de débourser une quelconque somme dans son projet de voyage pour l’Europe. Car sa première tentative pour laquelle elle s’était ouverte à trois de ses compatriotes, Mballa Etienne, Ondobo Marc et Ousmanou, lui a été fatale. Ces derniers qui agissaient en bande organisée, ont réussi à lui dérober la somme de 3 millions avant de s’évaporer dans la nature.
«Ils m’ont donné rendez-vous un jour au garage Weno à Bonaberi/Douala et là bas, Mballa m’a fait savoir que son frère travaille au Ministère des Affaires Etrangères et que si j’ai la somme de 3 millions, ce ne serait qu’une question de jours pour obtenir mon visa en bonne et dû forme. Ayant alors cru en leur bonne foi, je leur ai d’abord remis la somme de 1 million et cinq cent mille franc Cfa, et de verser le reste après l’obtention du sésame », a expliqué la victime. «Au bout de cinq jours, ils m’ont appelé pour me dire que le visa était fin prêt et que je devais verser le reste de l’argent. Je leur ai donné le reliquat comme convenu ,sans savoir que le document était faux. Ce n’est qu’après m’être rendu à l’aéroport international de Douala le jour du voyage, que j’ai été arrêté par la police qui m’a signifié que j’étais en possession d'un passeport comportant un faux visa.»
En voulant, minimiser leur part de responsabilité dans cette affaire,Ondobo Marc et Ousmanou ont tout jeté sur le dos de leur camarade Mballa Etienne, qu’ils accusent d’avoir été l’unique responsable. Ils soutiennent avoir joué le simple rôle de démarcheurs. Mais jamais l’argent ne leur avait été remis.
Quant à Ondobo Marc, il déclare, lui aussi, n’avoir été qu’un simple intermédiaire et que le vrai responsable se trouvait en France. « C’est un ami qui se trouvait en France qui m’a chargé de lui trouver des clients et c’est à lui que j’ai remis l’argent. Mais, c’est seulement le voyage de Makambo qui a foiré, car nous avons plusieurs fois réussi à faire voyager des candidats.», s’est défendu Ondobo. Mais ses déclarations n’ont pas convaincu le parquet qui a requis deux mois ferme à leur encontre. La partie civile a réclamé l’intégralité de la somme due. L’affaire est mise en délibéré jusqu’au 13 novembre prochain.