Yves Belmondo Kenmogne Kamguia, directeur général de Beltrans, une entreprise basée à Douala, a envoyé une lettre incendiaire au Dgsn où il fait cas d’actes d’agression et de vol d’argent par des éléments des Equipes spéciales d’intervention rapide.
D’après la lettre de dénonciation, l’acte a été perpétré dans la nuit du 21 mai 2013 aux environs de minuit, au quartier Ndogpassi, non loin du commissariat du 14e arrondissement. « Alors que j’étais garé devant le domicile de la nommée Sebnouo Tchuitcha Alexandra que je venais déposer, j’ai vu débarquer un groupe de policiers de l’Esir descendre d’un véhicule pick-up », narre Yves Belmondo Kenmogne Kamguia. «L’un d’eux s’est approché de moi pour me demander de l’agent. Face à mon refus de céder à cette exigence et après nous avoir immobilisés pendant plus de trois heures, ils ont entrepris de dégonfler les roues de mon véhicule », explique le transitaire dans sa lettre de dénonciation au Délégué général à la sûreté nationale (Dgsn).
«Pendant que je sortais du véhicule pour leur demander les raisons de leurs agissements, plusieurs de ces agents se sont jetés sur moi, ainsi que sur ma compagne, nous rouant de violents coups de poing, nous proférant des menaces et injures de toutes sortes. Alertés par nos cris de détresse, les membres de la famille de la fille et quelques habitants du coin sont venus à notre secours, mais, malgré les supplications, les agents sont restés indifférents et n’ont pas cessé de poursuivre leurs desseins criminels », déroule l’infortuné. Après cette bastonnade, le jeune manager et sa compagne sont jetés dans le pick-up de la police et conduits au commissariat central n°2, à Logbaba. L’homme est jeté en cellule, tandis que la femme est enfermée dans les toilettes.
Le véhicule du chef d’entreprise, une Toyota Sequodia, bien qu’ayant les roues à plat, si l’on s’en tient aux explications du propriétaire, est également conduit dans ce commissariat. « Dans ce véhicule, il y avait les clés de la société, mes documents personnels, ceux de ladite société, ainsi que, dans l’un de ses coffres, la somme de 2,4 millions de Fcfa », apprend Yves Belmondo Kenmogne Kamguia.
Cette lettre envoyée à Martin Mbarga Nguele n’a aucune précision sur l’identité des auteurs de cette bavure. C’est le procès verbal de constat dressé par maitre Benjamin Mouloko qui est précis dans ce sens. L’acte de l’huissier parle d’un officier et de sept inspecteurs de police, soit huit policiers qui se sont défoulés sur deux « pauvres » individus dans défense. A travers cette lettre, Yves Belmondo Kenmogne Kamguia vise deux choses. D’abord mettre le Dgsn au courant des dérives de ses éléments.
Ensuite, solliciter son intervention pour rentrer en possession de son argent qui a pris une destination inconnue depuis cette nuit-là. «Il faut que l’argent de l’entreprise soit restitué », soutient-il. «Je n’ai pas mis la presse dans ce coup depuis parce que je ne m’attendais pas à avoir des blocages. Or, depuis quelques semaines, mon dossier est bloqué au niveau des patrons de ces policiers à Bonanjo. C’est pourquoi je me retourne vers la presse ». Du côté de la partie incriminée, impossible d’arracher la moindre information. Tous nos efforts dans ce sens se sont avérés vains.