Voici les 30 sénateurs nommés par Paul BIYA

Douala, 10 mai 2013
© Le Messager

A la lecture du nom de l’ex-ministre de Tourisme au soir du 8 mai 2013, certains responsables du RDPC dans l’Adamaoua ont eu quelques sueurs froides.

Adamaoua:

Baba Hamadou: une nouvelle porte après le verrou

A la lecture du nom de l’ex-ministre de Tourisme au soir du 8 mai 2013, certains responsables du Rdpc dans l’Adamaoua ont eu quelques sueurs froides. Ils sont nombreux, ces ressortissants de la Vina qui auraient préféré Hamadou Tidjani (ex-gouverneur), Boubakari Sarki ou Yaya Djidji Issa au fils de Ngaoundéré. Tellement il s’est dit des choses depuis sa sortie du gouvernement en décembre 2011. Baba Hamadou est sénateur ! Ainsi en a décidé Paul Biya. Il nous souvient que la liste de ce peul avait été rejetée au sommet du Rdpc pour cause, dit-on, de tendance tribaliste. Depuis, le candidat malheureux à l’investiture des candidats du Rdpc dans l’Adamaoua a sombré dans le mutisme. Un silence qui a fini par attirer l’attention du chef de l’Etat. Vu sous un autre angle, la nomination de Baba Hamadou au sénat ouvre les vannes à d’autres ministrables. « Biya ira sans doute chercher ailleurs maintenant», a laissé entendre un homme politique à Ngaoundéré.


Moussa Sabo: un Baya pourquoi pas?

Lamido de Meiganga, Sa Majesté Moussa Sahabo est dans le Mbéré ce que le lamido du Logone-Birni est dans le Logone et Chari. C'est-à-dire, « l’ambassadeur » -chacun en ce qui le concerne- d’une communauté en quête de représentativité au Sénat. C’est fait ! La communauté Baya peut pousser un satisfecit. Depuis la victoire du Sdf aux sénatoriales dans l’Adamaoua (pour des raisons que nul n’ignore) les espoirs de certains se sont estompés. Du coup, tous sont restés accrochés au décret du 8 mai 2013. Le membre influent du Rdpc dans le Mbéré fait aussi partie des défenseurs de la cause Baya au sommet de l’Etat. Les populations locales lui doivent également l’implantation à Meiganga de l’Ecole de géologie et d’exploitation minière (Egem) de l’Université de Ngaoundéré. Moussa Sahabo a mené cette «bataille» avec le maire de Meiganga et le vice président de l’Assemblée nationale, Théophile Baouro. Sa présence au sénat augure des lendemains meilleurs pour les populations du Mbéré.


Mohaman Gabdo: de la collectivité territoriale au Sénat

Lamido, maire Rdpc de Banyo et depuis le 8 mai 2013 sénateur du Mayo Banyo. Mohaman Gabdo fait partie des frustrés du Rdpc dont la liste des candidatures avaient été rejetée par le sommet dudit parti. Ce chef traditionnel avait eu à l’époque des faits quelques démêlés avec son petit frère et camarade de parti. L’homme politique avec qui le lamido projetait de faire équipe s’est retrouvé contre toute attente dans une autre liste rivale. Fin de compte, aucune des deux listes n’a été retenue lors de ces investitures aux sénatoriales. Confiant et sûr de lui, Mohaman Gabdo Yaya s’est retranché dans son fief non sans garder la tête froide. Sa nomination par le chef de l’Etat se murmurait ces dernières semaines. Celui qui règne depuis plusieurs années à la tête de la mairie de Banyo devra néanmoins passer la main. Charismatique et très redouté à Banyo pour son antagonisme avec une élite du Mayo Banyo, Mouhaman Gabdo sera le sénateur de toutes les collectivités territoriales du département.


Ouest

Le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya: retour aux affaires

Depuis son intronisation en 1992 comme 19ème roi de la dynastie bamoun, le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya n’a plus occupé des fonctions dans la sphère administrative ou étatique. En dehors, naturellement de ses missions politiques remplies avec loyauté et zèle en sa qualité de membre du bureau politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Sa riche carrière de diplomate l’a conduit par la suite vers de hautes responsabilités au sein de l’appareil gouvernant. C’est alors qu’il a été sous le magistère de Paul Biya, ministre de l’Information et de la culture, ministre de la Jeunesse et des sports, ministre en charge des Relations avec les assemblées. Il partira de ce département ministériel pour regagner son Noun natal où il dirige depuis 21 ans un peuple réputé frondeur. La nomination du monarque de Foumban, du reste attendue et pressentie par nombre d’observateurs du landernau sociopolitique camerounais, est perçue dans les allées de la cour royale comme le témoignage de la confiance inextinguible que le président de la République n’a cessé de manifester à l’endroit de cet illustre homme. En outre, pour beaucoup, la casquette de sénateur que devra arborer Ibrahim Mbombo Njoya, dans les prochaines heures, est le signe d’une nouvelle estocade assenée à l’Union démocratique du Cameroun que dirige Adamou Ndam Njoya, le cousin du roi et actuel maire de Foumban. En ce sens que cette nomination viendra fragiliser davantage la mainmise de l’Udc dans le Noun. Selon d’autres analystes, l’entrée d’Ibrahim Mbombo Njoya au Sénat va plutôt raviver la polémique au sujet du caractère impartial supposé, de son règne sur le trône de Nchare Yen, fondateur du royaume bamoun. Ce d’autant plus que le Sultan n’a jamais fait mystère de sa déférence au régime du Rdpc et aux idéaux du parti qu’il sert depuis sa création à Bamenda en mars 1985.

Alain NJIPOU



Marcel Niat Njifenji: fidélité au Renouveau

La fidélité du département du Ndé aux idéaux du Renouveau et à Paul Biya (président de la République et président national du Rdpc), ne souffre d’aucune ambiguïté depuis le retour du pluralisme politique au Cameroun. Le principal artisan de cette connexion permanente entre la majorité des fils du département des trois lettres s’appelle Marcel Niat Njifenji. A 79 ans révolus, cet ancien directeur général de l’ex-société nationale de l’énergie (Sonel) devra, dans les prochains jours, laisser ses plantations et fermes de Kefeng-Babou près de Bangangté pour aller siéger à la nouvelle chambre haute du Parlement camerounais. Ce haut commis de l’Etat a été vice-Premier ministre chargé de l’Eau et de l’énergie dans le gouvernement formé après les toutes premières élections législatives pluralistes au Cameroun en mars 1992 et délégué permanent du comité central du Rdpc à l’Ouest pendant une quinzaine d’années.


Honoré (Victor) Djomo Kamga: près des déguerpis Honoré

Djomo Kamga ou Victor Djomo Kamga ? Cette question taraude les esprits de tous ceux qui ont suivi la nomination sur les ondes de la Crtv du Fo’o Honoré Djomo Kamga de Bandjoun comme membre désigné du tout premier sénat camerounais. Reste que des sources dignes de foi font savoir que Victor Djomo Kamga c’est bien le chef supérieur de Bandjoun. Une autorité traditionnelle qui revient de très loin. Car son nom figurait en bonne place sur la liste des candidats investis par le Rdpc pour les sénatoriales à l’Ouest. Cette liste parrainée par Victor Fotso, le milliardaire maire de Bandjoun avait été disqualifié par les instances compétentes. Cette casquette de sénateur est perçue à Bandjoun comme une arme qui permettra à Sa Majesté Honoré Djomo Kamga de plaider la cause de nombreuses populations qui, au niveau de Bandjoun, n’ont jamais été dédommagées 30 ans après le passage de la route nationale N°4 dans ce groupement. Honoré Djomo Kamga a servi pendant plus d’une vingtaine d’années à Hévea Cameroun (Hevecam) à Kribi avant d’être désigné en avril 2004 chef traditionnel de 1er degré de la chefferie supérieure de Bandjoun.

Guy Modeste DZUDIE


Littoral:

Salomon Madiba Songuè: une vie au service de la Communauté.

L’une des trois personnalités nommées par le chef de l’Etat dans le Wouri est un homme rompu au service des communautés. Frais émoulu des études supérieures, le jeune cadre financier Madiba Songuè entre au consulat du Zaïre à Douala en qualité d’attaché. C’était en novembre 1979. Huit mois plus tard, précisément en juin 1980 jusqu’en 1991, année de son intronisation en qualité de chef de premier degré du canton Bokoko, il occupera la direction administrative et financière de plusieurs entreprises importantes. Sans discontinuer. En 1991, le canton Bakoko jusque-là dirigé par Sa Majesté Conrad Mbodi, cummulativement avec le canton bassa recouvre son autonomie. Issu de la famille règnante, le prince est sollicité pour prendre en main les destinées du canton qu’il hisse sur les rails du développement. Là, avec la Cud, la Sic, la Maetur, le Crédit foncier, Camwater, il fait entrer la communauté bakoko au capital de Société d’aménagement de Douala (Sad) dont il est le vice-président du conseil d’administration. Toujours à la quête du bien-être de ses compatriotes, S.M. Madiba Songuè est aussi à l’origine d’un projet d’élévage des crevettes avec les partanaires sud-américains et français.

La soixantaine entamée, il entre dans le tout premier sénat camerounais. Sans compter que sur le plan traditionnel, il est l’un des pontes du Ngondo, assemblée du peuple sawa dont il a été le président de 2007 à 2009. Il n’est pas moins actif dans le Mpo’o et le Mbog Lia’a comme ressortissant d’un des peuples de la grotte de Ngog Lituba. Comme pour dire que c’est un homme qui surfe allégrement entre les sciences modernes et la tradition que Paul Biya a choisi dans le Littoral pour faire partie des premiers sénateurs du Cameroun qui, cahin caha, fait ses premiers pas dans la modernité.


David Siegfried Etamè Massoma: la discrétion faite homme

A l’école principale d’Akwa a Douala, on l’appelait ‘Demasi’. Devenu grand, ce haut commis de l’Etat connu sous le nom de David Siegfred Etamè Massoma a depuis délaissé les espiègleries de la cour de récréation pour des fonctions d’Etat qui ne sont pas, loin s’en faut, une sinécure. Né le 08 août 1946 à Ndoungué, dans le département du Moungo, David Siegfried Etame Massoma est la discrétion et l’intégrité personnifiées, un peu comme le regretté Samuel Eboua que l’on a longtemps considéré comme son mentor. Il fait encore parler de lui, lorsqu’il s’est agi de sanctionner trois inspecteurs d’Etat commis experts qui se sont engraissés tous azimuts, délestant le Pad de la somme de 209 millions Cfa, dans le cadre de l’affaire Pad-Siyam Siewe-Etonde Ekoto. Celui qui est devenu aujourd’hui sénateur, nommé par le président de la République, amorce ainsi, après une brillante carrière administrative et au sein du gouvernement, un nouveau départ parlementaire qui donne de la fierté aux enfants du Moungo sevrés depuis longtemps d’un poste de ministre, depuis justement le départ de ‘Demasi’ du Consupe il y a 3 ans. David Siegfried Etamè Massoma a passé pas moins de 17 années comme gouverneur, faisant pratiquement le tour de toutes les provinces du pays à l’époque. Ce licencié en sciences économiques de l’Université de Yaoundé est un pur produit de l´École nationale d´administration et de la magistrature (Enam).

Edking


Pierre Flambeau Ngayap: la voix de… l’UNDP

Ce n’est pas au croyant chrétien Pierre Flambeau Ngayap que l’on chantera «qui m’emmènera devant le Seigneur». Le sénateur nommé sait, mieux que quiconque, que les voies qui mènent au sénat sont insondables et sont la prérogative exclusive du président de la République et partenaire politique de l’Undp, Paul Biya. Surpris, il ne boude pas son privilège. Le secrétaire général de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) arbore sa robe de «sage». Né il y a cinquante ans dans le département de la Menoua, le vénérable sénateur Pierre Flambeau Ngayap est «Docteur». Ses domaines de compétences vont des Sciences expérimentales à l’économie. Monsieur le sénateur connaît un rayon des sciences politiques. Lui qui a obtenu un diplôme d’étude approfondies (Dea) de sciences politiques en 1979 à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Analyste politique à ses heures, le nouveau sénateur connaît les couloirs de nombreuses publications camerounaises. Lui qui s’y est investi au cours des années de braise est également auteur d’articles sur la Constitution. Des productions éditoriales faites sous les bannières du front des alliés pour le changement et la Convention libérale. C’est de libéralité et de changement que Pierre Flambeau Ngayap parle lorsqu’en 1983 il publie «Cameroun : qui gouverne ?» Depuis l’ouvrage paru aux éditions l’Harmattan, beaucoup de verbes ont émané du sénateur. Le pharmacien qui arrive au sénat saura-t-il trouver le médicament approprié à la mal gouvernance qu’il décrie et décrit ? Dans les faits, «le président » se meut dans la reprise et le redressement des entreprises, le conseil en management, le marketing et la communication ainsi que le conseil en gouvernance et la planification et la gestion des projets. Des compétences auxquelles il associe des études politiques. Seul sénateur de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès, la nomination de Pierre Flambeau Ngayap au sénat intervient dans un contexte marqué par des revendications du parti liées au respect de la plateforme entretenue avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Membre du bureau politique, directeur du siège national et coordinateur de l’administration de l’Undp, la nomination de Pierre Flambeau Ngayap sonne comme une récompense tant dans le cadre du partenariat qui lie son parti au Rdpc que dans celui de son cheminement politique.

J.O.N


Nord:

Aboubakary Abdoulaye: une nouvelle couronne pour «Baba»

Pour nombre d’observateurs de la scène politique nationale, la nomination du lamido de Rey Bouba ne devrait en réalité pas surprendre. Car, voici plus d’un an qu’il sert de locomotive aux militants du Rdpc dans la Benoué et le Nord en général. Il en est davantage ainsi depuis l’arrestation de l’ex-ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence de la République, Marafa Hamidou Yaya. Intervenant à chaque fois en sapeur pompier lorsque le parti de Paul Biya était au bord de l’implosion, Sa Majesté Aboubakary Abdoulaye a su utiliser son influence pour dissiper les tensions. L’on a encore à l’esprit la bagarre entre des militantes du Rdpc à la permanence dudit parti à Garoua. Le lamido de Rey Bouba s’était personnellement levé pour appeler à l’ordre. Beaucoup pensent qu’en le nommant à la haute chambre, le chef de l’Etat n’a fait qu’officialiser la légitimité d’un « digne représentant » du Nord. Aboubakary Abdoulaye n’est plus seulement le « Baba » (père, chef traditionnel) de Rey Bouba, il siège dorénavant au sénat.


Hayatou Aïcha Pierrette: la 6ème sénatrice du Grand Nord

Femme d’ancien chef du gouvernement (Premier ministre Sadou Hayatou actuellement malade) et membre du cercle des amies du Cameroun (Cerac) Mme Hayatou née Aïcha Pierrette vient accroître le nombre de femmes devant siéger au sénat dès le 14 mai 2013, jour de session de plein droit pour l’ensemble des cents (100) sénateurs élus et nommés. Elle est d’ailleurs la seule femme titulaire promue dans le septentrion. Ce qui porte à six (6) le nombre de sénatrices originaires de cette partie du pays. C'est-à-dire deux (2) à l’extrême-Nord, trois (3) dans le Nord et une dans l’Adamaoua. Pas très engagée sur le terrain politique du Nord, cette dame devra rapidement prendre notamment attache avec la ministre Youssouf Adjidja Alim, les sénatrices Asta Yvonne et Mme Adamou, pour être au top ! La transfuge de l’Andp (au côté du lamido Alim Hayatou à l’époque) en a besoin, elle qui a rejoint le rang du Rdpc après l’arrestation de l’ex-ministre Haman Adama.


Hamadou Abbo: le Fsnc a son sénateur

Son indéfectible militantisme au côté du ministre camerounais de la Communication a payé. Issa Tchiroma est par ailleurs président national du Front pour le salut national (Fsnc), parti dont Hamadou Abbo est vice président national, représentant départemental du Mayo Louti Est. Pour avoir tourné le dos et bataillé d’année en année contre le Rdpc et l’Undp, ce militant s’est attiré les foudres de quelques ressortissants de la région du Nord proches du parti au pouvoir. Très proche de son président national, il est décrit comme l’un des amis personnels et conseiller particulier d’Issa Tchiroma. Au Nord, il se raconte que c’est d’ailleurs le leader du Fsnc qui aurait proposé sa candidature au chef de l’Etat. Pour mémoire, le richissime homme d’affaires qui accède à la chambre haute fut compagnon de prison d’Issa Tchiroma Bakary. C’est tout dire !

Salomon KANKILI


Extrême-Nord:

Mahamat Bahar Manouf: un Kotoko à la haute chambre

Au sein de la communauté Kotoko, l’on commençait à se demander si le chef de l’Etat allait de nouveau faire la part belle au camp d’en face: les arabes Choa. Que non ! C’est le lamido du Logone-Birni qui a été nommé. Le décret officialisant la légitimité de Mahamat Bahar Manouf, chef traditionnel charismatique kotoko, est tombé le soir du 8 mai. La nouvelle a été accueillie avec allégresse, suscitant même par endroit des scènes de liesse populaire. Ce fut le cas à la résidence du chef traditionnel du Logone et Chari. Très écouté par ses populations, sa majesté Mahamat Bahar Manouf devra porter la voix des collectivités territoriales à la haute chambre. Un exercice auquel il était déjà habitué au plan régional.


Baskouda Jean-Baptiste: le kirdi pas comme les autres

En nommant Jean-Baptiste Baskouda, Paul Biya n’enclenche-t-il pas là la fin de l’hégémonie Cavaye ? C’est en tout cas, la clameur générale qui prévaut actuellement à l’Extrême-Nord et précisément à Tokombéré, ville dont est originaire le désormais sénateur. A dire vrai, Jean-Baptiste Baskouda appartient à un clan antagoniste à celui du président de l’Assemblée nationale (Pan). Il aurait longtemps essuyé et résisté aux foudres politiques de ce dernier, avant de s’affirmer. Ce chrétien catholique, fils prodige et spirituel de Baba Simon (Collège du même nom à Tokombéré) fut également l’un des tout-premiers défenseurs connus et reconnus de la « kirditude». Il a d’ailleurs commis un ouvrage identitaire intitulé Kirdi est mon nom. Ancien chargé de mission à la présidence de la République, il a longtemps officié au cabinet civil avant d’être nommé Sg de ministère. Ce kirdi n’a pas fini d’écrire les plus belles pages de son parcours politique.


Dakole Daïssala: le patriarche revient à la charge

Aussitôt promu au soir du 8 mai 2013, le président du Mouvement démocratique pour la défense de la République (Mdr) s’est permis un petit coup de gueule. Affirmant que des hommes tapis dans l’ombre manœuvraient sans relâche dans l’optique d’effacer son parti de l’échiquier politique national. Dakolé Daïssala qui s’exprimait ainsi sur les antennes de la télévision nationale Crtv en veut pour preuve le rejet de la liste des candidatures du Mdr aux sénatoriales 2013 (région de l’Extrême-Nord). Le leader du parti ayant coalisé dans les années de braise avec le Rdpc, a dit ne pas comprendre les raisons de cette mystérieuse cabale contre le Mdr. « Il y a anguille sous roche », a-t-il laissé entendre. Pour ses partisans à l’instar de Me Djorwé, le patriarche de plus de 70 ans méritait d’être nommé par le chef de l’Etat. L’homme de loi invoque la sagesse de l’ex-ministre et ex-directeur de société, son franc-parler et sa vision politique. Dakolé Daïssala est originaire du Mayo Kani dans l’Extrême-Nord. Il est l’auteur d’un livre à succès : Libre derrière les barreaux. Une chose est sûre, à la chambre haute, il ne gardera pas sa langue dans la poche. Sacré Dakolé !

Salomon KANKILI


Est:

Joseph Roland Matta: du gouvernement en passant par la société civile

La forêt fait partie de son environnement et de ses activités. Ce fils de Yokadouma dans le département de la Boumba et Ngoko fut le premier directeur du Mansa Hôtel de Bertoua. Il a également été député à l’Assemblée nationale pendant deux mandants successifs, avant d’être nommé au poste de secrétaire d’Etat au ministère des forêts et de la faune. Président d’une Ong qui lutte contre la déforestation, c’est aussi un ancien président du comité d’organisation de l’assemblée générale des parlementaires du Bassin du Congo en 2006. Dans les milieux politiques à l’Est, on lui attribue en grande partie la résurrection du Rdpc en 2002 lors des élections législatives dans la Boumba et Ngoko.


René Zé Nguélé: l’ancien challenger de Biya remis en scelle

Son seul nom est un symbole. Certains diront une histoire, une légende, une dynamique. Ce patriarche du Rdpc est né à Azoumkout dans l’arrondissement de Nguélémendouka, département du Haut-Nyong. Le chef traditionnel des Omvang et challenger de Paul Biya au troisième congrès du Rdpc de septembre 2011, a derrière lui un parcours éloquent d’ancien ministre de la Fonction publique, de l’information et de la culture, puis ministre de l’éducation nationale. L’actuel président du Conseil d’administration de l’Irad, qui a toujours tenu à l’avenir de sa région, peut s’affirmer comme étant un véritable socle politique à l’Est. Une place au sénat, lui permettra de poursuivre son œuvre.


Georziane Marlyse Aboui: l’infirmière devenue sénatrice

Née à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, cette dame d’une quarantaine d’années, est originaire du village Adja situé dans l’arrondissement de Belabo, département de Lom-et-Djerem. Elle débute son cycle scolaire primaire à l’école publique groupe 3 de Bertoua, puis à Diang et au lycée de Belabo où elle obtient son BEPC en 1985. Quelques années plus tard, elle mettra un terme à ses études en classe de première suite au décès de son père en 1997. La même année alors qu’elle est encore sur les bancs, elle est député suppléante aux législatives de 1997, pour le compte de l’Andp, le parti d’Amadou Moustapha qui l’avait coptée dans cette circonscription, après le décès de sa mère. Entre temps, elle présente le concours de l’école des infirmiers brevetés de Bertoua d’où elle sort infirmière en 2002. Après avoir traîné une année durant, elle sera recrutée dans la vague des infirmières Ppte en 2004. Elle débute ainsi sa carrière professionnelle à Mindif dans l’Extrême-Nord, avant d’être affectée aux urgences de l’hôpital régional de Bertoua, puis aux services du centre d’hémodialyse de la même formation hospitalière. Mère de 04 enfants, cette dame qui a pour sport préféré le Hand-Ball, est coordinatrice régionale de l’Andp à l’Est et présidente de sous-section de ce parti à Belabo.

Ange Gabriel Olinga à Beng (correspondance particulière)


Centre:

Jean-Marie Pongmoni: le geôlier devenu sénateur

Ce fonctionnaire à la retraite depuis quelques années déjà passe la majeure partie de son temps dans le village Essimeyong - Gare où il est autorité traditionnelle. Né à Bissaga dans le groupement de Emtsé, arrondissement de Nanga - Eboko, Jean Marie Pongmoni a marqué les esprits dans sa carrière professionnelle lors de son passage comme régisseur de la prison centrale de Kondengui. Une maison d’arrêt construite pour abriter 800 personnes, mais qui en abrite aujourd’hui près de 4.000. C’est d’ailleurs lui qui avait eu le privilège de recevoir les premières victimes de l’opération épervier. Il se dit de lui qu’il avait une passion folle pour l’humanisation du milieu carcéral dont il avait la responsabilité. « C’est à son époque que nous avons eu le droit de regarder les émissions de débats sur les chaines de télévision privée, quel que soit le thème. Ce qui n’était pas le cas avant lui », se souvient un ancien détenu de la maison d’arrêt de Kondengui. Ancien directeur de l’administration pénitentiaire au ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, il a été plusieurs fois annoncé au gouvernement, avant de se voire inscrire dans la liste d’attente par Paul Biya. Son entrée au sénat marquera certainement l’ouverture d’une nouvelle page dans le processus de modernisation des milieux carcéraux camerounais. Car il en avait fait une priorité absolue, alors qu’il était encore en fonction.


Pius Ondoua: la philosophie s’installe au sénat

Très apprécié par ses étudiants, cet agrégé de philosophie politique a occupé plusieurs postes de responsabilité dans le régime du Renouveau. Après avoir été secrétaire général de l’ancien ministère de la Culture puis du ministère de l’Enseignement supérieur, Pius Ondoua a atteint le firmament lorsqu’il a été désigné par le chef de l’Etat, pour présider aux destinées de l’ex ministère du Travail et de la prévoyance sociale. Ejecté de ce poste quelques années après et remplacé par Robert Nkili, son « frère » du département du Nyong et Mfoumou, Pius Ondoua retourne dans les amphis où il enseigne la philosophie à ses jeunes compatriotes. Le désormais sénateur va, riche de ses connaissances, apporter certainement un plus à la compréhension de certains concepts de développement de l’esprit à ses 99 autres collègues.


Laurent Nkodo: la «résurrection»

Après son limogeage sans ménagement du poste de directeur général des impôts par le « roi Biya », des mauvaises langues l’avaient annoncé éperviable. Mais voici que Laurent Nkodo rentre dans le sérail par la grande porte. C’est peut-être pour cela qu’approché par les confrères de la Crtv après l’annonce de sa nomination, ses premiers mots ont été adressés au président de la République, pour lui rendre hommage pour la confiance à lui renouvelée. Cette ascension peut aussi être la récompense pour le travail abattu par ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), pour permettre au maximum de personne de s’inscrire sur les listes électorales biométriques dans son Mefou et Akono natal.

Joseph Flavien Kankeu



Nord-Ouest:

Fon Doh Ganyonga III: le socio-philosophe monarque de service

Il est chef traditionnel de premier degré du village Balinyongha, arrondissement de Bali dans le département de la Mezam. Doctorat en sociologie et philosophie, obtenu en Allemagne, Dr Fon Doh Ganyonga III a enseigné à l’Ecole normale supérieure annexe de Bambili, il y a quelques années. Membre du comité central du Rdpc, sa nomination par le chef de l’Etat comme sénateur vient apaiser le courroux qu’avaient les Bali vis-à-vis du régime. Mécontentement lié d’une part au limogeage de deux fils de cet arrondissement des certaines hautes fonctions de la République notamment le Pr Doh Anderson de la direction générale de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé et Ndifontah Nyamdi ex directeur du palais des Congrès. A Bali on considère la nomination de Dr Fon Doh Ganyongha III comme une juste réparation. Ce chef traditionnel de Bali mettra la clairvoyance qu’il utilise pour administrer les 17 villages du clan Bali au service du premier sénat du Cameroun. La cinquantaine bien révolue, la royauté a fait de lui un homme posé.


Nkwain Francis: rebondissement d’un diplomate retraité

Dans son Boyo natal, il est appelé Bochong Francis Nkwain, un titre de notabilité que lui a conféré depuis plus d’une décennie, le Fon de Kom. Ancien ministre des Mines de l’eau et de l’énergie, Francis NKwain a également occupé le portefeuille du ministère des Affaires étrangères aujourd’hui ministère des Relations extérieures. A quatre vingt et un an, Francis NKwain - le père d’Anne Nsang Nkwain du service de la communication à la représentation sous régionale Afrique centrale des Nations-Unies- est un fin orateur. C’est certainement son sens de diplomatie qui a convaincu les hiérarques du parti du flambeau de lui confier la charge de la commission de résolution des conflits au comité central du Rpdc. Il mettra d’ailleurs cette expertise à la disposition du sénat. NKwain Francis, jusqu’à sa nomination comme sénateur mercredi dernier 8 mai 2013 était et reste encore président du conseil d’administration de l’Université de Dschang. Ce fils Njinikom, arrondissement du même nom est un fervent chrétien catholique.


Fon Teche Njei II: «Kaduna Maffia» au sénat

Sa nomination est perçue comme une surprise. Et pour cause, Paul Biya n’ayant pas fait confiance au Fon de Mankon Angwafor III par ailleurs vice président national du Rdpc. Toujours est-il que Paul Biya a évité de choisir deux Fons dans le même département en l’occurrence la Mezam. Fon Teche Njei II est le chef du village Ngyen-Muwah dans le département de la Momo. Président de l’union des Fon du Nord-Ouest (Nowefu), il est également membre du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais (Rdpc). Par ailleurs, il officie comme président de la section Rdpc dans l’arrondissement de Batibo (département de la Momo). Ses collègues Fon lui attribuent le sobriquet de « Kaduna Maffia ». Pseudonyme qu’il accepte volontiers.

Donat Suffo


Sud:

Pierre Henri Ngalli Ngoa: pour équilibrer le jeu des investitures

Originaire du département de l’Océan, il fait partie de la tribu des Ngoumba. Il aime opérer sous anonymat raison pour laquelle il passe pour un inconnu du grand public. Pourtant, Pierre Henri Ngalli Ngoa est membre titulaire du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Dynamique au sein de son parti, il a souvent été chargé de mission pour le compte du Comité central pendant les grands moments de la vie du parti. Son âge se situe entre 65 et 70 ans environ. Résident à Yaoundé, il compte s’investir davantage pour ses nouvelles responsabilités de sénateurs de la nation.


Francois Xavier Menye Ondo: notaire de la famille présidentielle

Originaire de la vallée du Ntem, dans l’arrondissement de Ma’an précisément, il est fils d’un ancien préfet. François Xavier Menye Ondo a créé une fondation à Ma’an pour rendre hommage à son père, il appuie beaucoup d’actions de développement de sa localité. Les jeunes se reconnaissent en sa personne, car très proche de ceux-ci. Membre actif du Rdpc ou aux dires des uns et des autres, il serait choisi dans le panier de la société civile. Résident à Yaoundé, il est notaire de profession, et est très actif à la Fondation Chantal Biya. La chronique mondaine le présente d’ailleurs comme principal notaire de la Première dame.


Paulette Bisseck: universitaire dans l’âme

Originaire de Nselan dans l’arrondissement de Mvangan, département de la Mvila. Madame Bisseck Paulette est secrétaire au bureau national des femmes du Rdpc, membre du Comité central, chargée de mission au secrétariat des organisations spécialisées de cette instance du parti du flambeau. Elle est professeur d’université. Elle est très présente dans sa base politique, et contribue de plus en plus au développement et à la structuration de son parti.

Jean Pierre Seh (Correspondance particulière)


Sud-Ouest:

Peter Mafany Musonge: après la Primature, la Grande chancellerie…le sénat

C’est en 1969 après de brillantes études en ingénierie à l'Université de Stanford aux États-Unis, qu’il retourne au bercail. Et intègre comme ingénieur le ministère de l'Equipement et de l'habitat. Où Il séjourne durant sept ans, (de 1973 à 1980), dans les services centraux essentiellement, après un passage à Bamenda. En 1980, le président Ahidjo récompense ses qualités humaines et intellectuelles et le nomme à la direction générale du Labogénie (1980-1984). Plus tard, on lui confie une autre structure, toujours dans ses cordes, le Matgénie. A la Cameroon development corporation (Cdc), il balise la voie qui le mènera à la tête du gouvernement (1996 -2004). Sans y parvenir, Il emploiera à déconstruire l'image du Premier ministre folklorique laissée par son prédécesseur. C’est sous ses huit ans de primature, un record de longévité que le Cameroun a connu de sérieuses difficultés dans ses négociations avec les institutions financières internationales. On se souvient aussi que ses instructions aux ministres n'étaient pas suivies d'effet. Sa tentative de mettre de l'ordre dans la gestion des véhicules administratifs avait, par exemple, rencontré la fronde de ses subordonnés. Régulièrement reconduit à ses fonctions, il quitte le gouvernement sans avoir pu traduire en fait le slogan de la "lutte contre la pauvreté". Cet homme féru de Mozart et de Bach, est né le 3 décembre 1942 à Muea, dans le Fako, région du Sud-Ouest.


Nfon Victor Mukete: le paramount chief des Bafaw

Les Mukete appartiennent au cercle très restreint des grandes familles camerounaises : des réussites individuelles, une puissance économique, une certaine proximité avec le pouvoir et un patriarche qui en impose. Nfon Victor E. Mukete, 93 ans, est le paramount chief (chef suprême) d’un groupe ethnique du Sud-ouest, les Bafaw, et le Pca du groupe public de télécommunications Camtel. Ainsi, les Mukete fonctionnent comme une société anonyme: chaque première quinzaine de janvier à Kumba (Sud-Ouest, leur région d’origine), dans leur palace blotti au bout d’une interminable allée et protégé par un immense portail à leurs armoiries, leurs retrouvailles sont toujours précédées d’une journée de visite des terres disséminées dans la région, et suivies d’un conseil d’administration. Princes, politiciens sous l’étiquette du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) et redoutables hommes d’affaires, ces purs produits des Universités américaines et britanniques (Yale, Cambridge, Manchester…) mettent un point d’honneur à rappeler que leur réussite repose sur leur esprit d’entreprise.


Chief Anja Simon Onjwo

Ce gardien de la tradition à la chefferie d’Akwaya dans le département de la Manyu est le con-villageois du député Paul Ayah Abine, président du Cameroon people’s democracy mouvement. Il devra désormais mettre au service du sénat sa riche expérience.

Blaise Pascal DASSIE


Réactions:


Jean Robert Wafo (ministre du Shadow cabinet du Sdf): «C’est le président national du Rdpc et non pas le président de la République qui a nommé»

La Constitution de notre pays donne la prérogative de nommer 30 sénateurs au Président de la République et non au Président national d’un parti politique quelconque. A la lecture des 30 titulaires qui ont été nommés, on se rend très vite compte qu’ils sont dans la quasi-totalité des militants achevés du parti au pouvoir. Les deux autres rescapés appartiennent à la fameuse majorité présidentielle. Aucun membre de la société civile. Il est donc évident que le président de la République a systématiquement refusé de se départir de ses oripeaux partisans de Président national du Rdpc lorsqu’il procédait à l’acte de nomination. Dommage pour lui d’avoir refusé une fois de plus, après le déficit de légitimité des conseillers municipaux qui a nimbé le scrutin, d’entrer dans l’Histoire du tout premier sénat du Cameroun. Enorme gâchis qui survient de surcroît à 80 ans, âge somme toute respectable. Ce qu’on peut au demeurant retenir de cette liste de 30 nommés par le président national du Rdpc est qu’elle vient apporter un cinglant démenti à tous les cosmonautes et bien-pensants politiques qui ont écumé les médias pour tenter de faire croire au peuple qu’il y avait une alliance entre le Sdf et le Rdpc au cours de ces sénatoriales. La non présence du Sdf dans les 30 nommés achève de convaincre définitivement même les plus sceptiques sur ce qu’il n’en était rien et que le parti était tout simplement victime d’un acharnement inouï des officines visant à le déstabiliser à la veille des échéances capitales que sont les législatives et les municipales.

Alain NJIPOU


Jean Ernest Massena Ngallè Bibehé: «Merci à Dieu…»

« J’étais dans ma voiture lorsqu’un ami m’a appelé pour me dire que les noms des sénateurs nommés par le chef de l’Etat seront lus (mercredi 8 mai, Ndlr) au journal de 20 heures de la Crtv radio. C’est en cours de chemin que j’ai appris ma nomination. C’est un sentiment de joie qui m’anime en ce moment. Je remercie le chef de l’Etat pour m’avoir nommé. Mes remerciements vont à l’endroit des communautés pour qui nous devons désormais travailler et pour terminer à Dieu qui nous montre que la patience finit toujours par payer ».

B-P.D.



10/05/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres