Voici alors les hommes qui nous gâtent le dehors…

Source: Camer.Be 26 03 2019

  • achouka.mondoblog : Ecclésiaste DEUDJUI
  • mercredi 27 mars 2019

 

Pendant que nous on emmène nos copines au tourne-dos, il y a des gars ici qui les emmènent dans les grands restaurants de Bastos ou bien de Bonapriso. Pendant que moi j’invite mes petites dans les beignetariats et quelquefois aussi dans les sans-caleçons, il y a certains Camerounais qui les invitent plutôt dans les glaciers et dans les lounges.

Et voilà comment ces hommes-là ont fini par nous gâter le dehors…

 

Il y a les vieux pédophiles

Les vieux pédophiles qui ont de l’argent hein, je précise. Pas n’importe quels vieux ! Je parle là des vieux qui sont « capables ». Je parle de ces détourneurs de fonds publics et de ces escrocs qui sont capables de dépenser cinq cent mille francs CFA sur une midinette camerounaise, juste pour qu’elle vienne passer le week-end avec eux leur donner le piment au bord de la plage là-bas à Kribi.

Je vous parle de ces séniors qui viennent souvent garer leur Mercedes rutilante devant le portail de certaines universités, et qui disent à ta petite amie que « Bonjour Mademoiselle ! Ça te dirait qu’on aille faire du shopping ? » Alors que quand la même petite vient te voir pour te demander un minguili argent pour se coiffer, toi tu es toujours en train de fouiller le fond de tes poches et ça ne lui donne même pas l’envie de te demander de lui acheter de nouvelles paires de chaussures…

 

Il y a les Biafrais

Je ne sais pas si c’est parce qu’ils ont trop d’argent ou alors si c’est parce qu’ils sont vraiment stupides (ça peut aussi être les deux hein). Mais quand je vois comment un Biafrais entretient une Camerounaise, je n’ai même pas un peu envie de tenter de le challenger. Puisque là où toi tu vas donner mille francs CFA à la fille, lui il va donner cinquante mille francs CFA ! Là où toi tu discutes les mèches de 950 FCFA qu’on vend là-bas au marché Mboppi ou bien à Nkoulouloun, lui il va carrément lui commander des mèches vénézuéliennes ! Là où toi tu mènes toujours les enquêtes lorsque ta petite amie te dit qu’elle est enceinte, ou bien qu’elle est malade, ou bien quand elle veut t’escroquer lorsqu’elle te dit qu’elle vient de perdre l’un des membres de sa famille, le gars Biafrais lui il ne va même pas réfléchir (c’est le cas de le dire) : il va seulement donner l’argent en espèces et si elle est à distance il va directement lui expédier un Orange money.

 

Il y a les gars du BIR

Ici ce n’est pas vraiment une histoire d’argent. Parce que même si on cumule les soldes d’un gars du BIR sur les vingt-quatre derniers mois, je ne suis pas sûr que cela peut atteindre ce que j’ai dépensé personnellement durant les trente derniers jours !

Par contre, ce sont des gars qui nous gâtent le dehors parce qu’ils aiment trop ya’a qu’ils sont trop forts. Ils aiment trop mimbà. Ils aiment trop faire le sissia quand ils vont en boîte de nuit avec leur pantalon en treillis et avec leurs bottillons bien cirés, et ce qui m’énerve c’est que les filles adorent ça. Parce que les femmes camerounaises aiment trop la provocation, et donc elles sont fascinées lorsque leurs petits amis (elles en ont plusieurs) viennent pour les défendre. Elles aiment aussi parfois quand leur propre compagnon les bastonne en public. Elles adorent quand elles se baladent en plein milieu des nangas bokos ici dans les ruelles dangereuses de Douala, et que personne n’ose leur arracher leur sac à main puisqu’elles sont en compagnie d’un gars du BIR ! Alors que si c’était moi hein, on allait plutôt laisser la fille tranquille et on allait me demander de déposer tous mes téléphones portables et mon argent, puisque je n’aurai même pas eu assez de courage pour essayer de me protéger moi-même…

 

Il y a les bamendas

Pas la tribu hein, le comportement ! Parce que je connais aussi des Bamilékés qui sont des bamendas. Je connais des Ewondos qui sont de bons bamendas. Je connais des Toupouris qui sont des mougous. Je connais des hommes que quand la fille lui dit seulement que « J’ai faim », le gars est capable d’effectuer le tour du Cameroun pour aller lui chercher son chawarma et venir le lui livrer à domicile…

Non, sérieusement, ce n’est pas bien d’être un bamenda ! Enfin, un mougou ! Ce n’est pas bien d’être un kengué. Ce n’est pas bien que tu charges le téléphone de la fille avec un crédit de cinq mille francs CFA, et que c’est encore toi qui doives l’appeler pour qu’elle te confirme si elle l’a reçu. Ce n’est pas subtil d’envoyer les mégas à une Camerounaise alors que tu sais pertinemment qu’elle t’a bloqué sur son WhatsApp. Ce n’est pas bien que tu chauffes le tam-tam jusqu’à la fumée sort, alors que les vrais musiciens sont cachés dans l’ombre. Ce n’est pas normal d’être un rythmeur. Ce n’est pas correct que tu saignes sur la nga, que tu lui donnes presque tout ce qu’elle te demande (et même ce qu’elle ne demande pas), que tu lui fasses des cadeaux, des surprises, des anniversaires grandioses, et que quand tu as fini de dépenser comme ça elle vient te dire un jour que « Pierre La Paix Ndamè, c’est fini entre nous deux ! »

Et pourtant tu n’avais même pas encore réussi à apercevoir son caleçon hein !

 

Voici alors les Camerounais qui nous saccagent le dehors…

Donc pendant que vous, vous comptez l’argent de la ration avant de venir le déposer sur le chevet de votre lit, il y a des hommes ici qui disent à ton épouse que « Chérie coco, est-ce que tu peux m’aider à faire le marché pour les trois prochains mois ? »

Voici les hommes qui nous gâtent le dehors ! Je parle de ces mbeinguètaires et de ces feymen qui embrouillent nos petites lorsqu’ils viennent en congés ici au Cameroun, et qui les font même parfois voyager sans décoller.

Voici les gens qui nous pourrissent le dehors ! Parce que si un Blanc ou un Métis vient pour draguer ta copine, elle va commencer à te mentir qu’elle ne peut plus coucher avec toi parce qu’elle ressent déjà le mal d’estomac.

Voici alors les types qui nous ont complètement détruit le dehors ! Puisque comme les profs de gym et les faux pasteurs sont de bons parleurs, les filles camerounaises les poursuivent ici comme des abeilles.

Les filles camerounaises adorent tout ce qui brille. Les filles camerounaises veulent goûter aussi le bling-bling. Les filles camerounaises sont fatiguées de tes jolies promesses. Les filles camerounaises n’écoutent plus que les hommes qui ne parlent pas beaucoup, et qui chuchotent seulement en effleurant leur porte-monnaie lorsqu’ils leur demandent que « Tu auras besoin de quelle somme d’argent exactement ? »

Et voilà comment ces salopards-là ont gâté le peu de bonnes filles qui existaient encore ici au Cameroun…



27/03/2019
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