Visite officielle: Les patates chaudes qui attendent Paul Biya en Turquie
DOUALA - 25 MARS 2013
© Alain NJIPOU | Le Messager
Des Camerounais de la diaspora, Mpodol Franklin Nyamsi, Kadji Toukam Tchuessa Elie, Thierry Amougou, Marcel Tchangue et Cie, ont écrit vendredi 22 mars 2013, au président de la République de Turquie qui s’apprête à recevoir son homologue camerounais dès ce jour dans le cadre d’une visite officielle, pour égréner un chapelet de récriminations.
© Alain NJIPOU | Le Messager
Des Camerounais de la diaspora, Mpodol Franklin Nyamsi, Kadji Toukam Tchuessa Elie, Thierry Amougou, Marcel Tchangue et Cie, ont écrit vendredi 22 mars 2013, au président de la République de Turquie qui s’apprête à recevoir son homologue camerounais dès ce jour dans le cadre d’une visite officielle, pour égréner un chapelet de récriminations.
Sous la bannière du Cercle
belgo-africain pour la promotion humaine (Cebaph), une association de
droit belge, l’Action solidaire internationale, le Mouvement de février
2008, l’Association pour la promotion de la Justice et de l'éducation
(Apje) et bien d’autres organisations non gouvernementale, des
Camerounais de la diaspora ont écrit au président de la République
turque, vendredi 22 mars 2013. Cette missive relayée par des sites
Internet, atterrit dans un contexte où, Paul Biya, selon les médias à
capitaux publics qui ont annoncé en boucle, la visite officielle que le
président de la République du Cameroun effectue à compter de ce jour et
ce jusqu’au 28 mars courant, en Turquie. Le timing d’une telle sortie
épistolaire dans ces conditions n’est donc pas fortuit.
Bien plus, sous le couvert de l’Ambassade de la République Turque à Bruxelles, Mpodol Franklin Nyamsi, Kadji Toukam Tchuessa Elie, Thierry Amougou, Oumarou Roufaou et Cie dénoncent dans cette correspondance la longévité du chef de l’Etat Paul Biya au pouvoir, depuis 1982. Sans fard, ni gant, ces activistes écrivent : «nous voulons par cette correspondance vous rappeler que vous-vous apprêtez à recevoir un Monsieur qui est au pouvoir depuis trente ans. La Turquie que vous dirigez a connu le règne de 5 présidents de 1923 à 1960 et de 12 présidents de la République de 1960 à ce jour. Le Cameroun pour sa part n'a connu que le règne de deux présidents de la République depuis son accession à l'indépendance en 1960 avec le record de 30 années au pouvoir de celui que vous vous apprêtez à recevoir».
«Déni de démocratie»
Au-delà de la longévité, les auteurs de la correspondance au président de la République turque, Abdullah Gül, mettent le doigt dans les plaies qui gangrènent le Cameroun. Des raisons suffisantes pour éjecter du territoire turc, l’homme qui accéda à la magistrature suprême en novembre 1982. «Pour nous Africains, la Turquie ne devra plus recevoir sur son sol des chefs d'Etat qui torpillent leur Constitution pour se maintenir au pouvoir, qui assassinent leurs populations, qui emprisonnent injustement ses concurrents politiques...» et de surcroit ce «chef de l’Etat camerounais [qui] a plongé pendant 30 ans son peuple dans un chaos indescriptible animé par la corruption, les détournements des fonds publics, l’impunité, le favoritisme etc., risquera de hanter vos relations bilatérales avec l'Afrique en général et le Cameroun en particulier, sans oublier vos relations bilatérales avec plusieurs pays européens qui estiment depuis des années qu'il n'existe pas de libertés publiques au Cameroun».
Pour enfoncer le clou de la dénonciation et fustiger les libertés confisquées au pays du régime du Renouveau, «il n’est un mystère pour personne que c’est à un véritable déni de démocratie, et donc de progrès, que la Turquie s’est livrée dès lors qu’elle a fait de certaines dictatures africaines, son seul mode de construction de rapports avec l’Afrique. Les jeunes générations camerounaises qui aujourd’hui aspirent à autre chose, veulent prendre en main la destinée de leur pays. Cette jeunesse croit fermement aux valeurs inaliénables de la démocratie et de l’Etat de droit» soutiennent Mpodol Franklin Nyamsi et ses coreligionnaires qui ne se sont pas allés de mains mortes pour suggérer au destinataire de cette correspondance qui peint le Cameroun dans toutes ses tribulations.
«Excellence Abdullah Gül, n'apportez plus de soutien aux dictateurs africains. Voilà, Excellence Abdullah Gül, au minimum, le type d’aide que le Cameroun attend de la Turquie». Sans plus ! Le chef de l’Etat turc va-t-il prêter une oreille attentive aux récriminations des Camerounais de la diaspora ? En tout cas, la rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat, même si cette visite a de forts relents économiques, ne va certainement pas occulter les questions de gouvernance et d’autres sujets qui fâchent.
Alain NJIPOU
L'intégralité de la lettre
A son Excellence Abdullah Gül, Président de la République Turque
S/C Ambassade de la République Turque à Bruxelles
4, Rue Montoyer, 1000 Bruxelles, Belgique
Monsieur le président de la République Turque.
Au nom de l'association de droit belge, l'asbl CEBAPH (Cercle Belgo-Africain Pour la Promotion Humaine), Action Solidaire Internationale, Mouvement de Février 2008, l'APJE( Association pour la Promotion de la Justice et de l'Éducation)....présents ce jour 22 mars 2013 devant les locaux abritant les services de l’ambassade de Turquie à Bruxelles (4, Rue Montoyer,1000 Bruxelles), nous vous remettons ci- dessous nos inquiétudes à transmettre à Son Excellence Abdullah Gül, Président de la République de Turquie au sujet de la visite officielle prochaine de Paul Biya du Cameroun et sa délégation en Turquie.
Excellence Monsieur le Président de la République de Turquie
Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la république de Turquie auprès du Royaume de Belgique,
En ce moment crucial où le Cameroun traverse une très grave crise, au moment où les fondements du Cameroun sont menacés, nous saisissons cette opportunité pour écrire à celui dont la nation a joué toujours un rôle important dans l’histoire de l’humanité. Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais, effectuera une visite en Turquie du 25 au 28 mars prochain. Paul Biya sera accompagné d’une « importante » délégation d’hommes d’affaires. Cette visite annoncée du président camerounais en Turquie est une réponse, selon Cameroon-Tribune, le quotidien gouvernemental camerounais, à l’invitation que lui avait adressée en mars 2010, Abdullah Gül, le chef de l’Etat turc, au terme de la visite qu’il avait effectuée au Cameroun.
Excellence, nous voulons par cette correspondance vous rappeler que vous-vous apprêtez à recevoir un Monsieur qui est au pouvoir depuis trente ans. La Turquie que vous dirigez a connu le règne de 5 présidents de 1923 à 1960 et de 12 présidents de la République de 1960 à ce jour. Le Cameroun pour sa part n'a connu que le règne de deux présidents de la République depuis son accession à l'indépendance en 1960 avec le record de 30 années au pouvoir de celui que vous vous apprêtez à recevoir. Excellence Abdullah Gül, sachez que la présence sur votre territoire du chef de l’Etat camerounais qui a plongé pendant 30 ans son peuple dans un chaos indescriptible animé par la corruption, les détournements des fonds publics, l’impunité, le favoritisme etc. risquera de hanter vos relations bilatérales avec l'Afrique en général et le Cameroun en particulier, sans oublier vos relations bilatérales avec plusieurs pays européens qui estiment depuis des années qu'il n'existe pas de libertés publiques au Cameroun.
Excellence Abdullah Gül, si vous aimez l’Afrique, si vous aimez le Cameroun, demandez à Monsieur Paul Biya à renoncer au pouvoir et à laisser la classe politique camerounaise mettre en place un code électoral véritablement démocratique seul capable de réconcilier et de pacifier le Cameroun. Excellence Abdullah Gül, fermer les yeux à nos revendications, c'est cautionner la souffrance d'un peuple qu'on assassine, brutalise, viole quand on veut. Demandez à Monsieur Biya de libérer tous ses prisonniers politiques, tous les jeunes emprisonnés à la suite des émeutes qui ont secoué le Cameroun en février 2008. Lors de son récent passage à Paris, Monsieur Paul Biya a déclaré à la presse à l’issue de son audience froide avec Monsieur François Hollande que le Cameroun n’a aucun problème avec les droits de l’Homme et qu’il n’y a pas de prisonniers politiques. Un énième mensonge d’État. Nous espérons qu’il ne réitérera pas le même message à la fin de l’audience que vous allez lui accorder.
Excellence Abdullah Gül, faudrait-il faire une comparaison avec votre pays la Turquie où l’on apprécie différemment le climat de démocratie et l’importance d’une seule vie humaine pour vous prier d’avoir la mesure de dire à votre hôte de retourner dans son pays mettre de l'ordre et démissionner avant de revenir en Turquie, cette fois-là peut être pour demander l'asile politique ? Excellence Abdullah Gül, il n’est un mystère pour personne que c’est à un véritable déni de démocratie, et donc de progrès, que la Turquie s’est livrée dès lors qu’elle a fait de certaines dictatures africaines son seul mode de construction de rapports avec l’Afrique. Les jeunes générations camerounaises qui aujourd’hui aspirent à autre chose veulent prendre en main la destinée de leur pays. Cette jeunesse croit fermement aux valeurs inaliénables de la démocratie et de l’Etat de droit. Dans votre élection au poste de président de la République Turque en 2007, cette jeunesse turque a vu la décision souveraine d’une Turquie qui a décidé librement, de vous confier la direction de sa destinée. Nous nous garderons bien alors, nous Africains, quelles que soient les vues politiques parfois controversées qui ont été les vôtres de par le passé, de vouloir ici remettre en cause le verdict de la démocratie tel qu’il s’était majestueusement exprimé en terre turque par le biais du vote populaire libre qui vous conduisit au pouvoir.
De quel droit nous permettrions-nous, dans un tel cas, de douter de la capacité de vos compatriotes à décider pour eux-mêmes de ce qui est bon pour la Turquie ? Les Turques avaient librement choisi Abdullah Gül; nous respectons le choix souverain des Turques. Nous espérions franchement mieux de vous, Monsieur le Président, vous qui régnez sur une Turquie que vous aviez juré de moderniser, y compris dans ses rapports avec l’Afrique. Pour nous Africains, la Turquie ne devra plus recevoir sur son sol des chefs d'Etats qui torpillent leur constitution pour se maintenir au pouvoir, qui assassinent leurs populations, qui emprisonnent injustement ses concurrents politiques...
Excellence Abdullah Gül, n'apportez plus de soutien aux dictateurs africains. Voilà, Excellence Abdullah Gül, au minimum, le type d’aide que le Cameroun attend de la Turquie. Espérant Monsieur le Président de la république de Turquie, sachant que vous allez compter en 2013 sur le vote des Africains naturalisés Turques, essayez de revoir votre position par rapport aux manipulations de Monsieur Biya au Cameroun. Nous vous prions d’accepter nos sincères salutations.
Fait à Bruxelles le 22 mars 2013
Kadji Toukam Tchuessa Elie, Président,Asbl Liberal Cebaph
Mpodol Franklin NYAMSI, Professeur Agrégé, Homme politique
Thierry AMOUGOU, Enseignant-chercheur UCL, Personnalité indépendante
Oumarou ROUFAOU, Président de l’APJE
Hubert DUCARME, Porte-parole du Groupe de soutien à Paul Eric Kinguè
Marcel TCHANGUE, Membre fondateur du CODE
Gisèle EMEGUE, Présidente Action Solidaire Internationale
Simplice KAMEGNI TCHUESSA, Représentant Mouvement de février 2008
Bien plus, sous le couvert de l’Ambassade de la République Turque à Bruxelles, Mpodol Franklin Nyamsi, Kadji Toukam Tchuessa Elie, Thierry Amougou, Oumarou Roufaou et Cie dénoncent dans cette correspondance la longévité du chef de l’Etat Paul Biya au pouvoir, depuis 1982. Sans fard, ni gant, ces activistes écrivent : «nous voulons par cette correspondance vous rappeler que vous-vous apprêtez à recevoir un Monsieur qui est au pouvoir depuis trente ans. La Turquie que vous dirigez a connu le règne de 5 présidents de 1923 à 1960 et de 12 présidents de la République de 1960 à ce jour. Le Cameroun pour sa part n'a connu que le règne de deux présidents de la République depuis son accession à l'indépendance en 1960 avec le record de 30 années au pouvoir de celui que vous vous apprêtez à recevoir».
«Déni de démocratie»
Au-delà de la longévité, les auteurs de la correspondance au président de la République turque, Abdullah Gül, mettent le doigt dans les plaies qui gangrènent le Cameroun. Des raisons suffisantes pour éjecter du territoire turc, l’homme qui accéda à la magistrature suprême en novembre 1982. «Pour nous Africains, la Turquie ne devra plus recevoir sur son sol des chefs d'Etat qui torpillent leur Constitution pour se maintenir au pouvoir, qui assassinent leurs populations, qui emprisonnent injustement ses concurrents politiques...» et de surcroit ce «chef de l’Etat camerounais [qui] a plongé pendant 30 ans son peuple dans un chaos indescriptible animé par la corruption, les détournements des fonds publics, l’impunité, le favoritisme etc., risquera de hanter vos relations bilatérales avec l'Afrique en général et le Cameroun en particulier, sans oublier vos relations bilatérales avec plusieurs pays européens qui estiment depuis des années qu'il n'existe pas de libertés publiques au Cameroun».
Pour enfoncer le clou de la dénonciation et fustiger les libertés confisquées au pays du régime du Renouveau, «il n’est un mystère pour personne que c’est à un véritable déni de démocratie, et donc de progrès, que la Turquie s’est livrée dès lors qu’elle a fait de certaines dictatures africaines, son seul mode de construction de rapports avec l’Afrique. Les jeunes générations camerounaises qui aujourd’hui aspirent à autre chose, veulent prendre en main la destinée de leur pays. Cette jeunesse croit fermement aux valeurs inaliénables de la démocratie et de l’Etat de droit» soutiennent Mpodol Franklin Nyamsi et ses coreligionnaires qui ne se sont pas allés de mains mortes pour suggérer au destinataire de cette correspondance qui peint le Cameroun dans toutes ses tribulations.
«Excellence Abdullah Gül, n'apportez plus de soutien aux dictateurs africains. Voilà, Excellence Abdullah Gül, au minimum, le type d’aide que le Cameroun attend de la Turquie». Sans plus ! Le chef de l’Etat turc va-t-il prêter une oreille attentive aux récriminations des Camerounais de la diaspora ? En tout cas, la rencontre au sommet entre les deux chefs d’Etat, même si cette visite a de forts relents économiques, ne va certainement pas occulter les questions de gouvernance et d’autres sujets qui fâchent.
Alain NJIPOU
L'intégralité de la lettre
A son Excellence Abdullah Gül, Président de la République Turque
S/C Ambassade de la République Turque à Bruxelles
4, Rue Montoyer, 1000 Bruxelles, Belgique
Monsieur le président de la République Turque.
Au nom de l'association de droit belge, l'asbl CEBAPH (Cercle Belgo-Africain Pour la Promotion Humaine), Action Solidaire Internationale, Mouvement de Février 2008, l'APJE( Association pour la Promotion de la Justice et de l'Éducation)....présents ce jour 22 mars 2013 devant les locaux abritant les services de l’ambassade de Turquie à Bruxelles (4, Rue Montoyer,1000 Bruxelles), nous vous remettons ci- dessous nos inquiétudes à transmettre à Son Excellence Abdullah Gül, Président de la République de Turquie au sujet de la visite officielle prochaine de Paul Biya du Cameroun et sa délégation en Turquie.
Excellence Monsieur le Président de la République de Turquie
Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la république de Turquie auprès du Royaume de Belgique,
En ce moment crucial où le Cameroun traverse une très grave crise, au moment où les fondements du Cameroun sont menacés, nous saisissons cette opportunité pour écrire à celui dont la nation a joué toujours un rôle important dans l’histoire de l’humanité. Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais, effectuera une visite en Turquie du 25 au 28 mars prochain. Paul Biya sera accompagné d’une « importante » délégation d’hommes d’affaires. Cette visite annoncée du président camerounais en Turquie est une réponse, selon Cameroon-Tribune, le quotidien gouvernemental camerounais, à l’invitation que lui avait adressée en mars 2010, Abdullah Gül, le chef de l’Etat turc, au terme de la visite qu’il avait effectuée au Cameroun.
Excellence, nous voulons par cette correspondance vous rappeler que vous-vous apprêtez à recevoir un Monsieur qui est au pouvoir depuis trente ans. La Turquie que vous dirigez a connu le règne de 5 présidents de 1923 à 1960 et de 12 présidents de la République de 1960 à ce jour. Le Cameroun pour sa part n'a connu que le règne de deux présidents de la République depuis son accession à l'indépendance en 1960 avec le record de 30 années au pouvoir de celui que vous vous apprêtez à recevoir. Excellence Abdullah Gül, sachez que la présence sur votre territoire du chef de l’Etat camerounais qui a plongé pendant 30 ans son peuple dans un chaos indescriptible animé par la corruption, les détournements des fonds publics, l’impunité, le favoritisme etc. risquera de hanter vos relations bilatérales avec l'Afrique en général et le Cameroun en particulier, sans oublier vos relations bilatérales avec plusieurs pays européens qui estiment depuis des années qu'il n'existe pas de libertés publiques au Cameroun.
Excellence Abdullah Gül, si vous aimez l’Afrique, si vous aimez le Cameroun, demandez à Monsieur Paul Biya à renoncer au pouvoir et à laisser la classe politique camerounaise mettre en place un code électoral véritablement démocratique seul capable de réconcilier et de pacifier le Cameroun. Excellence Abdullah Gül, fermer les yeux à nos revendications, c'est cautionner la souffrance d'un peuple qu'on assassine, brutalise, viole quand on veut. Demandez à Monsieur Biya de libérer tous ses prisonniers politiques, tous les jeunes emprisonnés à la suite des émeutes qui ont secoué le Cameroun en février 2008. Lors de son récent passage à Paris, Monsieur Paul Biya a déclaré à la presse à l’issue de son audience froide avec Monsieur François Hollande que le Cameroun n’a aucun problème avec les droits de l’Homme et qu’il n’y a pas de prisonniers politiques. Un énième mensonge d’État. Nous espérons qu’il ne réitérera pas le même message à la fin de l’audience que vous allez lui accorder.
Excellence Abdullah Gül, faudrait-il faire une comparaison avec votre pays la Turquie où l’on apprécie différemment le climat de démocratie et l’importance d’une seule vie humaine pour vous prier d’avoir la mesure de dire à votre hôte de retourner dans son pays mettre de l'ordre et démissionner avant de revenir en Turquie, cette fois-là peut être pour demander l'asile politique ? Excellence Abdullah Gül, il n’est un mystère pour personne que c’est à un véritable déni de démocratie, et donc de progrès, que la Turquie s’est livrée dès lors qu’elle a fait de certaines dictatures africaines son seul mode de construction de rapports avec l’Afrique. Les jeunes générations camerounaises qui aujourd’hui aspirent à autre chose veulent prendre en main la destinée de leur pays. Cette jeunesse croit fermement aux valeurs inaliénables de la démocratie et de l’Etat de droit. Dans votre élection au poste de président de la République Turque en 2007, cette jeunesse turque a vu la décision souveraine d’une Turquie qui a décidé librement, de vous confier la direction de sa destinée. Nous nous garderons bien alors, nous Africains, quelles que soient les vues politiques parfois controversées qui ont été les vôtres de par le passé, de vouloir ici remettre en cause le verdict de la démocratie tel qu’il s’était majestueusement exprimé en terre turque par le biais du vote populaire libre qui vous conduisit au pouvoir.
De quel droit nous permettrions-nous, dans un tel cas, de douter de la capacité de vos compatriotes à décider pour eux-mêmes de ce qui est bon pour la Turquie ? Les Turques avaient librement choisi Abdullah Gül; nous respectons le choix souverain des Turques. Nous espérions franchement mieux de vous, Monsieur le Président, vous qui régnez sur une Turquie que vous aviez juré de moderniser, y compris dans ses rapports avec l’Afrique. Pour nous Africains, la Turquie ne devra plus recevoir sur son sol des chefs d'Etats qui torpillent leur constitution pour se maintenir au pouvoir, qui assassinent leurs populations, qui emprisonnent injustement ses concurrents politiques...
Excellence Abdullah Gül, n'apportez plus de soutien aux dictateurs africains. Voilà, Excellence Abdullah Gül, au minimum, le type d’aide que le Cameroun attend de la Turquie. Espérant Monsieur le Président de la république de Turquie, sachant que vous allez compter en 2013 sur le vote des Africains naturalisés Turques, essayez de revoir votre position par rapport aux manipulations de Monsieur Biya au Cameroun. Nous vous prions d’accepter nos sincères salutations.
Fait à Bruxelles le 22 mars 2013
Kadji Toukam Tchuessa Elie, Président,Asbl Liberal Cebaph
Mpodol Franklin NYAMSI, Professeur Agrégé, Homme politique
Thierry AMOUGOU, Enseignant-chercheur UCL, Personnalité indépendante
Oumarou ROUFAOU, Président de l’APJE
Hubert DUCARME, Porte-parole du Groupe de soutien à Paul Eric Kinguè
Marcel TCHANGUE, Membre fondateur du CODE
Gisèle EMEGUE, Présidente Action Solidaire Internationale
Simplice KAMEGNI TCHUESSA, Représentant Mouvement de février 2008