Visite en France: Les curiosités de la suite de Paul Biya
Yaoundé, 29 Janvier 2013
© GEORGES ALAIN BOYOMO | Correspondance
Amba Sella et Mbarga Atangana «oubliés», Issa Tchiroma en pointe pour défier les «ennemis» du régime.
En règle générale, les Ministres attendent la composition de la suite officielle du chef de l'Etat, à l'occasion de ses visites d'Etat, officielles ou de travail, dans un suspense digne de celui que vivent les candidats aux examens officiels, avant la proclamation des résultats. En effet, la mention ou l'omission d'un nom peut être synonyme de grâce ou de disgrâce auprès du «patron». Qui plus est, une mission dans les «bagages» du Président procure toujours des avantages prévus et non prévus par «la réglementation en vigueur».
Sur la liste des «recalés» du voyage présidentiel en France, qui s'étale du 28 janvier au 02 février 2013, figurent le Ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla et le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui ont tous les deux été sollicités pour les préparatifs du déplacement présidentiel. Maître d'ouvrage du marché de construction du deuxième pont sur le Wouri, attribué à l'entreprise française Sogea-Satom, le Ministre Amba Salla devait logiquement faire partie de la suite présidentielle. Ce d'autant plus que le dossier sus évoqué est à l'ordre du jour du forum Cameroun-France, le 31 janvier prochain.
Le Ministre des Travaux publics paye-t-il le prix des «tiraillements et louvoiements» autour de l'attribution de ce marché auquel la partie française tient particulièrement? Des observateurs avertis valident cette hypothèse.
Cependant, une source interne au Mintp révèle que «de mémoire de fonctionnaire en service au Travaux publics, le chef de ce département ministériel a rarement fait partie de la suite officielle du chef de l'Etat, même quand il s'agit des missions économiques. Ce n'est donc pas une affaire d'Amba Salla, même si j'admets que compte tenu de l'implication du Mintp dans le dossier concernant le 2e pont sur le Wouri, il aurait pu être de ce voyage. D'ailleurs, à propos de ce marché, lors de la cérémonie de présentation des vœux, le Ministre a indiqué qu'il s'en est sorti sans tâches».
Quid de Luc Magloire Mbarga Atangana? Pour une visite à forte coloration économique et commerciale, le Ministre du Commerce doit-il être laissé à quai? «Beaucoup se pose la même question au Ministère du Commerce. Tout le monde est surpris. Je pense qu'il s'agit d'un coup bas. Nous avons appris qu'il y a des gens qui modifient généralement la liste soumise à la sanction du chef de l'Etat, en intégrant très souvent des gens qui vont faire du tourisme», affirme, agacé, un proche collaborateur du Mincommerce.
Propagande
Cela dit, en dehors des habitués des voyages présidentiels (Simon Pierre Bikélé, Martin Belinga Eboutou, Joseph Fouda, Luc Sindjoun, Mengot Victor Arrey et Pierre Moukoko Mbonjo), Paul Biya aura à ses côtés des Ministres en charges de portefeuilles économiques: Nganou Djoumessi, Alamine Ousmane Mey, Atangana Kouna, Etoundi Ngoa, Essimi Menye et Emmanuel Bondé.
Ce «pool» est chapeauté par le Secrétaire Général adjoint de la présidence et non moins Conseiller aux affaires économiques du Prince, Séraphin Magloire Fouda, et par Louis Paul Motazé, le Secrétaire Général des services du Premier Ministre, qui confirme ainsi son «statut particulier» dans le gouvernement actuel.
Parmi les accompagnateurs du Président de la République en France, il y aura l' «ordinaire des lieux», l'ambassadeur Le jeune Mbella Mbella, dont la fonction de mobilisation des «citoyens camerounais» de son aire de compétence, pour la circonstance, coule de source. L'on retrouve aussi, dans cette délégation, le Ministre de la Communication, Issa Tchiroma. Le «porte-parole du gouvernement» est investi de la mission de «faire du bruit» dans la communication des associations qui veulent perturber le séjour présidentiel, à Paris.
Le Mincom hérite dans la foulée du travail de propagande par rapport aux sujets qui fâchent sur l'axe Yaoundé-Paris: l'opération Épervier (en bonne place le cas Thierry Atangana), l'homosexualité, le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques, etc. Pour avoir déjà fait le même job dans une précédente visite de Paul Biya en France, sous Sarkozy, Issa Tchiroma est dans son élément.
Egalement dans l'entourage de Paul Biya pour ce voyage en France, le Président de la Chambre de Commerce, Christophe Eken, le Président du Groupement inter patronal du Cameroun, André Fotso et un «bleu» au bataillon, le Président du Mouvement des entrepreneurs (Mecam), Daniel Claude Abate, qui essuie en ce moment la fronde de certains membres du Mecam (voir texte ci-contre).
source: mutations
© GEORGES ALAIN BOYOMO | Correspondance
Amba Sella et Mbarga Atangana «oubliés», Issa Tchiroma en pointe pour défier les «ennemis» du régime.
En règle générale, les Ministres attendent la composition de la suite officielle du chef de l'Etat, à l'occasion de ses visites d'Etat, officielles ou de travail, dans un suspense digne de celui que vivent les candidats aux examens officiels, avant la proclamation des résultats. En effet, la mention ou l'omission d'un nom peut être synonyme de grâce ou de disgrâce auprès du «patron». Qui plus est, une mission dans les «bagages» du Président procure toujours des avantages prévus et non prévus par «la réglementation en vigueur».
Sur la liste des «recalés» du voyage présidentiel en France, qui s'étale du 28 janvier au 02 février 2013, figurent le Ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla et le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui ont tous les deux été sollicités pour les préparatifs du déplacement présidentiel. Maître d'ouvrage du marché de construction du deuxième pont sur le Wouri, attribué à l'entreprise française Sogea-Satom, le Ministre Amba Salla devait logiquement faire partie de la suite présidentielle. Ce d'autant plus que le dossier sus évoqué est à l'ordre du jour du forum Cameroun-France, le 31 janvier prochain.
Le Ministre des Travaux publics paye-t-il le prix des «tiraillements et louvoiements» autour de l'attribution de ce marché auquel la partie française tient particulièrement? Des observateurs avertis valident cette hypothèse.
Cependant, une source interne au Mintp révèle que «de mémoire de fonctionnaire en service au Travaux publics, le chef de ce département ministériel a rarement fait partie de la suite officielle du chef de l'Etat, même quand il s'agit des missions économiques. Ce n'est donc pas une affaire d'Amba Salla, même si j'admets que compte tenu de l'implication du Mintp dans le dossier concernant le 2e pont sur le Wouri, il aurait pu être de ce voyage. D'ailleurs, à propos de ce marché, lors de la cérémonie de présentation des vœux, le Ministre a indiqué qu'il s'en est sorti sans tâches».
Quid de Luc Magloire Mbarga Atangana? Pour une visite à forte coloration économique et commerciale, le Ministre du Commerce doit-il être laissé à quai? «Beaucoup se pose la même question au Ministère du Commerce. Tout le monde est surpris. Je pense qu'il s'agit d'un coup bas. Nous avons appris qu'il y a des gens qui modifient généralement la liste soumise à la sanction du chef de l'Etat, en intégrant très souvent des gens qui vont faire du tourisme», affirme, agacé, un proche collaborateur du Mincommerce.
Propagande
Cela dit, en dehors des habitués des voyages présidentiels (Simon Pierre Bikélé, Martin Belinga Eboutou, Joseph Fouda, Luc Sindjoun, Mengot Victor Arrey et Pierre Moukoko Mbonjo), Paul Biya aura à ses côtés des Ministres en charges de portefeuilles économiques: Nganou Djoumessi, Alamine Ousmane Mey, Atangana Kouna, Etoundi Ngoa, Essimi Menye et Emmanuel Bondé.
Ce «pool» est chapeauté par le Secrétaire Général adjoint de la présidence et non moins Conseiller aux affaires économiques du Prince, Séraphin Magloire Fouda, et par Louis Paul Motazé, le Secrétaire Général des services du Premier Ministre, qui confirme ainsi son «statut particulier» dans le gouvernement actuel.
Parmi les accompagnateurs du Président de la République en France, il y aura l' «ordinaire des lieux», l'ambassadeur Le jeune Mbella Mbella, dont la fonction de mobilisation des «citoyens camerounais» de son aire de compétence, pour la circonstance, coule de source. L'on retrouve aussi, dans cette délégation, le Ministre de la Communication, Issa Tchiroma. Le «porte-parole du gouvernement» est investi de la mission de «faire du bruit» dans la communication des associations qui veulent perturber le séjour présidentiel, à Paris.
Le Mincom hérite dans la foulée du travail de propagande par rapport aux sujets qui fâchent sur l'axe Yaoundé-Paris: l'opération Épervier (en bonne place le cas Thierry Atangana), l'homosexualité, le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques, etc. Pour avoir déjà fait le même job dans une précédente visite de Paul Biya en France, sous Sarkozy, Issa Tchiroma est dans son élément.
Egalement dans l'entourage de Paul Biya pour ce voyage en France, le Président de la Chambre de Commerce, Christophe Eken, le Président du Groupement inter patronal du Cameroun, André Fotso et un «bleu» au bataillon, le Président du Mouvement des entrepreneurs (Mecam), Daniel Claude Abate, qui essuie en ce moment la fronde de certains membres du Mecam (voir texte ci-contre).
source: mutations