Violation des Droits: Un enseignant « kidnappé » par la police dans une radio
DOUALA - 15 OCT. 2012
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Alors
qu’il participe à une émission de sport sur une chaîne de radio urbaine
Fm de Yaoundé, l’enseignant à l’Université protestante, Guy Mathieu
Tonyè, est « capturé » et menottés par des personnes qui plus tard
s’avèreront être des éléments du commissariat de police de Yaoundé 4.
Ville de Yaoundé. Mercredi, 10 octobre
2012. Quartier Essos dans les installations de la chaîne de radio
urbaine « Magic Fm ». Depuis 15 heures, le journaliste sportif, Kamdem
et ses invités débattent de fond en comble, de l’avenir du football
camerounais ; surtout en cette phase préparatoire du match décisif et
déterminant devant opposer le 14 du mois courant (match remportés par
les Lions qui sont néanmoins éliminés, Ndlr), les « Requins » du Cap
Vert, contre les « Lions Indomptables » du Cameroun. Aux environs de 17
heures, alors que le présentateur s’apprête à libérer son panel
d’invités et à conclure son émission, l’un d’eux, Guy Mathieu Tonyè,
spécialiste de la méthodologie scientifique, enseignant des techniques
d’organisation à l’université protestante, doctorant à l’université
catholique sur les question de sports et développement, principalement
le football, reçoit un coup de fil et quitte spontanément le studio. A
peine a-t-il achevé de descendre les marches de l’immeuble qui abrite la
radio, Guy Mathieu Tonyè est assailli, immobilisé avec force puis «
capturé ». Ses « bourreaux », qu’on a du mal à identifier, s’offrent en
spectacle, passent les menottes sur les poignets de leur « proie », avec
beaucoup de brutalité.
Et comme si cela ne suffisait pas, manifestant une réelle volonté de nuire et d’humilier l’enseignant, les assaillants, visiblement en expédition punitive, achèvent leur maltraitance en faisant entrer de force, leur proie dans un véhicule banalisé, avant de prendre le large. Lorsqu’arrivent les panelistes de Kamdem, les bourreaux se sont évanouis dans la nature, sans laisser le moindre indice. C’est seulement après une fouille opérée dans plusieurs brigades de gendarmerie et dans quelques commissariats de la ville que l’on apprend que l’enseignant a été conduit manu militari au commissariat du 4ème arrondissement à Miboman. Une descente sur les lieux, permet de découvrir : non seulement l’état de délabrement et de désagrégation des lieux ; et surtout de témoigner de la présence de l’enseignant dans les geôles dudit commissariat de police.
Une affaire de passeport mal négociée
« Sieur Tonyè est bel et bien ici. Mais nous avons reçu instruction, qu’il n’y ait pas de visite pour lui pendant le reste de la journée. D’ailleurs, il sait pourquoi il est là », explique le chef de poste ; visiblement courroucé et indigné par la présence des journalistes qu’ils n’attendaient pas. Alors qu’il tente d’éconduire les hommes de médias, sans méthode, leur insistance sur les raisons de l’interpellation qui rappelle les méthodes staliniennes ou celles de la gestapo, l’inspecteur de police de 2ème grade, revient à des meilleurs sentiments et dirige tout le monde vers l’officier de police en charge de la permanence. Peu bavard, l’on apprend de l’officier de police judiciaire, Fodjo David, que l’enseignant a fait un deal avec une dame qu’il devait aider à obtenir un passeport. Des investigations plus poussées révèlent que la dame en question qui a juré de garder l’enseignant aux frais et qui passe pour une avocate, n’a pas un acte de naissance unique. Plus grave, elle détient plusieurs cartes nationales d’identité. Toute chose qui n’a pas permis à Guy Mathieu Tonye, malgré sa bonne volonté et son talent de négociateur auprès des services compétents, de faire obtenir à la dame, le précieux sésame.
A en croire certaines sources, l’opération entreprise par l’enseignant était suicidaire et même programmée pour être infructueuse. « Le système d’identification actuelle est devenu infaillible, pour ce qui concerne les doubles identités. Tonyè a un grand cœur, il pense qu’il peut mettre fin à la misère du monde en résolvant les problèmes de tout le monde. Hélas », explique un enseignant. Reste que l’interpellation de Guy Mathieu Tonye, s’est faite en violation flagrante des droits de l’homme et du code de procédure pénale. Signe que le Dgsn, Martin Mbarga Nguele, doit continuer à humaniser la police camerounaise qui semble s’enliser dans la répression.
Et comme si cela ne suffisait pas, manifestant une réelle volonté de nuire et d’humilier l’enseignant, les assaillants, visiblement en expédition punitive, achèvent leur maltraitance en faisant entrer de force, leur proie dans un véhicule banalisé, avant de prendre le large. Lorsqu’arrivent les panelistes de Kamdem, les bourreaux se sont évanouis dans la nature, sans laisser le moindre indice. C’est seulement après une fouille opérée dans plusieurs brigades de gendarmerie et dans quelques commissariats de la ville que l’on apprend que l’enseignant a été conduit manu militari au commissariat du 4ème arrondissement à Miboman. Une descente sur les lieux, permet de découvrir : non seulement l’état de délabrement et de désagrégation des lieux ; et surtout de témoigner de la présence de l’enseignant dans les geôles dudit commissariat de police.
Une affaire de passeport mal négociée
« Sieur Tonyè est bel et bien ici. Mais nous avons reçu instruction, qu’il n’y ait pas de visite pour lui pendant le reste de la journée. D’ailleurs, il sait pourquoi il est là », explique le chef de poste ; visiblement courroucé et indigné par la présence des journalistes qu’ils n’attendaient pas. Alors qu’il tente d’éconduire les hommes de médias, sans méthode, leur insistance sur les raisons de l’interpellation qui rappelle les méthodes staliniennes ou celles de la gestapo, l’inspecteur de police de 2ème grade, revient à des meilleurs sentiments et dirige tout le monde vers l’officier de police en charge de la permanence. Peu bavard, l’on apprend de l’officier de police judiciaire, Fodjo David, que l’enseignant a fait un deal avec une dame qu’il devait aider à obtenir un passeport. Des investigations plus poussées révèlent que la dame en question qui a juré de garder l’enseignant aux frais et qui passe pour une avocate, n’a pas un acte de naissance unique. Plus grave, elle détient plusieurs cartes nationales d’identité. Toute chose qui n’a pas permis à Guy Mathieu Tonye, malgré sa bonne volonté et son talent de négociateur auprès des services compétents, de faire obtenir à la dame, le précieux sésame.
A en croire certaines sources, l’opération entreprise par l’enseignant était suicidaire et même programmée pour être infructueuse. « Le système d’identification actuelle est devenu infaillible, pour ce qui concerne les doubles identités. Tonyè a un grand cœur, il pense qu’il peut mettre fin à la misère du monde en résolvant les problèmes de tout le monde. Hélas », explique un enseignant. Reste que l’interpellation de Guy Mathieu Tonye, s’est faite en violation flagrante des droits de l’homme et du code de procédure pénale. Signe que le Dgsn, Martin Mbarga Nguele, doit continuer à humaniser la police camerounaise qui semble s’enliser dans la répression.