Le
tribunal de Ndokoti, qui devait vider son délibéré vendredi dernier
dans l’affaire de trafic d’ossements humains qui défraye la chronique
dans la capitale économique, l’a reporté au vendredi 2 août 2013.
Dignitaire de la communauté Sawa et prince de la Cour royale Akwa,
Jaques Money Money Akwa II ne comprend pas ce qui lui arrive. Il est
détenu depuis le 17 mai dernier à la prison centrale de New-Bell dans
une affaire de trafic d’ossements humains où l’a impliqué Yves Esseke
qui avait été interpellé par la police dans la nuit du 22 au 23 avril
dernier avec deux complices : Eric Njeh Ekoum et Geric Gabriel Zipgang
Tchankia. Après les audiences du 28 juin, du 12 juillet et du 19
juillet, Money Money espérait que le tribunal qui avait mis l’affaire
en délibéré devait vider ce délibéré le 26 juillet pour enfin mettre
fin à son supplice. Que non ! Le délibéré a été renvoyé au vendredi 2
août 2013.
Qui veut influencer la justice ?
Entretemps, le prince Money Akwa II avait écrit une lettre ouverte
datée du 21 juillet 2013 à M. le délégué général à la sûreté nationale
pour se plaindre contre le commissaire de police principal et chef de la
division régionale de la police judiciaire par intérim, Ibrahima Iya,
pour suppression des preuves dans une enquête. Dans sa lettre, le
prince Jacques Money Money Akwa II dénonce le fait que «Lors de la
transmission du Procès-verbal et des scellés au parquet , que Ibrahima
Iya (...) signataire du document de transmission, ait délibérément et en
toute conscience, dans le but d’influencer la justice, supprimé la
preuve d'existence intellectuelle et physique du téléphone, pourtant
dûment mentionné dans le Pv initial et confirmée au cours de l'audience
du 12 juillet 2013 au parquet de Ndokoti par l'inspecteur de police
Mveingang Tcheyong signataire et des scellés», a écrit le prince
Jacques Money Money Akwa II.
M. Money Money Akwa II a souligné l’importance du témoignage de «ce
dernier (l’inspecteur de police), alors convoqué pour éclairer la
justice à cet effet : toute chose réprimée par l’article 168 du Code
pénal camerounais, portant sur la suppression et falsification de
preuves». Jacques Money Money qui souhaite que la vérité soit établie a
déclaré dans sa lettre que «La suppression de la preuve d'existence du
téléphone a pour conséquence directe de brouiller toutes les pistes
pouvant permettre à la justice de démêler l’écheveau dans cette affaire
si maladroitement montée contre ma personne, mais aussi et surtout
laisser courir les véritables commanditaires de ce trafic macabre;
mettant ainsi en insécurité toute la société camerounaise» , a ajouté
Jacques Money Money dans son courrier.
Qui sont les vrais commanditaires ?
En fondant l’espoir que «les véritables commanditaires de cet acte
diabolique soient démasqués et mis hors d’état de nuire», Jaques Money
Money Akwa II fait surtout remarquer que ce commissaire de police, par
cet acte de dissimulation, «a entrepris de porter atteinte à son
honorabilité et ses droits à une justice équitable». Deux listings des
appels téléphoniques avaient été obtenus suite à une réquisition
adressée au Directeur de l’operateur mobile concerné : celui du
téléphone porté disparu et celui du téléphone de la grand-mère d’Yves
Esseke. Une curiosité : le document de transmission du Pv et des
scellés au parquet ne mentionne qu’un seul listing. L’audience du
vendredi 2 août apportera peut-être la lumière dans cette affaire dont
le renvoi du délibéré a montré que les choses sont plus compliquées
qu’elles ne le paraissent.