Vincent Soshtène Fouda: du chercheur à l’homme politique
07 DEC. 2012
© César GHAOUTI | Correspondance
© César GHAOUTI | Correspondance
Vincent
S. Fouda nous a fait parvenir le document ci-dessous et a souhaite que
ce dernier "soit publié", "par souci d’honnêtete et au regard du
traitement réservé à ma personne"
Vincent Fouda: du chercheur à l’homme politique
Vincent Soshtène Fouda, chronique d’un engagement.
Docteur en Science Politique (DEA Et. Pol. : 2001)
et candidat déclaré à l’élection présidentielle du Cameroun, prévue en octobre 2011.
Le Courrier de l’association des Diplômés de Sciences Po Grenoblle
Décembre 2010
"L’arrière cour de la case de mes grands parents", dans ses textes de campagne, Vincent Fouda fait régulièrement référence à ses origines et à son histoire personnelle. Cette mise en avant de son village et de sa famille n’est pas neutre et permet d’illustrer la complexité du Cameroun. Né en 1972, 10ème et dernier enfant de sa famille, Vincent Fouda se considère comme un métisse.
Dans un pays divisé entre 256 tribus, où l’appartenance ethnique est encore socialement très structurante et où le pouvoir s’appuie sur cette diversité pour en faire une division et mieux régner ; les parents de Vincent Fouda sont issues de deux ethnies différentes, et sa famille rassemble des membres venus de plusieurs regions du Cameroun, traditionnellement opposées.
Pour l’homme politique qui promeut le rassemblement, ce métissage camerounais est une chance. Il porte au plus profound de lui un dépassement de ces divisions et se présente donc comme un candidat national, au-dessus des tribus et des luttes d’influence internes.
Une fois son Baccalauréat obtenu au Cameroun, Vincent Fouda part étudier en France. Son parcours y est dense et varié.
Suite à un cursus littéraire Hypokhâgne/Khâgne, il intègre l’Ecole de Journalisme de Lille. Il partira ensuite à Lyon pour un double cursus entre l’ENSSIB et l’université catholique où il obtient une licence de philosophie.
C’est fier de ce bagage que Vincent Fouda intègre l’IEPG dont il ressortira en 2001, diplômé d’une thèse en Science Politique. Son passage à l’IEP aura été une révélation, et c’est au contact des professeurs Bréchon, Schemeil, et Lemasson, «ses maîtres» comme il se plaît à les appeler, qu’il découvre la rigueur et la vie de chercheur. Des méthodes qui le suivront au Canada où il s’envole faire de la recherché en sociologie politique.
Ses choix de terrains de recherche le ramènent régulièrement à l’Afrique, tout particulièrement à l’Afrique centrale et au Cameroun.
Pour lui, il est impossible de se couper de sa terre natale et de ses racines.
Le déclic aura lieu après le rapatriement de la sépulture de son père au Cameroun et les nombreux questionnements de ses proches quant à son retour au village « pour alimenter le feu de la case de son père ».
Vincent Fouda réalise que l’Afrique fonctionne comme une pépinière qui élève ses enfants pour l’émigration, sans jamais les voir revenir, et ne récolte donc pas les fruits de leur travail et de leur dynamisme.
Pour lui, à la manière du mythe de la Caverne de Platon, il faut que le voyage retour ait lieu: «L’homme va à l’extérieur pour apprivoiser le feu, apprendre à lier le bois au bois, comme disait Hamidou Kane, mais une fois l’apprentissage réalisé, il faut revenir ».
Vincent Fouda joint les actes à la parole, et c’est en homme politique, candidat à l’élection présidentielle de 2011 et principal challenger du Président Biya, qu’il rentre au Cameroun. Ce passage de la posture de chercheur en science politique à celle d’acteur politique n’est pas si facile. Il s’en explique: « un jour on se rend compte à la sortie d’une conférence qu’on a besoin de s’adresser à un auditoire beaucoup plus grand, qu’on veut défendre d’autres idées. Et aujourd’hui l’Afrique a besoin d’hommes et de femmes qui s’engagent, et on s’engage en quoi ? Dans la recherche ? Ou on s’engage à transformer réellement le vécu des hommes et des femmes ? ». Pour lui le saut n’est pas qualitatif, mais il a en parti troqué ses publications et ses conferences pour s’impliquer dans une campagne présidentielle, pour arpenter le Cameroun, parfois dans la clandestinité, et vulgariser ses thèses et proposer un autre modèle de développement à ses concitoyens.
Il reconnaît cependant que les methods de chercheur qu’il a apprises à l’IEPG sont aujourd’hui un atout considérable dans sa campagne politique. Les enquêtes de terrain lui permettent de savoir interroger les gens directement dans leur essence, dans leurs besoins, dans ce qu’ils sont au quotidien.
La découverte de la sociale démocratie allemande avec Sylvie Lemasson l’a également fortement influencé. Son parti, le Mouvement Camerounais pour la Sociale Démocratie, se réclame aujourd’hui de la démocratie chrétienne à la Helmut Kohl.
Suite à ses échanges avec la population, c’est sur un programme articulé en 9 points que Vincent Fouda se présente aujourd’hui à l’élection présidentielle. Pour lui il est essential de:
1. S’ancrer dans une idéologie politique bien déterminée, la sociale démocratie
2. Mettre la solidarité au coeur de la Nation camerounaise
3. Promouvoir un modèle de développement basé sur une économie à visage humain
4. Réformer l’éducation, héritée de la colonisation, en rapprochant le monde du travail et le monde de l’école
5. Construire et garantir des institutions solides, au coeur de la République
6. Sécuriser la vie des citoyens
7. Développer le secteur de l’agriculture, pour devenir le grenier de l’Afrique central.
8. Porter haut la flamme de la culture camerounaise, avec des espaces d’expression libres
9. De mettre le Cameroun au coeur de l’Afrique, en s’impliquant dans le développement du continent.
Vincent Fouda espère énormément de sa candidature et veut croire que le Cameroun est prêt pour une évolution démocratique. Il souhaite en finir avec le règne du Président Biya, au pouvoir depuis 1982. Le Cameroun est aujourd’hui une démocratie dans la forme, Vincent Fouda espère qu’elle le deviendra dans le fond. C’est pour cela qu’il a pris une année sabbatique dans ses recherches car le calendrier électoral est fixé par le Président sortant, qui peut decider de modifier les dates de l’élection quand bon lui semble.
Souhaitons bon courage à Vincent Fouda dans son initiative, qu’il continue d’appliquer les enseignements de l’IEPG à si bonescient
César GHAOUTI
Promotion 2010
Pour plus d’informations sur sa candidature,
la situation du Cameroun et son programme:
http://www.generationcameroun2011.com
Source: Le Courrier de l’association des Diplômés de Sciences Po Grenoblle - Décembre 2010
Vincent Soshtène Fouda, chronique d’un engagement.
Docteur en Science Politique (DEA Et. Pol. : 2001)
et candidat déclaré à l’élection présidentielle du Cameroun, prévue en octobre 2011.
Le Courrier de l’association des Diplômés de Sciences Po Grenoblle
Décembre 2010
"L’arrière cour de la case de mes grands parents", dans ses textes de campagne, Vincent Fouda fait régulièrement référence à ses origines et à son histoire personnelle. Cette mise en avant de son village et de sa famille n’est pas neutre et permet d’illustrer la complexité du Cameroun. Né en 1972, 10ème et dernier enfant de sa famille, Vincent Fouda se considère comme un métisse.
Dans un pays divisé entre 256 tribus, où l’appartenance ethnique est encore socialement très structurante et où le pouvoir s’appuie sur cette diversité pour en faire une division et mieux régner ; les parents de Vincent Fouda sont issues de deux ethnies différentes, et sa famille rassemble des membres venus de plusieurs regions du Cameroun, traditionnellement opposées.
Pour l’homme politique qui promeut le rassemblement, ce métissage camerounais est une chance. Il porte au plus profound de lui un dépassement de ces divisions et se présente donc comme un candidat national, au-dessus des tribus et des luttes d’influence internes.
Une fois son Baccalauréat obtenu au Cameroun, Vincent Fouda part étudier en France. Son parcours y est dense et varié.
Suite à un cursus littéraire Hypokhâgne/Khâgne, il intègre l’Ecole de Journalisme de Lille. Il partira ensuite à Lyon pour un double cursus entre l’ENSSIB et l’université catholique où il obtient une licence de philosophie.
C’est fier de ce bagage que Vincent Fouda intègre l’IEPG dont il ressortira en 2001, diplômé d’une thèse en Science Politique. Son passage à l’IEP aura été une révélation, et c’est au contact des professeurs Bréchon, Schemeil, et Lemasson, «ses maîtres» comme il se plaît à les appeler, qu’il découvre la rigueur et la vie de chercheur. Des méthodes qui le suivront au Canada où il s’envole faire de la recherché en sociologie politique.
Ses choix de terrains de recherche le ramènent régulièrement à l’Afrique, tout particulièrement à l’Afrique centrale et au Cameroun.
Pour lui, il est impossible de se couper de sa terre natale et de ses racines.
Le déclic aura lieu après le rapatriement de la sépulture de son père au Cameroun et les nombreux questionnements de ses proches quant à son retour au village « pour alimenter le feu de la case de son père ».
Vincent Fouda réalise que l’Afrique fonctionne comme une pépinière qui élève ses enfants pour l’émigration, sans jamais les voir revenir, et ne récolte donc pas les fruits de leur travail et de leur dynamisme.
Pour lui, à la manière du mythe de la Caverne de Platon, il faut que le voyage retour ait lieu: «L’homme va à l’extérieur pour apprivoiser le feu, apprendre à lier le bois au bois, comme disait Hamidou Kane, mais une fois l’apprentissage réalisé, il faut revenir ».
Vincent Fouda joint les actes à la parole, et c’est en homme politique, candidat à l’élection présidentielle de 2011 et principal challenger du Président Biya, qu’il rentre au Cameroun. Ce passage de la posture de chercheur en science politique à celle d’acteur politique n’est pas si facile. Il s’en explique: « un jour on se rend compte à la sortie d’une conférence qu’on a besoin de s’adresser à un auditoire beaucoup plus grand, qu’on veut défendre d’autres idées. Et aujourd’hui l’Afrique a besoin d’hommes et de femmes qui s’engagent, et on s’engage en quoi ? Dans la recherche ? Ou on s’engage à transformer réellement le vécu des hommes et des femmes ? ». Pour lui le saut n’est pas qualitatif, mais il a en parti troqué ses publications et ses conferences pour s’impliquer dans une campagne présidentielle, pour arpenter le Cameroun, parfois dans la clandestinité, et vulgariser ses thèses et proposer un autre modèle de développement à ses concitoyens.
Il reconnaît cependant que les methods de chercheur qu’il a apprises à l’IEPG sont aujourd’hui un atout considérable dans sa campagne politique. Les enquêtes de terrain lui permettent de savoir interroger les gens directement dans leur essence, dans leurs besoins, dans ce qu’ils sont au quotidien.
La découverte de la sociale démocratie allemande avec Sylvie Lemasson l’a également fortement influencé. Son parti, le Mouvement Camerounais pour la Sociale Démocratie, se réclame aujourd’hui de la démocratie chrétienne à la Helmut Kohl.
Suite à ses échanges avec la population, c’est sur un programme articulé en 9 points que Vincent Fouda se présente aujourd’hui à l’élection présidentielle. Pour lui il est essential de:
1. S’ancrer dans une idéologie politique bien déterminée, la sociale démocratie
2. Mettre la solidarité au coeur de la Nation camerounaise
3. Promouvoir un modèle de développement basé sur une économie à visage humain
4. Réformer l’éducation, héritée de la colonisation, en rapprochant le monde du travail et le monde de l’école
5. Construire et garantir des institutions solides, au coeur de la République
6. Sécuriser la vie des citoyens
7. Développer le secteur de l’agriculture, pour devenir le grenier de l’Afrique central.
8. Porter haut la flamme de la culture camerounaise, avec des espaces d’expression libres
9. De mettre le Cameroun au coeur de l’Afrique, en s’impliquant dans le développement du continent.
Vincent Fouda espère énormément de sa candidature et veut croire que le Cameroun est prêt pour une évolution démocratique. Il souhaite en finir avec le règne du Président Biya, au pouvoir depuis 1982. Le Cameroun est aujourd’hui une démocratie dans la forme, Vincent Fouda espère qu’elle le deviendra dans le fond. C’est pour cela qu’il a pris une année sabbatique dans ses recherches car le calendrier électoral est fixé par le Président sortant, qui peut decider de modifier les dates de l’élection quand bon lui semble.
Souhaitons bon courage à Vincent Fouda dans son initiative, qu’il continue d’appliquer les enseignements de l’IEPG à si bonescient
César GHAOUTI
Promotion 2010
Pour plus d’informations sur sa candidature,
la situation du Cameroun et son programme:
http://www.generationcameroun2011.com
Source: Le Courrier de l’association des Diplômés de Sciences Po Grenoblle - Décembre 2010