Vincent Bolloré - Port Autonome de Douala: Les dossiers secrets
YAOUNDE - 02 Avril 2012
© Doualla Manga Eric | L'Indépendant
Avant son départ du Pad pour la Maetur, Emmanuel Etoundi Oyono avait permis de démanteler les connivences établies du magnat français Vincent Bolloré dans l'affaire du terminal à containers du Port autonome de Douala. Secousse à bord!
Tout serait en réalité parti, en fin novembre 2011, d'une grève de près de 100 personnels du Port autonome de Douala (Pad). Ces employés revendiquaient le paiement des primes instituées par le Conseil d'administration en 2005. Il s'agit, dans les faits, du non versement des primes trimestrielles qui s'étalent sous la période qui va de septembre 2009 à février 2010. De même, ces personnels vont revendiquer la révision de leur convention collective. En lieu et place d'une solution à leurs doléances, la direction générale va se contenter de soutenir que cette revendication était non fondée.
Le directeur général adjoint, Arsène Eloundou Essomba avait expliqué que depuis 2005, la direction générale du Pad reversait mensuellement les primes dans les salaires des employés. Une grande confusion s'est alors installée au sein de l'opinion nationale. Conscient des pertes journalières qui sont évaluées à 100 millions de Fcfa, Robert Nkili, alors ministre du Travail et de la Sécurité sociale s'était rendu plusieurs fois au Port autonome de Douala dans l'optique de proposer le dialogue entre le patronat et les employés. Rien n'y fera. C'était la goutte d'eau qui a fini par déborder le vase de malversations. Mais en réalité, le Port autonome de Douala depuis le départ d'Emmanuel Etoundi Oyono était redevenu une vache à lait. Toute proportion gardée, c'est l'affaire Radio France Inter qui a permis d'étayer davantage les lanternes sur les manœuvres du groupe Bolloré au Port autonome de Douala. En effet, après le reportage de la Radio France Internationale (Rfi) sur l'empire Bolloré, concernant les pratiques inhumaines du groupe français, le grand armateur africain a attaqué ladite radio et a cité comme témoin plusieurs noms parmi lesquels Emmanuel Etoundi Oyono.
L'on a également cité les noms d’Hilaire Kamga, président de l'Ong Nouveaux droits de l'Homme, Edouard Tankoué, secrétaire général du Syndicat national des inscrits maritimes et assimilés du Cameroun, Jean Marc Bikoko, président de la Centrale syndicale du secteur public. Tous sont cités d'avoir tenu des propos diffamatoires au cours du reportage réalisé au Cameroun sur «Cameroun, l'empire noir de Vincent Bolloré», diffusé sur les antennes de ladite radio le 29 mars 2009. Croyant qu'ils allaient tous faire le jeu, l'ancien directeur général du Port autonome de Douala va plutôt enfoncer le groupe Bolloré. C'est en réalité Emmanuel Etoundi Oyono qui a permis de démanteler les connivences établies du magnat français Bolloré dans l'affaire du terminal à containers du Port de Douala. Une affaire qui a fini par emporter Siyam Siewe et sa bande. Et comme si cela ne suffisait pas, aujourd'hui le groupe de l'investisseur Français Bolloré Africa Logistics, lorgne le terminal à conteneurs du Port en eau profonde de Kribi, à la suite de l'appel à manifestation d'intérêt du gouvernement à ce sujet. Il est en compétition contre des Chinois. En rappel, en matière de manutention, Bolloré Africa Logistics est présent au Cameroun à travers la société Douala international terminal (Dit). Par rapport au projet du terminal à conteneurs de Kribi, le groupe compte créer une autre entreprise, Kribi international terminal (Kit). Il y a quelques mois, il avait été éconduit par le protocole de l'Etat, lors de la descente du chef de l'Etat, à l'occasion de la pose de la pierre du Port en eu eau profonde de Kribi. C'est tout dire.
Etoundi Oyono: Pourquoi son retour fait peur
Le retour de celui qu'on a surnommé «Zorro» a été perçu comme une secousse dans les réseaux de faussaires tapis au Port Autonome de Douala.
Dans une sortie médiatique à France 24, le président de la République Paul Biya, répondant à Ulysse Gosset sur une question ayant trait à la lutte contre la corruption, avait pris l'exemple sur le Port autonome de Douala dont le redressement était en cours depuis l'arrivée à la tête de cette structure étatique d'Emmanuel Etoundi Oyono. A peine nommé, le nouveau Dg du Port autonome de Douala s'est attaqué aux multiples réseaux de distraction de fonds qui pompaient allègrement le fric au Pad. Ainsi donc, les dossiers tels les exonérations, les recouvrements et les bons de commandes seront passés au peigne fin. Emmanuel Etoundi Oyono a par exemple démantelé un réseau de délivrance des fiches de pilotage parallèles pour permettre aux bateaux clandestins d'entrer au port et qui d'habitude débarquent ou embarquent des marchandises suspectes telles que des armes, de l'ivoire, ou de la drogue. L'on croit dur comme fer qu'avec le départ d'Emmanuel Etoundi Oyono du Pad, ce réseau a repris du volume. Tout comme celui des sorties frauduleuses des marchandises et de la confection de faux documents. Il faut rappeler que sous l'ère Siyam Siewe (un autre pion du réseau Bolloré), plusieurs clients n'hésitaient pas à contourner la réglementation portuaire et étaient particulièrement spécialistes en matière de diminution des montants de la redevance portuaire à travers des techniques comme le fractionnement des connaissements, la falsification des manifestes cargos pour diminuer le tonnage, la minoration du nombre de jours. Le retour de «Zorro» ferait déjà trembler tous les réseaux de faussaires qui avaient tôt fait de penser que Paul Biya n'avait pas pris la mesure des maux qui minent le Port autonome de Douala.
© Doualla Manga Eric | L'Indépendant
Avant son départ du Pad pour la Maetur, Emmanuel Etoundi Oyono avait permis de démanteler les connivences établies du magnat français Vincent Bolloré dans l'affaire du terminal à containers du Port autonome de Douala. Secousse à bord!
Tout serait en réalité parti, en fin novembre 2011, d'une grève de près de 100 personnels du Port autonome de Douala (Pad). Ces employés revendiquaient le paiement des primes instituées par le Conseil d'administration en 2005. Il s'agit, dans les faits, du non versement des primes trimestrielles qui s'étalent sous la période qui va de septembre 2009 à février 2010. De même, ces personnels vont revendiquer la révision de leur convention collective. En lieu et place d'une solution à leurs doléances, la direction générale va se contenter de soutenir que cette revendication était non fondée.
Le directeur général adjoint, Arsène Eloundou Essomba avait expliqué que depuis 2005, la direction générale du Pad reversait mensuellement les primes dans les salaires des employés. Une grande confusion s'est alors installée au sein de l'opinion nationale. Conscient des pertes journalières qui sont évaluées à 100 millions de Fcfa, Robert Nkili, alors ministre du Travail et de la Sécurité sociale s'était rendu plusieurs fois au Port autonome de Douala dans l'optique de proposer le dialogue entre le patronat et les employés. Rien n'y fera. C'était la goutte d'eau qui a fini par déborder le vase de malversations. Mais en réalité, le Port autonome de Douala depuis le départ d'Emmanuel Etoundi Oyono était redevenu une vache à lait. Toute proportion gardée, c'est l'affaire Radio France Inter qui a permis d'étayer davantage les lanternes sur les manœuvres du groupe Bolloré au Port autonome de Douala. En effet, après le reportage de la Radio France Internationale (Rfi) sur l'empire Bolloré, concernant les pratiques inhumaines du groupe français, le grand armateur africain a attaqué ladite radio et a cité comme témoin plusieurs noms parmi lesquels Emmanuel Etoundi Oyono.
L'on a également cité les noms d’Hilaire Kamga, président de l'Ong Nouveaux droits de l'Homme, Edouard Tankoué, secrétaire général du Syndicat national des inscrits maritimes et assimilés du Cameroun, Jean Marc Bikoko, président de la Centrale syndicale du secteur public. Tous sont cités d'avoir tenu des propos diffamatoires au cours du reportage réalisé au Cameroun sur «Cameroun, l'empire noir de Vincent Bolloré», diffusé sur les antennes de ladite radio le 29 mars 2009. Croyant qu'ils allaient tous faire le jeu, l'ancien directeur général du Port autonome de Douala va plutôt enfoncer le groupe Bolloré. C'est en réalité Emmanuel Etoundi Oyono qui a permis de démanteler les connivences établies du magnat français Bolloré dans l'affaire du terminal à containers du Port de Douala. Une affaire qui a fini par emporter Siyam Siewe et sa bande. Et comme si cela ne suffisait pas, aujourd'hui le groupe de l'investisseur Français Bolloré Africa Logistics, lorgne le terminal à conteneurs du Port en eau profonde de Kribi, à la suite de l'appel à manifestation d'intérêt du gouvernement à ce sujet. Il est en compétition contre des Chinois. En rappel, en matière de manutention, Bolloré Africa Logistics est présent au Cameroun à travers la société Douala international terminal (Dit). Par rapport au projet du terminal à conteneurs de Kribi, le groupe compte créer une autre entreprise, Kribi international terminal (Kit). Il y a quelques mois, il avait été éconduit par le protocole de l'Etat, lors de la descente du chef de l'Etat, à l'occasion de la pose de la pierre du Port en eu eau profonde de Kribi. C'est tout dire.
Etoundi Oyono: Pourquoi son retour fait peur
Le retour de celui qu'on a surnommé «Zorro» a été perçu comme une secousse dans les réseaux de faussaires tapis au Port Autonome de Douala.
Dans une sortie médiatique à France 24, le président de la République Paul Biya, répondant à Ulysse Gosset sur une question ayant trait à la lutte contre la corruption, avait pris l'exemple sur le Port autonome de Douala dont le redressement était en cours depuis l'arrivée à la tête de cette structure étatique d'Emmanuel Etoundi Oyono. A peine nommé, le nouveau Dg du Port autonome de Douala s'est attaqué aux multiples réseaux de distraction de fonds qui pompaient allègrement le fric au Pad. Ainsi donc, les dossiers tels les exonérations, les recouvrements et les bons de commandes seront passés au peigne fin. Emmanuel Etoundi Oyono a par exemple démantelé un réseau de délivrance des fiches de pilotage parallèles pour permettre aux bateaux clandestins d'entrer au port et qui d'habitude débarquent ou embarquent des marchandises suspectes telles que des armes, de l'ivoire, ou de la drogue. L'on croit dur comme fer qu'avec le départ d'Emmanuel Etoundi Oyono du Pad, ce réseau a repris du volume. Tout comme celui des sorties frauduleuses des marchandises et de la confection de faux documents. Il faut rappeler que sous l'ère Siyam Siewe (un autre pion du réseau Bolloré), plusieurs clients n'hésitaient pas à contourner la réglementation portuaire et étaient particulièrement spécialistes en matière de diminution des montants de la redevance portuaire à travers des techniques comme le fractionnement des connaissements, la falsification des manifestes cargos pour diminuer le tonnage, la minoration du nombre de jours. Le retour de «Zorro» ferait déjà trembler tous les réseaux de faussaires qui avaient tôt fait de penser que Paul Biya n'avait pas pris la mesure des maux qui minent le Port autonome de Douala.