Vie et fin du système Biya

La terreur politique, c’est une arme cynique, dont savent volontiers abuser les faibles d’esprit, pusillanimes introvertis, hantés qu’ils sont par une fausse et prétendue supériorité, et pourtant en réalité, imbibés de médiocrité notoire, en même temps qu’ils sont, à l’envi dévorés par un virus narcissique qu’ils s’évertuent, en vain de dissimuler.
La société victime de cette terreur, végète dans l’agonie, suffoquant par le sevrage impitoyable du rêve légitime de la liberté et du mieux-être ; elle finit par se refermer sur elle-même, dans un reflexe atonique, avorté de l’espoir, de survie. La rumeur y est privilégiée : dans le vent, tout est futile, possible et impossible à la fois ; elle honore malgré elle, la délation et le fantasme ; il faut bien se référer à quelque chose, à défaut des vertus sociétales méthodiquement incinérées ; elle devient ma matrice de l’hypocrisie, du griotisme : l’ogre, le bourreau, insatiable, s’en nourrit, car il se délecte à régner sur des spectres ; il ne peut exister que par l’annihilation de l’autre. La violence, comme de la suie, infiltre toutes les couches de la société, réalité préventivement entretenue par une soi-disant pérennité du système.
Et pourtant, la sagesse enseigne que l’Histoire humaine n’aura jamais été muette sur la terreur. Energie explosive à souhait, elle véhicule en son sein sa propre destruction, une espèce d’auto-réactivité. Tôt ou tard, elle s’épuise, s’estompe, laissant avec une désolation déconcertante, un vide, un « trou noir », pour enfin exploser en compensation dramatique de son supposé essor d’hier. Quelquefois, la société, dans un dernier sursaut, interpelle inconsciemment l’intervention d’un nouveau Prince, féru de l’expérience des affaires d’Etat et doué d’une haute dimension et du génie des valeurs humaines et sociétales. Très souvent, hélas, elle erre longtemps, très longtemps dans un pandémonium infernal, où l’anarchie, la misère, l’insécurité et le desespoir soufflent tel un ouragan, avant de connaître épuisée la voie qui mène vers la paix et l’épanouissement… Mais à quel prix ?

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16/07/2012
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