Le premier secrétaire du PURS est entré en grève de la faim ce lundi au carrefour Agip à Douala.Douala, au lieu-dit carrefour Agip, ce lundi 21 juillet 2014. Il est un peu plus 11 heures en cette matinée un peu froide, lorsque nous arrivons à quelque 32 mètres de la direction générale de la société Camerounaise de dépôt pétrolier (SCDP). Tout à côté de la clôture, de cette société de stockages des carburants, les activités coutumières se déroulent normalement. Avec le vas-et-viens des véhicules et autres engins à deux roues. Juste à la passerelle qui mène au marché Mboppi, un racoleur de roue de voiture s’active à satisfaire quelques clients qui attendent, assis sur un banc de fortune. Des gérants de call-box et autres vendeurs de cigarettes, de yaourts et d’eau glacée sont également là, entre commentaires et services aux clients.
Tout semble aller bien ici. Normal ils sont en “famille”. Sauf ce nouvel occupant qui a investi les lieux depuis 10 heures ce lundi matin. Sous une tente affrétée pour la circonstance, il est assis sur un banc. Vêtu d’un pantalon Jean de couleur noir et d’un polo rose qui porte le logo du PURS, l’homme tient une bible dans la main qu’il lit lorsqu’il n’est pas abordé par quelques passants. Lui, c’est Serge Espoir Matomba, Premier Secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale. Un parti politique qui a vue le jour en mai 2010, donc il est le conseiller municipal pour la mairie de Douala VIÈME
Le premier secrétaire du PURS fait fi des regards étonnés que lui adressent les nombreux passants à cet endroit. Ce dernier est venu délivrer un message claire : non à la hausse des prix des hydrocarbures au Cameroun et non à la ratification des accords de partenariats économique par le chef de l’État. C’est d’ailleurs l’essentiel des messages que l’on peut lire sur trois grandes banderoles accrochées sur la tente qui lui sert d’abri. L’une d’elle indique d’ailleurs avec précision : « Grève de la faim contre la hausse du prix des carburants, non à la déstabilisation du pays, non à la ratification des
APE». On comprend donc que Serge Espoir Matomba a décidé de se priver de nourriture, pour une durée indéterminée, afin que l’État du Cameroun décide de sursoir les mesures visant la hausse des hydrocarbures, mais aussi de revoir ses ambitions sur la ratification des APE.
« Un chef de l’État ne peut pas prendre les mesures suicidaires pour son peuple, comme il veut tous nous tués j’ai décidé de me sacrifier, s’il ne veut pas trouver une solution rapide à ce problème» indigne le premier secrétaire du PURS. Il estime qu’il est déplacé de signer les APE quand le tissu économique est encore embryonnaire: « Comment et pourquoi ratifier les APE? c’est vendre notre pays au en chère, comment vont faire les camerounais? J’ai l'impression que ceux qui nous gouverne n’aiment pas ce pays. Ces accords de partenariat économique sont totalement déséquilibrés, cela vise à accélérer l'exploitation à outrance des ressources naturelles du Cameroun et retarder la dynamique de décollage économique amorcée par notre nation», s’insurge une fois de plus cet homme très habile et connu pour ses positions tranchées au sujet des quotidiens des camerounais. Par ailleurs, Serge Espoir Matomba, dit avoir choisi de mener cette grève de la faim, en dernier recours, après avoir entrepris d’envoyé deux lettres ouvertes au président de la république au sujet de la hausse du prix des carburants et la ratification des APE. Au fil des attentes, les lettres n’ont jamais eu de réponse jusqu’à ce jour.
Bible en main, l’homme tient bon, « Comme Jésus s’est sacrifié pour son peuple, moi aussi, avec ma Bible à la main, je vais me sacrifier pour les camerounais… », ajoute ce dernier. Chemin faisant il a été rejoint par le président BRUNO FOSSO et le secrétaire Éboule Hervé tous deux membres du MODECNA un parti politique camerounais crée depuis 1998.
Pour les faits, c’est le 30 juin 2014, que le gouvernement du Cameroun avait décidé unilatéralement de procéder à une hausse des prix des hydrocarbures, quelques jours après l’assemblée nationale adoptait le projet de loi portant sur la ratification des Accords de partenariat Économique, depuis lors, plusieurs voix se lèvent pour dénoncer ces mesures qui visent à exterminer le peuple Camerounais.