Victor Tonye Bakot: Par ici la sortie, Monseigneur
Yaoundé, 30 Juillet 2013
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour
La renonciation de l'archevêque de Yaoundé intervient au moment où il est cité dans plusieurs scandales financiers.
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour
La renonciation de l'archevêque de Yaoundé intervient au moment où il est cité dans plusieurs scandales financiers.
Une rumeur a couru dans la ville de
Yaoundé dimanche, faisant état du limogeage de Victor Tonyè Bakot. Cette
rumeur est confirmée quelques heures plus tard par un communiqué rendu
public hier, mais annonçant plutôt la renonciation de l'archevêque de
Yaoundé. La nouvelle est aussi inattendue que surprenante, au moment où
on croyait que l'archidiocèse de Yaoundé avait définitivement passé la
zone de turbulence qu'elle traversait depuis un certain temps. Englué
dans des affaires d'argent et en conflit ouvert avec les riverains de
Mvolyé, le quartier où est construit la basilique Notre dame de Yaoundé,
Tonye Bakot semble avoir en réalité été poussé à la démission.
Avril 2013. Les évêques du Cameroun, les prêtres, les religieux et hautes personnalités, dont le Directeur du Cabinet civile de la présidence de la République sont réunis à Mvolyé pour les travaux de la Conférence épiscopale. L'ambiance est studieuse, mais surtout pieuse. Soudain, apparaissent des dizaines d'autochtones de Mvolyé, pancartes à la main, la mine patibulaire. Ils sont furieux contre l'archevêque de Yaoundé qu'ils accusent d'avoir bradé le patrimoine de l’Église catholique à Yaoundé. Ils affirment que leurs ancêtres ont cédé plus de 113 hectares de terrain gratuitement à l’Eglise. Pourtant, regrettent-ils, Tonyè Bakot leur exige désormais pas moins d'un millions de francs CFA pour une parcelle qui leur permettrait d'enterrer leurs morts. Plus grave, accusent-ils, l'homme de Dieu a vendu une bonne partie du terrain de l’Église à des hommes d'affaires qui en ont fait des stations-services, laveries auto, bars, auberges, etc.
«L’église catholique de Yaoundé à Mvolyé est mise en vente en pièces détachées par son archevêque, Victor Tonyè Bakot. Nous nous élevons contre cette grande braderie. 1m2 de tombe à un million. C'est trop. Même la grotte de prière a été transformée en carrière», se plaignait Marcel Franscisco Alima Atsama, cité par nos confrères de Mutations. Face à toutes ces accusations et devant des manifestants qui ne reculent pas malgré la présence des forces de l'ordre, les autres prêtres sont stupéfaits.
Depuis que la renonciation de l'archevêque de Yaoundé a été officialisée, les langues se délient. D'autres accusations fusent. Chacun y va de son anecdote sulfureuse sur des histoires d'argent avec Victor Tonye Bakot. On l'accuse par exemple d'avoir vendu le terrain de jeu de l'école primaire de la Retraite, obligeant les enfants à désormais faire l'Eps du côté de Nlongkak. Des affaires qui lui ont valu le surnom peu catholique de «Simon Money».
Nommé archevêque de Yaoundé en 2003, Victor Tonye Bakot, 66 ans, durant son pontificat, aura surtout marqué les esprits par ses sermons dirigés contre les homosexuels. C'était son cantique préféré.
Avril 2013. Les évêques du Cameroun, les prêtres, les religieux et hautes personnalités, dont le Directeur du Cabinet civile de la présidence de la République sont réunis à Mvolyé pour les travaux de la Conférence épiscopale. L'ambiance est studieuse, mais surtout pieuse. Soudain, apparaissent des dizaines d'autochtones de Mvolyé, pancartes à la main, la mine patibulaire. Ils sont furieux contre l'archevêque de Yaoundé qu'ils accusent d'avoir bradé le patrimoine de l’Église catholique à Yaoundé. Ils affirment que leurs ancêtres ont cédé plus de 113 hectares de terrain gratuitement à l’Eglise. Pourtant, regrettent-ils, Tonyè Bakot leur exige désormais pas moins d'un millions de francs CFA pour une parcelle qui leur permettrait d'enterrer leurs morts. Plus grave, accusent-ils, l'homme de Dieu a vendu une bonne partie du terrain de l’Église à des hommes d'affaires qui en ont fait des stations-services, laveries auto, bars, auberges, etc.
«L’église catholique de Yaoundé à Mvolyé est mise en vente en pièces détachées par son archevêque, Victor Tonyè Bakot. Nous nous élevons contre cette grande braderie. 1m2 de tombe à un million. C'est trop. Même la grotte de prière a été transformée en carrière», se plaignait Marcel Franscisco Alima Atsama, cité par nos confrères de Mutations. Face à toutes ces accusations et devant des manifestants qui ne reculent pas malgré la présence des forces de l'ordre, les autres prêtres sont stupéfaits.
Depuis que la renonciation de l'archevêque de Yaoundé a été officialisée, les langues se délient. D'autres accusations fusent. Chacun y va de son anecdote sulfureuse sur des histoires d'argent avec Victor Tonye Bakot. On l'accuse par exemple d'avoir vendu le terrain de jeu de l'école primaire de la Retraite, obligeant les enfants à désormais faire l'Eps du côté de Nlongkak. Des affaires qui lui ont valu le surnom peu catholique de «Simon Money».
Nommé archevêque de Yaoundé en 2003, Victor Tonye Bakot, 66 ans, durant son pontificat, aura surtout marqué les esprits par ses sermons dirigés contre les homosexuels. C'était son cantique préféré.