Victimes d’arnaque immobilière: Les étudiants saisissent le Pm

DOUALA - 07 Février 2012
© Joseph OLINGA | Le Messager

Ils dénoncent la complicité du procureur de la République dans des actes d'escroquerie et d'arnaque dont ils estiment être victimes dans une mini-cité de l'université de Yaoundé I.

«Tracasserie», «supplice», «blessure», «arnaque», «complicité», «corruption», «Justice»... Le champ sémantique de la lettre adressée au ministre de la justice, Garde des Sceaux, Laurent Esso et au délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé par des étudiants de l'université de Yaoundé I, est loin d'être exhaustif. La correspondance ampliée au secrétaire général de la présidence de la République, à la primature, au ministère de l'Enseignement supérieur, à la délégation générale de la Recherche extérieure ainsi qu'a l'Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) semble exprimer la mesure de la situation. «En effet, nous sommes des étudiants, qui, ayant sollicité de manière individuelle la location d'une chambre dans la mini-cité Fashion (située en Zone de Résidence Universitaire), avons été arnaqué par le concierge de la dite mini-cité.» dénonce la trentaine d'étudiants aux abois.

A en croire les étudiants «bluffés» de la mini-cité «Fashion», dans le sillage de la résidence universitaire, l'accusation est adressée aux nommés Ebotetah Pascal, son petit frère, Peter Ebotetah ainsi que du bailleur, le nommé John Ebot, lesquels auraient «escroqué» pas moins de 2 millions 572 mille francs CFA à ces étudiants en quête de logement au sein de ce logement privé situé en zone universitaire. La correspondance adressée a priori au ministre de la Justice laisse entendre: «En réalité, Monsieur Ebotetah Pascal Enow nous recevait individuellement dans la mini-cité en question et faisait croire à chacun de nous qu'une chambre était sur le point d'être libérée; cependant, pour être assuré de la primeur de l'attribution de la chambre une fois libre, il était question pour les demandeurs que nous étions, de lui verser la totalité, soit un an de loyer, ou encore une forte avance pour ceux qui ne pouvait verser la totalité.» C'est dans cette perspective que des sommes estimées entre 50 et 169 mille Francs seront versées au trio. C'est en l'absence d'attribution de chambre que les étudiants désabusés auraient décidé de porter plainte.

La plainte déposée au commissariat du 5e arrondissement à Yaoundé contre Ebotetah Pascal, Ebotetah Peter et le bailleur Ebot John évoque des actes «d'escroquerie et d'abus de confiance». Des motifs retenus du fait qu’après la délivrance des reçus de paiement aux étudiants, le bailleur et ses acolytes auraient pris «la clé des champs». Toutefois, les nommés Peter Ebotetah et le bailleur Ebot John seront interpellés quelques jours plus tard puis relaxés. Après le versement de la somme de 1 million de francs CFA, le bailleur John Ebot aurait promis de verser le reste de la somme collectée auprès des étudiants au plus tard le 3 février 2012. Un engagement non respecté. Pis, à en croire les étudiants plaignants, le bailleur de la mini-cité Fashion userait de menaces à l'endroit des étudiants.

Procureur complice?

«Ce délai est dépassé et les choses semblent évoluer au gré de Monsieur Ebot John, qui ne se fait pas prier pour nous rappeler qu'il connaît personnellement le procureur de la République et qu'ils sont bons amis. Mieux encore, il y a des raisons de croire, en examinant l'évolution de la situation, que la corruption aurait pris le pas sur la justice.» Des allégations qui semblent certifiées par le fait que, «une source au sein du commissariat du 5ème arrondissement nous apprend que la plainte qui était encore en instruction, est désormais entre les mains du procureur. Donc le bailleur au lieu d'user du temps libre qui lui a été laissé pour trouver la somme restante, s'est évertué à secouer ses réseaux comme il nous l'avait promis.»

En définitive, les étudiants floués de l'université de Yaoundé I laissent entendre que c'est l'une des raisons pour lesquelles ils appellent les autorités et le ministre de la Justice en particulier, à prendre des mesures «afin que la lumière soit faite et la justice rendue sur cette situation délétère dont nous n'en sommes, au demeurant, que les meilleurs perdants.» Une conviction soutenue, selon les étudiants plaignants, par le fait que, «nous sommes désormais sans domicile fixe, et l'on n'a certainement pas besoin d'être érudit pour comprendre combien une telle situation est préjudiciable pour les étudiants que nous sommes.»



08/02/2012
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