Victime d’abus… Il entame un sit-in à la présidence de la République
DOUALA - 20 AOUT 2014
© Florette MANEDONG | Le Messager
Las d’attendre les réponses aux multiples correspondances adressées au chef de l’Etat pour dénoncer le traitement dont il a fait l’objet au palais présidentiel, Augustin Nkoma a décidé d’aller crier son ras-le-bol devant l’entrée du palais de l’Unité.
Augustin Nkoma, jeune Camerounais, la trentaine dépassée, se plaint de la direction du cabinet civil (Dcc) et de la direction de la sécurité présidentielle (Dsp) de la présidence de la République. À cet effet, l’homme a organisé depuis mardi 12 août 2014, un sit-in. Durant toute une semaine, il a manifesté sur la route de l’entrée principale du palais de l’Unité, au lieu dit Rosa Park. En fin de semaine dernière, le sieur Nkoma a été convoqué par le directeur des renseignements généraux qui lui demandait de surseoir à son mouvement d’humeur, auquel cas, il sera mis aux arrêts. Chose que le gréviste a refusé de faire. Raison pour laquelle, hier, lundi 18 août 2014 vers 10h, il a été interpellé et conduit au commissariat central n°2, sis au lieu dit marché 8ème à Yaoundé.
Après quelques heures d’attente, il sera enfin entendu sur procès-verbal. Mais face à la déception de son enquêteur, il sera conduit à la Délégation générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Qu’est-il donc reproché au sieur Nkoma et qu’est-ce qui est à l’origine de son mouvement d’humeur ? Plusieurs longues correspondances l’expliquent. La victime se plaint «d’arrestation abusive et privation de liberté au palais de l’Unité et à la Dsp, d’abus de fonctions, de refus d’un service dû par la Dcc, au nom du chef de l’Etat». Alors qu’il avait été invité un jour, en décembre 2010 à la présidence de la République sous le fallacieux prétexte d’une réunion de travail, il s’est trouvé être en état d’arrestation pour avoir « porté atteinte aux institutions de la République en faisant outrage à un ministre et proche collaborateur du chef de l’Etat en la personne de Martin Belinga Eboutou ». C’est d’ailleurs ce dernier en personne, qui lui faisait cette annonce, peut-on notamment lire dans une de ses correspondances.
Complice
À la suite de cette annonce, le sieur Nkoma dit avoir été longuement interrogé dans les salons du Dcc : il lui était notamment demandé d’avouer ses crimes et de dénoncer ses complices (ceux qu’il venait habituellement voir au palais pour le compte de son entreprise de déstabilisation, lorsqu’il n’y avait pas été invité par le Dcc). « Comme ils me voyaient souvent entrer au secrétariat général, ils ont décrété que le responsable des lieux était mon complice et qu’il fallait que je donne son nom. Ne me reconnaissant pas dans l’affaire, j’ai refusé de le faire», relate Augustin Nkoma. C’est ainsi qu’il fut transféré à la Dsp ou l’interrogation plus corsée, se poursuivit pendant un moment encore. Devant celui qu’il a nommé le « colonel Melingui », il ne céda toujours pas. Un commissaire fût alors appelé pour poursuivre l’interrogatoire, cette fois-ci sur procès verbal et au terme de celui-ci, le lendemain, il fut libéré. « Il m’a alors été précisé que j’étais chanceux et que ma libération était la conséquence de la bonne volonté du ministre directeur du cabinet civil. Il m’a également été intimé l’ordre de ne parler de cette affaire à personne», rapporte la victime.
Quelques années plus tard, le même Augustin Nkoma se trouvera encore en difficulté avec le directeur du cabinet civil de la présidence de la République.
Il l’accuse d’avoir plagié son travail sur le nationalisme camerounais, qu’il a ensuite confié à un de ses jeunes collaborateurs en la personne de Oswald Baboke pour signature. Les requêtes adressées au ministre Martin Belinga Eboutou à la suite de la publication de cet ouvrage sont restées lettres mortes. C’est ainsi qu’à la suite de plusieurs autres correspondances adressées au chef de l’Etat en personne, au Premier ministre, au Sg de la présidence, au Minatd, au Mindef, pour ne citer que ceux-là, à l’attention du chef de l’Etat ; et vu qu’il n’a jusqu’alors reçu aucune réponse, il a décidé d’instituer ce sit-in pour réclamer « justice et réparation ». Car, au cours de son périple, il dit avoir perdu de précieuses relations, plusieurs portes lui ont été fermées et pour couronner le tout, sa femme est partie en amenant avec elle ses deux fils qu’il n’a jamais revus et recherche jusqu’aujourd’hui. Au moment où nous mettons sous presses, le sieur Nkoma est toujours à la Dgsn où il est auditionné.
© Florette MANEDONG | Le Messager
Las d’attendre les réponses aux multiples correspondances adressées au chef de l’Etat pour dénoncer le traitement dont il a fait l’objet au palais présidentiel, Augustin Nkoma a décidé d’aller crier son ras-le-bol devant l’entrée du palais de l’Unité.
Augustin Nkoma, jeune Camerounais, la trentaine dépassée, se plaint de la direction du cabinet civil (Dcc) et de la direction de la sécurité présidentielle (Dsp) de la présidence de la République. À cet effet, l’homme a organisé depuis mardi 12 août 2014, un sit-in. Durant toute une semaine, il a manifesté sur la route de l’entrée principale du palais de l’Unité, au lieu dit Rosa Park. En fin de semaine dernière, le sieur Nkoma a été convoqué par le directeur des renseignements généraux qui lui demandait de surseoir à son mouvement d’humeur, auquel cas, il sera mis aux arrêts. Chose que le gréviste a refusé de faire. Raison pour laquelle, hier, lundi 18 août 2014 vers 10h, il a été interpellé et conduit au commissariat central n°2, sis au lieu dit marché 8ème à Yaoundé.
Après quelques heures d’attente, il sera enfin entendu sur procès-verbal. Mais face à la déception de son enquêteur, il sera conduit à la Délégation générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Qu’est-il donc reproché au sieur Nkoma et qu’est-ce qui est à l’origine de son mouvement d’humeur ? Plusieurs longues correspondances l’expliquent. La victime se plaint «d’arrestation abusive et privation de liberté au palais de l’Unité et à la Dsp, d’abus de fonctions, de refus d’un service dû par la Dcc, au nom du chef de l’Etat». Alors qu’il avait été invité un jour, en décembre 2010 à la présidence de la République sous le fallacieux prétexte d’une réunion de travail, il s’est trouvé être en état d’arrestation pour avoir « porté atteinte aux institutions de la République en faisant outrage à un ministre et proche collaborateur du chef de l’Etat en la personne de Martin Belinga Eboutou ». C’est d’ailleurs ce dernier en personne, qui lui faisait cette annonce, peut-on notamment lire dans une de ses correspondances.
Complice
À la suite de cette annonce, le sieur Nkoma dit avoir été longuement interrogé dans les salons du Dcc : il lui était notamment demandé d’avouer ses crimes et de dénoncer ses complices (ceux qu’il venait habituellement voir au palais pour le compte de son entreprise de déstabilisation, lorsqu’il n’y avait pas été invité par le Dcc). « Comme ils me voyaient souvent entrer au secrétariat général, ils ont décrété que le responsable des lieux était mon complice et qu’il fallait que je donne son nom. Ne me reconnaissant pas dans l’affaire, j’ai refusé de le faire», relate Augustin Nkoma. C’est ainsi qu’il fut transféré à la Dsp ou l’interrogation plus corsée, se poursuivit pendant un moment encore. Devant celui qu’il a nommé le « colonel Melingui », il ne céda toujours pas. Un commissaire fût alors appelé pour poursuivre l’interrogatoire, cette fois-ci sur procès verbal et au terme de celui-ci, le lendemain, il fut libéré. « Il m’a alors été précisé que j’étais chanceux et que ma libération était la conséquence de la bonne volonté du ministre directeur du cabinet civil. Il m’a également été intimé l’ordre de ne parler de cette affaire à personne», rapporte la victime.
Quelques années plus tard, le même Augustin Nkoma se trouvera encore en difficulté avec le directeur du cabinet civil de la présidence de la République.
Il l’accuse d’avoir plagié son travail sur le nationalisme camerounais, qu’il a ensuite confié à un de ses jeunes collaborateurs en la personne de Oswald Baboke pour signature. Les requêtes adressées au ministre Martin Belinga Eboutou à la suite de la publication de cet ouvrage sont restées lettres mortes. C’est ainsi qu’à la suite de plusieurs autres correspondances adressées au chef de l’Etat en personne, au Premier ministre, au Sg de la présidence, au Minatd, au Mindef, pour ne citer que ceux-là, à l’attention du chef de l’Etat ; et vu qu’il n’a jusqu’alors reçu aucune réponse, il a décidé d’instituer ce sit-in pour réclamer « justice et réparation ». Car, au cours de son périple, il dit avoir perdu de précieuses relations, plusieurs portes lui ont été fermées et pour couronner le tout, sa femme est partie en amenant avec elle ses deux fils qu’il n’a jamais revus et recherche jusqu’aujourd’hui. Au moment où nous mettons sous presses, le sieur Nkoma est toujours à la Dgsn où il est auditionné.