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Tout le monde l’attendait ‘au tournant’. Il vivait la solitude d’un coureur de fond à quelques encablures de l’arrivée. Maintenant le suspens est levé. Il vient de renoncer aux honneurs et à la vaine gloriole pour demeurer au front de la contestation politique. Des sources sûres en provenance de Bamenda, nous venons d’apprendre la décision de Jean-Michel Nintcheu qui, après plusieurs semaines de réflexion et malgré les pressions venues de ses amis politiques et de ses proches, a retiré le 2 octobre dernier sa candidature au poste de premier vice-président national du Social democratic front. Le député JM Nintcheu, le bouillant président provincial du Sdf du Littoral, qui occupe ce poste depuis dix ans, a décidé de rester aux côtés des militants et sympathisants de la région Sdf du Littoral, là où il est plus utile à ce parti pour lequel il a tout donné et milite avec foi pour l’avènement d’un changement de système politique et d’une alternance au Cameroun.

On sait que la commission nationale d’investiture est attendue pour le week-end du côté de Bamenda, en prélude au congrès ordinaire de ce parti, longtemps attendu et qui doit se tenir le 12 octobre prochain dans le bastion de Fru Ndi. Moins que l’investiture du Chairman au poste national, investiture qui devrait être sans gros problème pour l’inamovible Chairman face à ses challengers comme le député Serge Noumba de l’Ouest ou Célestin Njamen, les regards étaient tournées vers ce que l’on croyait être le duel Osih-Nintcheu et dans une moindre mesure Fopoussi Fotso qui est également annoncé pour l’investiture au poste de premier vice-président.

Joshua Osih, présenté comme le candidat du Sud-ouest, mais aussi le chouchou de Ni John Fru Ndi pourra maintenant rempiler. Les observateurs pensent qu’avec la nouvelle donne actuelle et le progressif glissement du Sdf vers une accommodation avec le pouvoir, aussi est le trait d’une union de la cohabitation Biya-Fru Ndi qui ne se passe pas aussi mal que l’on pourrait le penser. Osih ; l’homme de la démocratie apaisée pourra-t-il se défaire de Evariste Fopoussi, ancien député et membre influent du Shadow cabinet ?

Mais entre alliances et allégeances qui se nouent depuis quelques semaines autour de ce poste tant convoité, la vice-présidence du Sdf malgré les ors et les décors s’avère être un poste protocolaire vidée de sa substance par ce qu’un confrère appelle «l'omniprésence, l'omnipotence et l'omniscience de Ni John Fru Ndi ». Manifestement, c’est un poste de tout repos qui ne convient pas au bouillant président de la région du littoral, plus à l’aise dans son bastion de Douala, plus près de ses troupes.

Avec le retrait de la candidature de l’honorable Nintcheu donc on pouvait subodorer la difficile cohabitation au sommet, la vice-présidence est moins conflictuelle et la commission d’investiture n’aura pas de mal à caser le candidat idéal, selon les desiderata du Chairman qui de toutes les façons, toujours maître du jeu, ne pouvait pas s’accommoder d’un électron libre comme JM Nintcheu.

En attendant, Douala respire. Son combattant est toujours sur le bateau. Les militants peuvent préparer sereinement les compétitions électorales qui s’annoncent, avec à leurs côtés JM Nintcheu qui a choisi la base au lieu d’un sommet creux où l’attendait Fru Ndi, tout en redoutant cette échéance …inéluctable. Il faudrait bien qu’un jour, les deux personnalités les plus en vue du Nec du Sdf soient face à face, à défaut d’être côte à côte.