Vatican - Canonisations de Jean XXIII et Jean Paul II : Paul Biya honore deux icônes du catholicisme moderne
Entre bain de foule du souverain pontife et mobilisation populaire exceptionnelle, cette célébration aura réuni pas moins de 800.000 fidèles au rang desquels, Paul Biya le président de la république qui entendait également honorer deux figures emblématiques du catholicisme moderne.
A l'issue de la célébration, qui a duré un peu plus de deux heures et concélébrée par le pape François et le pape émérite Benoît XVI, le pape François a salué tour à tour les délégations officielles. Le Premier ministre français Manuel Valls a eu droit à son accolade, au même titre que Paul Biya.
C’est donc dire qu’au-delà de toute considération, le catholicisme voudrait davantage s’articuler sur des valeurs universellement reconnues à l’instar de celles qu’auront développées "deux hommes courageux", aux dires du pape François dans son homélie. En effet, "Papes du XXe siècle, ils en ont connu les tragédies, mais n'en ont pas été écrasés", démontrant à l’occasion leur détermination à dire l’Evangile mais aussi et surtout à promouvoir le plein épanouissement de l’être humain.
Touts choses qui les auront qualifiés pour être canonisés, même si par ailleurs ce fut un record pour Jean Paul II, consacré préalablement comme "le pape de la famille", pour son engagement dans la promotion de la justice sociale. Du coup, on comprend aisément pourquoi en dépit de 1,2 milliards de fidèles recensés par l’Eglise catholique ait pu bénéficier à l’occasion d’une audience circonstancielle de plus de 2 milliards d’êtres humains grâce à la magie de la communication. Au demeurant, loin de canoniser les pontificats respectifs de Jean XXIII et Jean Paul II, c’est davantage leurs «personnes exceptionnelles", qu’on aura mis en exergue, surtout que les deux souverains pontifes peuvent se prévaloir d’avoir accompli respectivement un et deux miracles au sens des conditionnalités requises pour accéder à la béatitude.
Aspiration pour Paul Biya ?
Il est difficile de le penser, mais en tenant à raffermir sa foi à l’occasion, nul doute que dans sa tête résonnera pendant longtemps cette déclaration du pape François : "Nous déclarons et définissons saints et bienheureux saint Jean XXIII et saint Jean Paul II. Nous les inscrivons au catalogue des saints", en ouverture de la messe de canonisation de deux de ses prédécesseurs. Si cela peut être une aspiration pour toute personnalisée laïque engagée comme l’est incontestablement Paul Biya, il n’en demeure pas moins vrai qu’il faille préalablement en réunir les conditionnalités au nombre de cinq.
Ainsi en est-il de la patience pour parvenir à réaliser des actions et vertus héroïques et accepter d’en bénéficier outre tombe. Bien évidemment, le critère le moins contraignant est la popularité même si en la matière, certaines des récriminations à l’encontre de Paul Biya pourraient plutôt le desservir ou même titre que les miracles qu’il doit nécessairement accomplir.
N’empêche qu’en assistant à cette double canonisation, le chef de l’Etat renforcement très certainement son humilité en faisant de l’écoute dynamique de ses collaborateurs, mais aussi et surtout de ses compatriotes, la donnée première de la mise en œuvre Russie de sa vision. Une vision qui pourrait dès lors rejoindre les actions de deux icônes catholiques qu’il a tenus à honorer à la faveur de leur canonisation, quand bien même elle aura revêtu un caractère essentiellement religieux qui s’accommode plutôt mal avec les réalités mondaines qui sont les nôtres.
Toutefois, en côtoyant à l’occasion la fine crème des personnalités qui comptent, Paul Biya aura non seulement marqué un coup, mais affirmé sa détermination à intégrer davantage de dimension spirituelle dans la mise en œuvre de sa vision sociopolitique. Et ne dit-on pas fort à propos que le pouvoir est divin ? Fort de ce postulat, il est clair que tout pouvoir a conséquemment un côté spirituel qui à défaut de s’affirmer par les actes, se traduit par la conception de celles-ci, aussi longtemps que lesdites actions poursuivent l’objectif du plein épanouissement du plus grand nombre. Et si en la matière Paul Biya peine à faire l’unanimité, il n’en demeure pas moins vrai qu’il ne lésine sur aucun moment pour y parvenir.
Aussi peut-on valablement comprendre qu’il ait tenu à assister à cette cérémonie plutôt inédite, même si elle s’inscrit par ailleurs dans la pure tradition du catholicisme, qui semble pour le cas d’espèce ne point subir les influences des mutations multiformes de notre environnement.