Vanessa Tchatchou: «Il y aura encore plus de Vanessa après moi»
YAOUNDE - 11 Avril 2012
© Bénoît Dubois ONANA | Repères
La mère de l'enfant volé de l'Hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé le 20 août 2011, raconte son exil dans une villa de la capitale camerounaise. Loin des regards, loin des médias.
© Bénoît Dubois ONANA | Repères
La mère de l'enfant volé de l'Hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé le 20 août 2011, raconte son exil dans une villa de la capitale camerounaise. Loin des regards, loin des médias.
Comment sont vos journées et vos nuits depuis votre expulsion de l'hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé?
Mes journées et mes nuits, c'est pareil. Elles sont longues, elles sont courtes. Puisque quand j'étais à l'hôpital je ne tenais pas mon bébé en main. Après mon expulsion, je ne le tiens toujours pas.
Aujourd'hui, quand vous vous réveillez le matin sans votre enfant, comment vous trouvez-vous?
Il n'y a pas de différence entre maintenant et quand j'étais à l'hôpital. C'est vrai qu'à l'hôpital, c'était un peu plus difficile car, quand je voyais des mamans avec des enfants (pleurs), j'avais tellement mal. Mais, Dieu m'a donné cet espoir là de croire que je vais retrouver cet enfant. Rester sans elle, me dérange. Je suis touchée (pleurs). Mais chaque fois, je prie afin que le Seigneur m'exauce.
Le regard des gens, comment faites vous quand vous le rencontrez dans la rue?
Je crois que je m'en fiche désormais. Car je ne me reproche rien. Je ne suis plus la Vanessa d'avant. Quand je passe, je vois des gens qui arrêtent des véhicules, j'en vois qui accourent pour dire: «la sorcière, elle a pris 10 millions, elle vit dans une villa, elle a vendu son bébé, elle a acheté une voiture, elle a fait un pacte avec la magistrate, etc.», (pleurs).
Chacun a son idée derrière la tête. Ceux qui croient en moi, sont des gens de cœur, des gens qui se sont mis à la place de Vanessa. Et ceux qui ne croient pas en moi, sont des criminels comme ces infirmières de l'hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé. Elles savent ce qu'elles m'ont fait subir. Des fois, je me demande si ce sont des femmes comme moi...
Et quand vous voyez une femme portant son bébé...
J'ai mal. Mais, je prie pour que sa mère ne subisse pas ce que j'ai subi. Et quand je vois des femmes enceintes, je prie davantage. Car je me dis que si les Camerounais baissent les bras comme ils le font là, il ya eu plein de Vanessa avant moi, et il y en aura encore plus après moi.
Vous dites-vous parfois, en regardant la télé, que vous êtes quand même désormais une fille célèbre?
Je regarde la télé et les débats. Il y en a qui me soutiennent et d'autres, pas. Mais la vie, c'est cela aussi. Tout le monde ne peut pas vous aimer. Même le Christ a vécu ça. Peut-être mieux que moi. Être célèbre ne me dit rien. Mais ce qui est arrivé, c'est la volonté de Dieu. C'est vrai, les gens me connaissent désormais. Mais, c'est Dieu qui a mis cet enfant dans mon ventre. On l'a volé, il est sans traces aujourd'hui. Mais, il aura permis qu'on sache que je suis passée sur terre.
Parlant de Dieu, est-ce qu'il vous arrive parfois, dans cette affaire, de vous dire que tout est grâce?
Oui, parfois. Mais, j'ai toujours le sentiment que ma fille reviendra. Je dois juste laisser le temps au temps. Parce que Dieu s’est servi d'elle pour nous montrer ce qui se passe dans notre pays (...) Tant pis pour celui qui ne se méfiera pas, il va devenir comme Vanessa.
Est-ce l'espoir qui vous fait tenir?
Oui. Je pense que Dieu existe et il est là. Quand il va frapper sa main sur la table, on viendra me remettre mon enfant. Que ces diables qui se disent qu'il n'est pas, se détrompent.
Quel est votre état de santé physique aujourd'hui?
J'ai fait deux semaines à la clinique. J'ai pris beaucoup de médicaments. Ça va mieux.
Un message à Dieu, au chef de l'Etat à son épouse?
Pour Dieu, il est fort. Si je suis encore debout aujourd'hui, c'est grâce à lui. Quant au Président de la République et à son épouse, chaque fois que j'ai l'occasion, je dis à la première dame que je suis une orpheline et qu'elle récupère mon enfant. Je me demande bien, si on avait enlevé ainsi sa Brenda ou son Junior, aurait-elle laissé tomber. Pardon, qu'elle aille chercher ma fille chez cette magistrate.
Comment l'auriez-vous appelée?
J'aurais bien voulu lui donner le nom de mon feu père...
Mes journées et mes nuits, c'est pareil. Elles sont longues, elles sont courtes. Puisque quand j'étais à l'hôpital je ne tenais pas mon bébé en main. Après mon expulsion, je ne le tiens toujours pas.
Aujourd'hui, quand vous vous réveillez le matin sans votre enfant, comment vous trouvez-vous?
Il n'y a pas de différence entre maintenant et quand j'étais à l'hôpital. C'est vrai qu'à l'hôpital, c'était un peu plus difficile car, quand je voyais des mamans avec des enfants (pleurs), j'avais tellement mal. Mais, Dieu m'a donné cet espoir là de croire que je vais retrouver cet enfant. Rester sans elle, me dérange. Je suis touchée (pleurs). Mais chaque fois, je prie afin que le Seigneur m'exauce.
Le regard des gens, comment faites vous quand vous le rencontrez dans la rue?
Je crois que je m'en fiche désormais. Car je ne me reproche rien. Je ne suis plus la Vanessa d'avant. Quand je passe, je vois des gens qui arrêtent des véhicules, j'en vois qui accourent pour dire: «la sorcière, elle a pris 10 millions, elle vit dans une villa, elle a vendu son bébé, elle a acheté une voiture, elle a fait un pacte avec la magistrate, etc.», (pleurs).
Chacun a son idée derrière la tête. Ceux qui croient en moi, sont des gens de cœur, des gens qui se sont mis à la place de Vanessa. Et ceux qui ne croient pas en moi, sont des criminels comme ces infirmières de l'hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé. Elles savent ce qu'elles m'ont fait subir. Des fois, je me demande si ce sont des femmes comme moi...
Et quand vous voyez une femme portant son bébé...
J'ai mal. Mais, je prie pour que sa mère ne subisse pas ce que j'ai subi. Et quand je vois des femmes enceintes, je prie davantage. Car je me dis que si les Camerounais baissent les bras comme ils le font là, il ya eu plein de Vanessa avant moi, et il y en aura encore plus après moi.
Vous dites-vous parfois, en regardant la télé, que vous êtes quand même désormais une fille célèbre?
Je regarde la télé et les débats. Il y en a qui me soutiennent et d'autres, pas. Mais la vie, c'est cela aussi. Tout le monde ne peut pas vous aimer. Même le Christ a vécu ça. Peut-être mieux que moi. Être célèbre ne me dit rien. Mais ce qui est arrivé, c'est la volonté de Dieu. C'est vrai, les gens me connaissent désormais. Mais, c'est Dieu qui a mis cet enfant dans mon ventre. On l'a volé, il est sans traces aujourd'hui. Mais, il aura permis qu'on sache que je suis passée sur terre.
Parlant de Dieu, est-ce qu'il vous arrive parfois, dans cette affaire, de vous dire que tout est grâce?
Oui, parfois. Mais, j'ai toujours le sentiment que ma fille reviendra. Je dois juste laisser le temps au temps. Parce que Dieu s’est servi d'elle pour nous montrer ce qui se passe dans notre pays (...) Tant pis pour celui qui ne se méfiera pas, il va devenir comme Vanessa.
Est-ce l'espoir qui vous fait tenir?
Oui. Je pense que Dieu existe et il est là. Quand il va frapper sa main sur la table, on viendra me remettre mon enfant. Que ces diables qui se disent qu'il n'est pas, se détrompent.
Quel est votre état de santé physique aujourd'hui?
J'ai fait deux semaines à la clinique. J'ai pris beaucoup de médicaments. Ça va mieux.
Un message à Dieu, au chef de l'Etat à son épouse?
Pour Dieu, il est fort. Si je suis encore debout aujourd'hui, c'est grâce à lui. Quant au Président de la République et à son épouse, chaque fois que j'ai l'occasion, je dis à la première dame que je suis une orpheline et qu'elle récupère mon enfant. Je me demande bien, si on avait enlevé ainsi sa Brenda ou son Junior, aurait-elle laissé tomber. Pardon, qu'elle aille chercher ma fille chez cette magistrate.
Comment l'auriez-vous appelée?
J'aurais bien voulu lui donner le nom de mon feu père...