USA,SORTIE D’OBAMA SUR LA RD CONGO:Coup de bluff ou sincère mise en garde ?

Obama:Camer.beCe n’est un secret pour personne. Le Rwanda de Paul Kagamé y est pour quelque chose, dans la crise sociopolitique que traverse la RD Congo. Que de rapports produits sur la situation ! Mais tel un crustacé dans sa carapace, l’homme mince de Kigali continue son petit bonhomme de chemin, comme si de rien n’était.Le Bonaparte de la sous-région, Kagamé, souffle le chaud et le froid, suivant que ses intérêts sont menacés ou pas

Et pas plus tard que le 23 juillet dernier, l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, a publié un nouveau rapport dans lequel elle accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. « De nombreux témoignages que nous avons recueillis de la part, par exemple, de déserteurs, mais également de civils et des gens habitant près de la frontière, ont confirmé ce soutien (du Rwanda). Ils évoquent notamment les mouvements fréquents d’hommes armés, en uniformes militaires, qui traversent le Rwanda vers le Congo pour rejoindre le M23 », explique un responsable de Human Rights Watch, qui accuse le mouvement rebelle congolais d’avoir « recruté de force de jeunes gens et des adolescents de moins de dix-huit ans ». En tout cas, Kagamé a beau se défendre avec, comme à son habitude, une extrême virulence, les faits sont là, têtus. Car, on le sait, le Bonaparte de la sous-région, Kagamé, souffle le chaud et le froid, suivant que ses intérêts sont menacés ou pas. A preuve, n’est-ce pas Kigali qui a accordé impunément l’asile à Laurent NKunda, un homme qui, pourtant, s’est rendu coupable d’exactions de tous genres dans le Nord- Kivu et qui est même recherché par la justice internationale ? En tout cas, on ose espérer que la sortie des Etats-Unis qui, faut-il le rappeler, constituent un allié sûr et historique du Rwanda, amènera Kagamé à revoir sa copie. Un espoir qui, malheureusement, se dissipe rapidement si l’on sait que Kagamé bénéficie d’une extrême complaisance auprès de la communauté internationale ; en témoigne le poste de membre non permanent qu’il occupe au sein du conseil de sécurité des Nations unies. Si fait que d’aucuns n’hésitent pas à dire que le Rwanda est l’Israël de l’Afrique. Conscient qu’il est très choyé, Kagamé en fait à sa tête, convaincu que rien ne lui arrivera. D’ailleurs, on peut se demander pourquoi la Maison Blanche a attendu si longtemps pour donner de la voix sur ce qui se passe en RD Congo.

La RD Congo demeure un condensé de maux

Le pays a traversé des moments plus difficiles de par le passé, sans que les puissants du monde ne disent mot. Est-ce parce que le président Obama est à son dernier mandat qu’il a décidé enfin de titiller son allié ? On est tenté de répondre par l’affirmative. De toute façon, on attend de voir si les Etats-Unis franchiront le Rubicon en envisageant des sanctions contre le président Kagamé, comme ils n’hésitent pas, dans le cas d’espèce, à le faire à l’encontre d’autres chefs d’Etat. Cela montrerait la détermination de Washington à vouloir aller jusqu’au bout de sa logique. Dans le cas contraire, cette sortie pour le moins surprenante d’ailleurs ne sera ni plus, ni moins qu’un coup de bluff pour ne pas dire une pure hypocrisie que Washington voudrait qu’on prenne pour une mise en garde.

 De toute évidence, la RD Congo demeure un condensé de maux car, à la mal gouvernance dont souffre le pays, s’ajoute l’éternel problème des citoyennetés. Car, dans ce vaste pays qui présente un potentiel géologique énorme, se pose avec acuité le problème de l’insertion des Tutsis dont Kagamé se fait l’avocat défenseur.

© Le Pays : Boundi OUOBA


30/07/2013
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