USA - Cameroun : Le FBI se saisit du dossier du décès accidentel de Pius Njawe
USA - Cameroun : Le FBI se saisit du dossier du décès accidentel de Pius Njawe
La dépouille de Pius Njawe, le président du Free Media Group, décédé lundi dernier aux Etats-Unis, a été restituée à la famille samedi 17 juillet après l’autopsie. Les conclusions de cette dernière souligne notamment un enfoncement de la cage thoracique du défunt, qui repose désormais dans une morgue américaine. Mais, compte tenu des déclarations contradictoires des témoins auditionnés, le Bureau fédéral d’investigation (Fbi) vient de se saisir de l’enquête.
« C’est une affaire complexe. Il faudra du temps pour démêler l’écheveau. Mais, nous ne doutons pas qu’on y arrivera. Il nous faut simplement travailler dans la sérénité, sans précipitation ». Le Bureau fédéral d’investigation(Fbi), est convaincu que quelque chose ne tourne pas rond quant aux circonstances de cette mort tragique. C’est pourquoi, ilveut aller au-delà du rapport d’autopsie. Les conclusions de cette dernière, connue depuis vendredi 16 juillet dans la journée, mentionne notamment un enfoncement de la cage thoracique du passager avant de la Lexus, ayant entraîné une hémorragie interne. A priori, le passager en question serait donc décédé des suites de cette hémorragie. Toutefois, ces conclusions n’explicitent pas les circonstances exactes de l’accident. Sorti du coma d’où il était plongé depuis le lundi 12 juillet, le conducteur du véhicule à bord duquel se trouvait Pius Njawe est formel. Pour lui, « la Lexus roulait normalement sur l’autoroute en direction de la Virginie, sans le moindre problème technique ni une panne quelconque. »
Pendant ce temps, Pius Njawe, visiblement fatigué, somnolait. Ce qui expliquerait d’ailleurs qu’il n’ait pas eu le temps de réagir au moment où le camion a percuté la Lexus à l’arrière. Autre témoignage, autre version. Le chauffeur du camion de la mort, un sexagénaire, affirme avoir aperçu la Lexus en panne garée sur le bas-côté. D’où vient-il alors qu’il se soit dirigé derrière elle jusqu’à la cogner si violemment et l’entraîner ? On comprend mieux pourquoi le Fbi veut dépasser les simples conclusions du rapport d’autopsie. L’institution d’investigation américaine entend éplucher l’agenda de Pius Njawe depuis son arrivée vendredi 9 juillet aux Etats-Unis, afin de remonter jusqu’à la source même du drame. Le Fbi voudrait par exemple savoir pourquoi Pius Njawe qui devait à l’origine se rendre en Virginie dimanche 11 juillet soir a été dissuadé par son cousin qui l’a invité à attendre le lendemain pour y aller par la route le lundi 12 juillet.
Veillée à Washington le 24 juillet
Parallèlement, la famille, les amis et connaissances de Pius Njawe s’organisent pour lui rendre un ultime hommage à la hauteur de la dimension de cet apôtre de la liberté de la presse et grand défenseur des droits de l’Homme. C’est ainsi qu’une veillée en son honneur devrait être organisée dès le samedi 24 juillet à Washington. La diaspora camerounaise de Paris lui fera probablement ses adieux, lors d’une autre veillée qui devrait avoir lieu le même samedi 24 au le dimanche 25 juillet. Par ailleurs, l’ombre de Pius Njawe planera inévitablement lors de la conférence de presse sur Michel Thierry Atangana, au Centre d’aide de la presse étrangère(CAPE), à Paris, le vendredi 23 juillet de 17 h à 19 h. Le directeur de publication du quotidien Le Messager, qui avait révélé début juin dernier aux médias français et internationaux, le cas de ce français incarcéré au Cameroun depuis 13 ans dans une cellule du secrétariat d’Etat à la Défense (SED), devait revenir à la charge pour expliquer les zones d’ombre du dossier en compagnie de Me Momo Jean-de-Dieu, du barreau du Cameroun, Me Rémi Barousse, avocat à Paris, et Robert Ngono Ebodé, le président du Comité de libération de Michel Thierry Atangana(Colmita).