Urbanisation Sauvage: Les immeubles poussent de partout, même dans les cimetières
YAOUNDÉ - 30 Mars 2012
© Ekwo Bilé (L'Epervier) | Correspondance
© Ekwo Bilé (L'Epervier) | Correspondance
L'extension
de nos grandes villes prend l'allure d'une course à l'anarchie. Les
immeubles poussent de partout, même dans les cimetières... Chaque
citoyen veut se construire une maison ou un carbet. L'essentiel étant de
se libérer des caprices des bailleurs qui, tourmentés par leurs propres
ennemis peuvent se pointer à toutes les heures devant la porte réclamer
le loyer.
Urbanisation Sauvage: Les ghettos de cimetières
Le constat est clair aujourd’hui dans toutes les grandes villes du Cameroun. Chaque citoyen veut se construire une maison ou un carbet. L'essentiel étant de se libérer des caprices des bailleurs qui, tourmentés par leurs propres ennemis peuvent se pointer à toutes les heures devant la porte réclamer le loyer. Chez les grands hommes d'affaires et autres multi milliardaires sortis de nulle part, la folie des grandeurs amène souvent aux pires excentricités. Les marécages, les sommets de collines, les pentes abrupts et autres zones dangereuses sont pris d'assaut avec tout ce que cela comporte comme risques d'éboulement d'effondrement des édifices. A Yaoundé, Douala, Bafoussam et autres des quartiers naissent dans des endroits insolites sous le regard complaisant des autorités municipales qui dans la majorite des cas, autorisent des constructions contre de grosses enveloppes d'argent. Profanation des sépulcres Au quartier Omnisport à Yaoundé, lieu dit Mobil Omnisport, le cimetière qui hébergeait les dépouilles de populations autochtones voisines n'existe presque plus. Les tombes ont été dévalisées pour laisser la place aux bars, quincailleries et immeubles résidentiels. Il y a quelques années, la rumeur venant d'en haut annonçait la construction d'une cimenterie au dessus de ce cimetière. On parlait alors d'un «deal» c'est-à-dire un arrangement entre la communauté urbaine de Yaoundé avec les mercenaires venant de l'empire du milieu. Curieusement, cette cimenterie n'a jamais vu le jour ce qui a fait dire à certains que la destruction de ce cimetière relevait d'une opération maquillée de trafic d'ossements humains. A Douala, les cimetières Njoh Njoh et de New Bell jadis de grande superficie sont réduits à quelques mètres carrés. Les maisons ayant poussé au dessus des tombes. Malédiction Dans la plupart de ces maisons et édifices construits au dessus des cimetières, l'on est généralement confronté à la présence des mauvais esprits. Les corps brutalement secoués de leur repos refusent d'être délocalisés et cohabitent avec les envahisseurs. On assiste ainsi aux disparitions des repas dans ces maisons, aux éternels mauvais rêves et à la manifestation des présences étranges, et même des décès inexplicables suite aux mystérieuses maladies des résidents. Anarchie et corruption Les plans d'urbanisation ne sont pas respectés. Les autorités municipales chargées de le faire sont les premières à instaurer le désordre quand tout leur est proposé... Pour les populations en quête de sécurité, le désir de se doter d'un habitat personnel tourne parfois à la désillusion quand arrivent les bulldozers des communautés urbaines ou lorsqu'on est obligé de déménager à la hâte pour échapper à la colère des esprits des morts. Parce qu'on a voulu aller trop vite, on revient à la case de départ avec plus de soucis et de difficultés. |
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