Jusque-là
réticent à adhérer au mouvement de réconciliation en cours dans le
parti historique, l’ex-chef de la branche armée a officiellement franchi
le pas lors de la conférence des cadres tenue les 10 et 11 mars 2012 à
Libamba.Il a été ovationné comme une vedette au moment où il a été
présenté à la centaine de cadres de l’Union des populations du Cameroun
(Upc) qui s’est retrouvée dans ce village de l’arrondissement de Makak
dans le département du Nyong et Kellé. Applaudi pendant de longues
secondes, le commandant Kissamba savourait ainsi les joies des
retrouvailles avec le parti politique dont il a dirigé la branche armée
et animé la résistance alors surnommée « maquis ». Invité à prononcer un
discours d’une dizaine de minutes devant l’assistance, Woungly Massaga
s’est fait fort de vanter les vertus de l’unité, tout en rappelant la
sincérité qui doit accompagner cette décision courageuse. Deux
préalables, d’après lui, auront cependant été nécessaires pour arriver à
ce résultat : l’ouverture à toutes les tendances de l’Upc et
l’éradication de l’alliance avec le Rdpc au pouvoir. « Dès lors que ces
deux conditions ont été acceptées, j’ai pensé qu’il n’y avait plus de
raisons que je me tienne en retrait. Non seulement je suis venu, mais
j’ai fait le tour du pays pour essayer de convaincre les camarades qu’il
fallait mettre à profit cette occasion », explique t-il. Même s’il
refuse d’y voir une nouveauté car, explique t-il, le Parti de la
solidarité du peuple (Psp), son parti qu’il créa en 1991 après sa
démission de l’Upc, est intégré au parti historique depuis 1994. Et
travaille depuis cette date à organiser un congrès unitaire.
Dynamique
Engagé, depuis janvier 2012, dans une dynamique de réconciliation des différentes tendances qui la divisèrent naguère, l’Upc réalise, avec cette adhésion, un coup de plus après l’enrôlement récent de Jean Michel Tekam. Ancien du parti, ex-président du Parti démocrate social (Pds) et plusieurs fois candidat à la magistrature suprême, celui a purement et simplement dissout son parti. Et même si d’autres cadres dissidents tels que Samuel Mackit et Thomas Biyick manquent encore à l’appel, le bureau provisoire lui veut aller plus loin. « Il y a 20 millions de camerounais et nous voulons que tous soient dans la barque. S’il y a deux ou trois qui sont en retard, ce n’est pas grave. Le train a pris la marche et nous allons suffisamment lentement pour qu’ils puissent nous rattraper », confie Adolphe Papy Ndoumbè, l’un des porte-parole du parti. Le congrès extraordinaire, qui devrait sceller cette réconciliation en construction est prévu le 17 mars prochain à Douala. La conférence des cadres de Libamba chargée de préparer les dossiers qui seront débattus durant ce rendez-vous, s’est notamment attardée sur les questions de l’identité politique du parti, de l’organigramme de sa direction, de son organisation et de son fonctionnement. Le but étant de mobiliser toutes les intelligences du parti en vue de la (re) conquête de son prestige d’antan.