UPC : ON NE PEUT CACHER LA REALITE
Comme on pouvait le prévoir, Elecam vient de rejeter les candidatures de toutes les UPC aux sénatoriales, au motif que : « Pour le compte de ce parti politique, trois (3) factions ont concurremment présenté des listes de candidatures », et que, « En outre, du fait de la multiplicité de ces factions, aucun Bureau Directeur de l’UPC n’a été jusque là reconnu par le MINATD ». Cette décision de Elecam, dictée par le MINATD (M.Fonka Azu’u l’avait annoncé lui-même) ne m’a absolument pas surpris. J’avais clairement prévu ce scénario dans mon rapport au BCD, daté du 30 novembre 2012, intitulé « Rapport intérimaire sur le processus de l’unité de l’UPC ». Permettez-moi de citer cet extrait : « Comme en 1997 et en 2002, le pouvoir attendra la veille des prochaines élections pour sommer les UPC en présence de s’entendre pour présenter des listes communes…Voila le pouvoir RDPC devenu l’unificateur de l’UPC ». Mais quel intérêt particulier le RDPC aurait-il à ce que l’UPC soit unie ?
En fait, c’est le pouvoir RDPC qui multiplie les UPC. Le MINATD refuse de prendre acte, comme le veut la loi, du Bureau Directeur mis en place par le Congrès des 17 et 18mars 2012 à Douala, congrès régulièrement déclaré à l’autorité administrative, contre recépicé. Une délégation officielle du RDPC conduite par Dr Hamadjoda Ajoudji était présente à l’ouverture de ce congrès.
Le refus de « reconnaissance » par le MINATD sans aucune justification, opposé à la Direction de l’UPC issue du Congrès de Douala, l’est aussi aux autres UPC (Ouandji et Bapooh) dont les congrès ont été déclarés à l’autorité administrative qui les a complaisamment « autorisés » ! C’est donc la quadrature du cercle : On refuse de « reconnaître » toutes ces UPC, quand bien même, elles font ostensiblement allégeance au RDPC ; et on va justifier la disqualification de toutes les listes-UPC par l’absence de « reconnaissance » du MINATD. A défaut de « reconnaître » les trois, le pouvoir aurait pu choisir « son » UPC comme à l’époque…Mais aucune de ces UPC n’a trouvé faveur aux yeux du MINATD jusque là ! Peut-être que l’objectif de tout ce cafouillage est tout simplement l’élimination programmée de l’UPC de la scène politique nationale sous le fallacieux prétexte de ses divisions.
En effet, ceux qui se gaussent des divisions « immortelles et éternelles » de l’UPC sont désormais bien servis. Le dépôt des candidatures pour les sénatoriales du 14 Avril 2013 aura permis de consacrer, en dépit de la position intenable du MINATD, la « reconnaissance officielle » de plusieurs UPC sur la scène politique camerounaise. Loin d’être une calamité, les multiples UPC peuvent se révéler être plutôt un signe de vitalité et de clarification pour notre Parti historique. Seuls les grands Mouvements politiques survivent à leurs fondateurs et aux épreuves des divisions que connaissent généralement toutes les organisations sociales. Les divisions ne sont pas seulement le résultat de querelles personnelles, mais très souvent la traduction des divergences sur les principes et les objectifs à atteindre. On ne peut pas occulter ou gommer ces divergences parce qu’on va aux élections.
Les différentes UPC qui se manifestent aujourd’hui sont en effet une réalité objective. Réalité qui signifie que les tentatives de « fabrication » d’une unité de façade ont échoué. Car, l’unité véritable de l’UPC ne pourra se faire que sur la base d’une orientation politique et d’un projet de société élaborés de façon consensuelle.
CAMEROON-TRIBUNE du 18 Mars 2013 a clairement désigné les trois (3) UPC ayant présenté des candidatures aux sénatoriales : UPC-Papy Doumbe, UPC-Ouandji, UPC-Bapooh. Complétons cette liste avec l’UPC dite des Fidèles qui existe aussi, même si elle réfute le processus électoral piloté par Elecam. Cela fait donc 04 UPC actives sur le terrain, chacune avec sa Direction et sa politique. Il s’agit en réalité de 04 partis politiques à part entière et bien distincts les uns des autres. L’Administration le sait. La légalité de chacun d’eux doit être reconnue par le MINATD. Aucune disposition légale ou réglementaire ne s’oppose à cela.
Les trois UPC ayant déposé des dossiers de candidature à Elecam devaient donc être enregistrées, chacune pour son compte, afin de concourir à l’expression des suffrages, conformément à la loi. Il faudrait noter que ce ne serait pas la première fois que plus d’un parti politique iront aux élections au Cameroun sous la bannière UPC : En 1997, le MINAT avait bien laissé l’UPC-N (Ntumazah) et l’UPC-K (Kodock) concourir pour les élections législatives et municipales de cette année là. On ne parla pas de confusion et on ne signala aucun « trouble à l’ordre public » !
Pour le reste, c’est sur le terrain de la mobilisation, de l’organisation et de l’action que les vrais upécistes se retrouveront pour réaliser la véritable et nécessaire unité de l’UPC.
Douala, le 22 Mars 2013