UPC: LE CONGRES DE LA DERNIERE CHANCE

UPC:Camer.beSans même s'en rendre compte, un bon nombre de nos compatriotes et d'observateurs se sont faits à l'idée que l'UPC ne surmontera plus jamais ses divisions et ses querelles internes. Et, même si quelques camarades lancent parfois comme un défi qu'ils ne mourront pas sans laisser leur parti debout, le plus souvent, dès que surgissent quelques difficultés, presque tous s'égarent vers des solidarités sectaires automatiques et aveugles, ou vers des visions cyniquement tribalistes, oubliant même la signification profonde du nom de leur parti :"Union des Populations du Cameroun". Certains militants affichant plus moins la résignation, proies faciles des partisans conscients d'un désordre qui profite aux idéologues-camelots, croient à tort à une malédiction...

On pourrait donc penser qu'en qualifiant de congrès de la dernière chance celui qu'organise le 29 Septembre prochain la tendance de l'UPC dont le Ministre d'Etat Augustin Frédéric Kodock était le Secrétaire Général, tendance qui avait notoirement les faveurs du Gouvernement, nous utilisons à la légère une formule galvaudée.

Oh que non! Il suffit d'évoquer les trois paramètres majeurs qui sont aujourd'hui en conjonction: la quasi-agonie d'une dictature de trente ans en fin de course, noyée dans la corruption, l'extrême affaiblissement d'une opposition infiltrée et peu lucide, et l'épuisement des fractions upécistes dans leurs errements politico-idéologiques, pour se convaincre que l'on est en plein champ du genre de tragédies politiques qui ne connaissent que deux issues dramatiques, le sursaut héroïque, pour la survie et la victoire d'une part, ou la persistance dans des comportements médiocres et suicidaires, pour une inéluctable défaite, d'autre part.

L'Histoire nous apprend qu'une fin de règne n'est jamais à négliger, surtout lorsque restent masqués, délibérément ou par incurie politique, les mécanismes réels de la succession, et les modalités de dévolution du pouvoir.
Aujourd'hui dans notre pays, le pouvoir d'Etat peut à tout moment basculer entre les mains d'une clique militaro-bureaucratique qui, par peur de sa propre médiocrité, ciblerait l'UPC, même désorganisée et impuissante (surtout désorganisée et impuissante) comme un ennemi redoutable à écraser à tout prix et dont il faudrait effacer jusqu'aux vestiges.
En vérité, c'est le péril majeur qui guette présentement l'UPC, le principal danger dont elle doit se prévenir.
C'est pourquoi nous pensons que notre parti doit tout faire pour rassembler ses militants, pour qu'à défaut d'être le principal levier du changement (et sans jamais renoncer à l'être), il s'affirme rapidement comme une force incontournable et inattaquable dont tous les acteurs d'un changement positif ou négatif dans notre pays devront absolument tenir compte.
C'est cet objectif minimal, ce minimum vital, que les upécistes, toutes tendances confondues, peuvent, doivent et ont intérêt à assurer à l'occasion du Congrès du 29 Septembre 2012, Congrès du Redressement et de la relance, qui mérite donc bien le nom de congrès de la dernière chance.

Une fois atteint cet objectif de survie, l'UPC pourra rapidement engager sa reconstruction dans tout le pays en force de frappe politique majeure et élaborer avec les autres partis d'opposition véritables et toutes les forces de progrès une stratégie de conquête du pouvoir pour le changement démocratique.

Enfin, un autre aspect par lequel le Congrès upéciste du 29 Septembre 2012 apparaît bel et bien comme un Congrès de la dernière chance, c'est la possibilité qu'il offre exceptionnellement aux upécistes (condamnnés depuis plus de soixante ans à choisir entre une légitimité hors-la-loi et une légalité de trahison), de combiner la légalité institutionnelle à la légitimité populaire.

Dans le contexte actuel, la légalité institutionnelle de l'UPC dépend surtout du régime, pour qui elle est incarnée par les anciens collaborateurs de Kodock : pourquoi aurions-nous peur de travailler avec ces Camarades?
La légitimité populaire quant à elle dépend des militants de l'UPC et doit être attestée par la reconnaissance du peuple. Le régime lui-même peut difficilement ignorer que le Cdt Kissamba, benjamin et tout dernier survivant des leaders de la lutte du Peuple camerounais pour la réunification et l'indépendance du Cameroun, incarne aujourd'hui mieux que quiconque dans notre pays cette légitimité upéciste et révolutionnaire ; les stratèges du tribalisme s'efforcent en vain depuis des années à contourner cette vérité...

C'est précisément pourquoi nous pouvons tendre sereinement et fraternellement la main à nos camarades upécistes, toutes tendances confondues, et à tous les patriotes camerounais en les invitant à nous serrer les coudes pour le salut commun.

© Correspondance : Cdt Kissamba


04/09/2012
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