UPC: La mise au point de Louis Sendé

Yaoundé, 08 Avril 2013
© Lucien Embom | Le Soir

Le Secrétaire Général du parti de Ruben Um Nyobe a rencontré les journalistes, la semaine dernière à Yaoundé pour recadrer son action.

L'Union des Populations du Cameroun (UPC) est en lambeaux et tient à sa survie. Pour les sénatoriales du 14 avril prochain, l'UPC s'est retrouvée avec trois factions en lice. La Cour Suprême a disqualifié les listes des différentes factions pour non légalité. Malgré la jonction de procédure ayant abouti à la disqualification de ces trois factions, la Cour Suprême (CR) a été claire en éliminant chacun des cas. Il faut préciser que le titre de premier Secrétaire de l'UPC utilisé par Adolphe Papy Doumbe n'est pas reconnu par les textes de base du parti. Ces textes ont été déposés au Ministère de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation (MINATD) et à Election's Cameroon (ELECAM). En conséquence, Papy Doumbe a été débouté pour défaut de qualité. Bapoh Lipot a été également débouté pour défaut de qualité, et en plus de cela, sa faction n'a pas respecté la procédure permettant l'organisation d'un congrès de l'UPC. Bernard Ouandji est disqualifié pour le fait de s'être octroyé les fonctions et les prérogatives, qui ne sont pas les siennes-au sein de sa formation politique. L'arrêt de la CR n'a aucunement remis en cause l'existence du parti UPC, ni la légalité de celui-ci; mais a confirmé l'illégalité des trois factions qui se sont présentées à ELECAM pour les élections sénatoriales. Voilà la situation à l'UPC à l'heure actuelle.


ECLAIRAGE

Le 28 mars 2013, la Cour Suprême du Cameroun siégeant comme Conseil Constitutionnel, a statué sur les recours à l'élection sénatoriale du 14 avril prochain après rejet de certaines listes de candidats par ELECAM, l'organe de gestion des élections sur le sol national. La Cour a rejeté toutes les plaintes présentées par certains cadres au nom du parti. Très vite les rumeurs constantes ont circulé sur le fait que l'UPC n'est plus légalement reconnue. Ce qui est faux déclare le Docteur Louis Sendé. La conférence de presse a été organisée dans l'optique de démentir les rumeurs pour rétablir la vérité. De l'avis des témoins au procès, la légalité de l'UPC n'était nullement concernée par les recours en question. Le 04 mars dernier après la convocation du corps électoral par le Chef de l'Etat, les camarades Joseph Adolphe Papy Doumbe et Louis Sendé ont réagi en adressant une note à ELECAM et au MINATD. Cette correspondance spécifiait que l'UPC n'irait pas à cette élection sénatoriale mais se contenterait d'un vote utile.

Par contre l'UPC, participera aux échéances électorales ultérieures notamment à celles des municipales et des législatives. Il était question de marquer par ailleurs, le souci de l'UPC de continuer à participer à la construction de notre pays. Le Docteur Sendé soutient qu'au terme du congrès des 21 et 22 avril 2012 tenu à Yaoundé, il avait été élu Secrétaire Général de l'UPC et à ce titre, le premier responsable du parti c'est lui selon les statuts. Les résolutions issues de ce congrès ont été déposées auprès du Gouverneur du Littoral, siège du parti et au MINATD le 07 mai 2012. La procédure a suivi la démarche, telle que définie dans les statuts du parti datant de 1952. Ces statuts ont même servi à la légalisation de l'Union des Populations du Cameroun en 1991. Le Secrétaire Louis Sendé explique que le verdict du Conseil Constitutionnel est le dernier recours en la matière. Il n'y a pas d'appel. Soit on respecte les textes et lois, soit on crée son propre parti qu'on gérera selon son vouloir. L'arrêt du Conseil Constitutionnel invite les upécistes à la discipline.

Face aux consultations électorales à venir, le parti des crabes doit présenter des listes validées par le Secrétaire Général du parti. Celui qui se met en marge ne pourra blâmer que lui-même souligne le SG.


ORIGINE DES TENSIONS AU SEIN DE L'UPC

Selon les proches du Docteur Louis Sendé, le parti est truffé de gens qui veulent tout simplement utiliser le label UPC pour s'enrichir. Une intervention du Professeur Jean Bahebeck nous enseigne qu'au sein de l'Union, il y a les nationalistes et les opportunistes. La première catégorie est majoritaire et menace dangereusement l'équilibre de la formation historique. Ce sont les opportunistes qui passent le temps à monter des factions. Ces derniers ne respectent ni les statuts du parti, ni les lois de la République. Ils n'ont jamais rendu compte de la gestion des fonds perçus au titre du financement des partis politiques au Cameroun. La résurgence du multipartisme au Pays de Paul Biya en 1990, a aiguisé les appétits de certains upécistes. Dès que l'UPC a été légalisée, trois leaders se sont mis à disputer la Direction du parti. A côté du responsable statutairement reconnu qui était Augustin Frédéric Kodock, on a vu Ndeh Ntumaza et Henri Hogbe Nlend. Cette situation déplorable a largement fragilisé le parti, au point où les luttes intestines ont failli se terminer dans le sang. Par la suite, des démarches bien menées ont permis d'apaiser les tensions. Mais après la mort de Kodock, les candidats à sa succession ont commencé à s'affronter. L'UPC est aujourd'hui un gâteau réduit en portions. Chacun vient se servir sans tenir compte des autres.


09/04/2013
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