Universités d’Etat: Controverse autour du paiement de la prime présidentielle
YAOUNDÉ - 04 Avril 2012
© Boris Bertolt | Mutations
C'est un sentiment de désespoir qui caractérise actuellement les étudiants de l'université de Yaoundé I. Près d'un mois après le début des cours du second semestre, l'incertitude plane toujours sur la distribution par les autorités universitaires de la prime de l'excellence académique pour le compte de l'année académique 2010-2011.
Une prime annuelle de 2, 9 milliards FCFA. Chaque étudiant percevant 50 000 FCFA. Cyril N. étudiant en Master au Département de physique souligne: «les années antérieures à cette date, soit les listes avaient déjà été affichées, soit les procédures de payement étaient déjà engagées. Mais cette année, nous assistons au silence de l'administration universitaire». Ces listes sont affichées par les décanats des différentes Facultés. Un vice Doyen de la Faculté des Arts Lettres et Sciences humaines que nous avons rencontré indique: «jusqu'ici, nous n'avons pas reçu d'instruction du rectorat de l'université pour procéder à la sélection des étudiants. Nous ne pouvons, dès lors, nous engager à faire ce qu'on ne nous a pas demandé».
La situation n'est pas différente sur le campus de l'université de Yaoundé II-Soa. Là-bas, les étudiants hésitent à penser que la prime sera disponible. Un responsable affirme d'ailleurs que: sur le campus, rien n'est affiché. Ni les critères de sélection, ni les listes des étudiants bénéficiaires de la prime. Le recteur, Jean Tabi Manga, n'a pas encore reçu de correspondance du ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.
Minesup
Problème? Alors que l'on s'achemine vers les contrôles continus du second semestre et les jeux universitaires, cette correspondance n'est pas à l'ordre du jour. Ni dans les universités, ni au ministère de l'Enseignement supérieur. Une source au rectorat de l'université de Yaoundé I affirme: «il est impossible pour un chef d'établissement de demander aux Doyens d'établir les listes sans que le ministre ne donne l’ordre. Ce qui est vrai c'est que ce n'est pas une priorité». Une information confirmée par l'un des responsables en charge du dossier au Minesup qui confie que: «cette année, les lignes budgétaire sont serrées. Il est difficile pour le ministre de débloquer une telle somme». Pourtant, dans sa dernière allocution à la jeunesse, le chef de l'Etat a indiqué que le Minesup se chargera de payer, comme les années antérieures, une prime aux étudiants.
Chaque année, avant le paiement de la primée allouée par le chef de l'Etat en 2008 aux meilleurs étudiants des universités d'Etat, le ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, adresse une correspondance à l'ensemble des recteurs des universités d'Etat du Cameroun, et certains instituts privés de l'Enseignement supérieur comme ce fût le cas l'an dernier. Cette correspondance, toujours précédée par une décision du Minesup qui établit la critériologie, demande aux recteurs de prendre des décisions pour lui faire «tenir dans les meilleurs délais», sur «support papier et numérique les listes des meilleurs étudiants» de l'année académique précédente.
Joint au téléphone, le ministre Fame Ndongo accuse plutôt les recteurs. Il indique que ces derniers ne lui ont pas transmis les listes. «Dès que nous aurons les listes, nous procéderons à la paye. Les fonds sont stockés dans un compte au ministère des Finances», martèle-t-il. Lorsqu'on lui rétorque que les recteurs disent attendre ses injonctions, il parle «d'incongruité de leur part et de manque de logique».
«Faux, rétorque un responsable de l'université de Yaoundé I. Nous ne pouvons rien faire sans les instructions du ministre. Il ne veut pas simplement dire qu'il n'a pas l'intention de payer la prime. Les années antérieures, nous étions en période électorale». Aux étudiants de s'interroger: «la prime de l'excellence, relevait-elle d'une volonté politique d'amélioration des conditions de la recherche à l'université ou d'une simple promesse électorale?».
© Boris Bertolt | Mutations
Le
Minesup et les recteurs se renvoient la responsabilité du retard dans
le paiement, pendant que les étudiants sont dans l'expectative.
C'est un sentiment de désespoir qui caractérise actuellement les étudiants de l'université de Yaoundé I. Près d'un mois après le début des cours du second semestre, l'incertitude plane toujours sur la distribution par les autorités universitaires de la prime de l'excellence académique pour le compte de l'année académique 2010-2011.
Une prime annuelle de 2, 9 milliards FCFA. Chaque étudiant percevant 50 000 FCFA. Cyril N. étudiant en Master au Département de physique souligne: «les années antérieures à cette date, soit les listes avaient déjà été affichées, soit les procédures de payement étaient déjà engagées. Mais cette année, nous assistons au silence de l'administration universitaire». Ces listes sont affichées par les décanats des différentes Facultés. Un vice Doyen de la Faculté des Arts Lettres et Sciences humaines que nous avons rencontré indique: «jusqu'ici, nous n'avons pas reçu d'instruction du rectorat de l'université pour procéder à la sélection des étudiants. Nous ne pouvons, dès lors, nous engager à faire ce qu'on ne nous a pas demandé».
La situation n'est pas différente sur le campus de l'université de Yaoundé II-Soa. Là-bas, les étudiants hésitent à penser que la prime sera disponible. Un responsable affirme d'ailleurs que: sur le campus, rien n'est affiché. Ni les critères de sélection, ni les listes des étudiants bénéficiaires de la prime. Le recteur, Jean Tabi Manga, n'a pas encore reçu de correspondance du ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.
Minesup
Problème? Alors que l'on s'achemine vers les contrôles continus du second semestre et les jeux universitaires, cette correspondance n'est pas à l'ordre du jour. Ni dans les universités, ni au ministère de l'Enseignement supérieur. Une source au rectorat de l'université de Yaoundé I affirme: «il est impossible pour un chef d'établissement de demander aux Doyens d'établir les listes sans que le ministre ne donne l’ordre. Ce qui est vrai c'est que ce n'est pas une priorité». Une information confirmée par l'un des responsables en charge du dossier au Minesup qui confie que: «cette année, les lignes budgétaire sont serrées. Il est difficile pour le ministre de débloquer une telle somme». Pourtant, dans sa dernière allocution à la jeunesse, le chef de l'Etat a indiqué que le Minesup se chargera de payer, comme les années antérieures, une prime aux étudiants.
Chaque année, avant le paiement de la primée allouée par le chef de l'Etat en 2008 aux meilleurs étudiants des universités d'Etat, le ministre de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, adresse une correspondance à l'ensemble des recteurs des universités d'Etat du Cameroun, et certains instituts privés de l'Enseignement supérieur comme ce fût le cas l'an dernier. Cette correspondance, toujours précédée par une décision du Minesup qui établit la critériologie, demande aux recteurs de prendre des décisions pour lui faire «tenir dans les meilleurs délais», sur «support papier et numérique les listes des meilleurs étudiants» de l'année académique précédente.
Joint au téléphone, le ministre Fame Ndongo accuse plutôt les recteurs. Il indique que ces derniers ne lui ont pas transmis les listes. «Dès que nous aurons les listes, nous procéderons à la paye. Les fonds sont stockés dans un compte au ministère des Finances», martèle-t-il. Lorsqu'on lui rétorque que les recteurs disent attendre ses injonctions, il parle «d'incongruité de leur part et de manque de logique».
«Faux, rétorque un responsable de l'université de Yaoundé I. Nous ne pouvons rien faire sans les instructions du ministre. Il ne veut pas simplement dire qu'il n'a pas l'intention de payer la prime. Les années antérieures, nous étions en période électorale». Aux étudiants de s'interroger: «la prime de l'excellence, relevait-elle d'une volonté politique d'amélioration des conditions de la recherche à l'université ou d'une simple promesse électorale?».