Bruno Bekolo Ebe et Jean Tabi Manga paient le prix de leurs fautes de gestion.
Une folle rumeur a circulé la journée du 29 juin dernier sur l'interpellation de Jean Tabi Manga, ex-recteur de l'Université de Yaoundé II-Soa, par la police, suite à son limogeage quelques heures après une marche estudiantine réclamant sa tête. Ce dernier a d'ailleurs quitté son bureau sous très haute escorte policière, après avoir fait interpeller quelques étudiants. C'est à travers une lettre ouverte au recteur et aux deux doyens de l'Université de Yaoundé II, que le collectif «Sauvons l'Université de Yaoundé II Soa» a exigé leur départ.
Jean Tabi Manga a été reconnu coupable de fautes de gestion, et sanctionné le 11 juin dernier par le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF) du Contrôle supérieure de l'Etat (Consupe). Pour cela, Il a été condamné à payer 61 millions de F Cfa. A cette affaire, s'est ajoutée celle avec son personnel d'appui. Ce dernier l'a soupçonné du détournement de 322 millions de F Cfa, représentant le reste des 495 millions destiné au payement de leurs arriérés de salaire. M. Tabi Manga avait déclaré ne leur devoir que 173 millions de F Cfa. Les personnels d'appui réclamaient à «l'homme bâtisseur», comme il s'est fait appelé en arrivant à la tête de cette université, le payement en totalité de ces arriérés.
Comme Augustin Thierry Edzoa, ancien ministre des Sports, le décret annonçant le limogeage de Bruno Bekolo Ebe l'a trouvé en plein exercice de ses fonctions. Il assistait, à un conseil d'administration de l'Université de Douala au moment où il est démis de ses fonctions. Le Consupe a épinglé la gestion entre 2008 et 2010, du désormais ancien recteur de l'Université de Douala. Le 11 mai dernier, le ministre Henri Eyebe Ayissi du Contrôle supérieur de l'Etat (Consupe), président du CDBF, a rendu une décision prise à l'encontre de Tabi Manga, pour neuf fautes de gestion. Ainsi, «le recteur de l'université de Yaoundé II-Soa est constitué débiteur, envers l'université, de la somme de 61 661 187 F Cfa, représentant le préjudice financier subi par cette institution publique et l'Etat, et qu'il est condamné à rembourser». De plus, «une amende spéciale de deux millions F Cfa a été infligée, pour l'ensemble des fautes de gestion relevées à sa charge».
A Buéa, Vincent Titanji, ex-vice Chancellor, dont l'âge de départ à la retraite était dépassé, est victime d'une dizaine de mouvements de grèves, tant du personnel enseignant et non enseignant, que des étudiants, en 7 ans.
A Douala, Dieudonné Oyono, jusqu'alors coordonnateur du Programme National de Gouvernance, remplace Bruno Bekolo Ebe, alors qu'à Yaoundé II Soa, Jean Tabi Manga est remplacé par Oumarou Bouba. Maurice Aurelien Sosso, inspecteur général des services du ministère de l'Enseignement supérieur, remplace Oumarou Bouba. C'est désormais l'ex-deputy Chancellor de Buea, Mme Nalova Lyonga, qui prend les rênes de cette université anglo saxonne.