Le recteur de l'Université de Yaoundé II multiplie des subterfuges pour distraire la prime d'excellence académique de Paul Biya.
C'est comme dans un opéra de Wagner. Au tréfonds de la plupart des « affaires » qui défraient la chronique dans notre Cameroun natal, on trouve le même leitmotiv : l'argent. Apparemment, le détournement des derniers publics est la chose la mieux partagée dans ce pays. (sauf, peut-être, dans le cas du Pr Oumarou Bouba). La prime d’excellence académique du Chef de l’État bat pavillon haut à l'Université de Yaoundé II Soa depuis quelques jours déjà.
Les étudiants méritants passent à la caisse. Il s’agit tout de même d’un pactole de plusieurs millions à distribuer aux étudiants. Seulement, les payements se déroulent non sans éclats de voix. Et pour cause, les étudiants et certains responsables administratifs de l'Université accusent le recteur de ne pas jouer franc jeu. En effet, il y a une semaine, le Pr Oumarou Bouba avait signé un communiqué qui invitait les étudiants dont les noms figuraient dans les listes des bénéficiaires de la prime du Chef de l'Etat, à passer au guichet de payement pour qu'ils soient servis.
Mais curieusement, à leur arrivée aux guichets, les étudiants ont été renvoyés à deux jours plus tard. Les responsables de l'Université déclarent qu'ils avaient besoin de deux jours pour apprêter les enveloppes. Les cops n'ont pas opposé de résistance et ont pris rendez-vous avec leur argent mercredi 21 août 2013.
Ce mercredi donc, grande fut leur surprise de constater à leur arrivée que, le "petit roi de Soa", le Pr Oumarou Bouba a signé une note selon laquelle, pour des "raisons conjoncturelles", les étudiants ne pouvaient recevoir leurs sous. Sans attendre que Biya finisse ses vacances "infinies" au pays des "Blancs", les cops ont engagé des manifestations créant des troubles dans le campus universitaire. Il se raconte que notre recteur avare ne voulait pas faire face à la colère des cops qui se plaignent. Le Pr Oumarou Bouba, selon des témoignages recueillis au campus de Soa, a finalement ordonné l’ouverture de quelques guichets et le payement de la prime d’excellence a débuté sur le campus. Cela s’appelle tout simplement tentative de détournement et escroquerie de haute échelle.
Dans ce juteux « gombo », le très controversé et impopulaire recteur de Yaoundé II aurait alors composé dans l’affaire avec quelques responsables administratifs de l'Université, en écartant systématiquement de la bouffe d'autres. Ces derniers ont trouvé un moyen de se venger en motivant les cops à ne pas lâcher prise et à manifester pour que l'argent sorte. Le recteur Oumarou Bouba a voulu se la couler douce…