Université de Yaoundé II: Des membres de l’Addec attendus ce jour devant la barre

YAOUNDÉ - 03 Juillet 2012
© Mélanie Ambombo | Mutations

Arrêtés vendredi dernier et gardés à vue à Soa, ils ont été présentés hier au procureur du Tpi à Mfou.

Les quatre étudiants de l’université de Yaoundé II-Soa et membres de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), interpellés vendredi dernier dans leur campus ont finalement été relaxés hier dans l’après-midi. Quelques heures plus tôt, ils avaient été déférés au parquet près le tribunal de première instance de Mfou, dans le département de la Mefou et Afamba. Hervé Zouabeth, président du conseil exécutif national de l’Addec, Njouonkou Soulemanou, secrétaire aux logements, Barthelemy Tchaleu Demanga, secrétaire aux relations publiques et Denis Atangana, porte-parole du mouvement qui, au passage, viennent de rater leurs examens académiques, ont été accusés de manifestation illégale, incitation à la violence et atteinte à la sûreté de l’Etat au moment de leur interpellation vendredi dernier. Et c’est les faits de manifestation illégale, sans autorisation de l’autorité administrative qui ont été retenus contre eux.

Ces étudiants ont nuitamment été extraits de leur cellule du commissariat spécial de Soa le 1er juillet vers 23heures après y avoir passé près de 72 heures et soumis, comme le témoigne un membre de leur association, à «des conditions d’incarcération exécrables et inhumaines (sans matelas ni lumière, baignant dans une puanteur insoutenable les contraignant à faire leurs besoins dans des bouteilles d’eau minérale)». Ils seront ensuite mis à la disposition du commissariat central n°1 de Yaoundé, d’où ils seront rejoints par leurs avocats avant d’être déférés à Mfou hier aux environs de 10 heures Assistés de leurs avocats, ils ont été présentés au procureur de la République près du Tpi dudit parquet. L’Addec accuse l’officier de police Akono, chef de poste du commissariat spécial de Soa, de connivence avec l’ancien recteur de l’université de Yaoundé II Soa, Jean Tabi Manga, limogé vendredi dernier par un décret du chef de l’Etat. Dans ledit commissariat, un inspecteur de police rencontré hier les décrivait comme des «rebelles, des enfants mal intentionnés qui veulent transformer le Cameroun en Libye». En collaboration avec le collectif «Sauvons l’université de Soa», l’Addec a, jeudi dernier, mobilisé des étudiants et préparait, pour le lendemain, «la marche du départ» de M. Tabi Manga.



03/07/2012
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