Université de Yaoundé II a SOA: Deux groupes d’étudiants sur le pied de guerre
YAOUNDE - 29 JUIN 2012
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
Alors que le collectif «Sauvons l’Université de Yaoundé II» annonce, pour ce matin, une marche au sein du campus de Soa, un autre groupe dit «légitime» a déjà engagé des manœuvres visant à décrédibiliser la manifestation.
Ce jeudi 28 juin 2012, le campus principal de l’université de Yaoundé II n’est certes pas militarisé comme auraient pu le prévoir certains, mais une «odeur de flics» se fait sentir. Tout a l’air normal en apparence, mais des sources bien introduites au rectorat de cette institution universitaire font état de la présence de forces de l’ordre en tenue civile. «C’est toujours le cas lorsqu’on s’apprête à passer les examens. Des agents de renseignement viennent car c’est un moment sensible dans notre université», souligne-t-elle. Aucune allusion à la marche que le collectif «Sauvons l’université de Yaoundé II», se prépare à organiser ce vendredi 29 juin 2012. Pourtant, une certaine tension couve. Dans le bus qui transporte les étudiants vers leur université, le sujet est sur de nombreuses lèvres. Dans les bureaux, les personnels eux aussi en parlent. Une réceptionniste ne manque d’ailleurs pas de s’emporter à la vue des journalistes. Et au président de l’association des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques, Cyrille Siewe Ndjalla, de minimiser : «ils sont libres d’organiser leur marche si celle-ci est autorisée par les autorités compétentes. Cela ne nous préoccupe pas. Nous préparons sereinement les examens de fin du deuxième semestre [qui doivent commencer le 02 juillet, ndlr]». Avec son compère de l’association des étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion, Bantah Lewis, ils sont les principaux tenants du groupe des «légitimes», un regroupement qui rassemble les présidents d’association d’étudiants reconnues par l’université, ainsi que les leaders des mouvements associatifs qui pullulent ici.
Risque d’affrontements
En face, le collectif «Sauvons l’université de Yaoundé II», dirigé par Denis Emilien Atangana, un étudiant de deuxième année en Sciences politique, se dit déterminé. Il a déjà publié deux lettres ouvertes dans lesquelles il demande la démission du recteur Jean Tabi Manga et de ses deux doyens Victor Emmanuel Bokally de la Faculté des sciences politiques et juridiques et Georges Kobou de la faculté des sciences économiques et de gestion. Cette demande fait suite à une enquête du Conseil de discipline budgétaire et financier du ministère du contrôle supérieur de l’Etat qui a relevé des fautes de gestion de ces responsables, lesquelles ont coûté une perte de plus de 300 millions de Fcfa au Trésor public. «Considérant que ces trois responsables, enseignants de haut niveau n’ont plus des qualités requises pour orienter la jeunesse estudiantine qui est pourtant le fer de lance de la nation, nous appelons à leur démission », écrit le collectif dans sa seconde lettre ouverte rendue publique le mercredi 27 juin 2012. La marche prévue ce 29 juin devrait être suivie d’une conférence avec les étudiants, ainsi que d’autres actions à venir.
«Manipulés», «achetés», «à la solde d’adversaires tapis dans l’ombre», les qualificatifs pour désigner le collectif ne manquent pas. Principal instigateur, le groupe des «légitimes». Ces derniers se sont même fendus d’un droit de réponse dans deux quotidiens ayant relayé la demande du Collectif. «En tant qu’université de sciences sociales et qui abrite la plus grande faculté de droit d’Afrique subsaharienne, comment comprendre que des individus, fussent-ils des étudiants, qui n’ont aucun mandat de leurs camarades puissent se livrer et parler en leurs noms ? », peut-on y lire. Entre le «Collectif» et les «Légitimes», la guerre semble donc ouverte. Les premiers, dont la première lettre a été signée par 36 personnes revendiquent désormais le soutien d’une grande masse d’étudiants ; les seconds quant à eux disent avoir l’assentiment de cinq cent leaders et représentants d’étudiants. Au rectorat, l’on préfère ne pas prendre position sur cette querelle d’étudiants, malgré les risques d’affrontements que celle-ci pourrait générer.
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
Alors que le collectif «Sauvons l’Université de Yaoundé II» annonce, pour ce matin, une marche au sein du campus de Soa, un autre groupe dit «légitime» a déjà engagé des manœuvres visant à décrédibiliser la manifestation.
Ce jeudi 28 juin 2012, le campus principal de l’université de Yaoundé II n’est certes pas militarisé comme auraient pu le prévoir certains, mais une «odeur de flics» se fait sentir. Tout a l’air normal en apparence, mais des sources bien introduites au rectorat de cette institution universitaire font état de la présence de forces de l’ordre en tenue civile. «C’est toujours le cas lorsqu’on s’apprête à passer les examens. Des agents de renseignement viennent car c’est un moment sensible dans notre université», souligne-t-elle. Aucune allusion à la marche que le collectif «Sauvons l’université de Yaoundé II», se prépare à organiser ce vendredi 29 juin 2012. Pourtant, une certaine tension couve. Dans le bus qui transporte les étudiants vers leur université, le sujet est sur de nombreuses lèvres. Dans les bureaux, les personnels eux aussi en parlent. Une réceptionniste ne manque d’ailleurs pas de s’emporter à la vue des journalistes. Et au président de l’association des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques, Cyrille Siewe Ndjalla, de minimiser : «ils sont libres d’organiser leur marche si celle-ci est autorisée par les autorités compétentes. Cela ne nous préoccupe pas. Nous préparons sereinement les examens de fin du deuxième semestre [qui doivent commencer le 02 juillet, ndlr]». Avec son compère de l’association des étudiants de la Faculté des sciences économiques et de gestion, Bantah Lewis, ils sont les principaux tenants du groupe des «légitimes», un regroupement qui rassemble les présidents d’association d’étudiants reconnues par l’université, ainsi que les leaders des mouvements associatifs qui pullulent ici.
Risque d’affrontements
En face, le collectif «Sauvons l’université de Yaoundé II», dirigé par Denis Emilien Atangana, un étudiant de deuxième année en Sciences politique, se dit déterminé. Il a déjà publié deux lettres ouvertes dans lesquelles il demande la démission du recteur Jean Tabi Manga et de ses deux doyens Victor Emmanuel Bokally de la Faculté des sciences politiques et juridiques et Georges Kobou de la faculté des sciences économiques et de gestion. Cette demande fait suite à une enquête du Conseil de discipline budgétaire et financier du ministère du contrôle supérieur de l’Etat qui a relevé des fautes de gestion de ces responsables, lesquelles ont coûté une perte de plus de 300 millions de Fcfa au Trésor public. «Considérant que ces trois responsables, enseignants de haut niveau n’ont plus des qualités requises pour orienter la jeunesse estudiantine qui est pourtant le fer de lance de la nation, nous appelons à leur démission », écrit le collectif dans sa seconde lettre ouverte rendue publique le mercredi 27 juin 2012. La marche prévue ce 29 juin devrait être suivie d’une conférence avec les étudiants, ainsi que d’autres actions à venir.
«Manipulés», «achetés», «à la solde d’adversaires tapis dans l’ombre», les qualificatifs pour désigner le collectif ne manquent pas. Principal instigateur, le groupe des «légitimes». Ces derniers se sont même fendus d’un droit de réponse dans deux quotidiens ayant relayé la demande du Collectif. «En tant qu’université de sciences sociales et qui abrite la plus grande faculté de droit d’Afrique subsaharienne, comment comprendre que des individus, fussent-ils des étudiants, qui n’ont aucun mandat de leurs camarades puissent se livrer et parler en leurs noms ? », peut-on y lire. Entre le «Collectif» et les «Légitimes», la guerre semble donc ouverte. Les premiers, dont la première lettre a été signée par 36 personnes revendiquent désormais le soutien d’une grande masse d’étudiants ; les seconds quant à eux disent avoir l’assentiment de cinq cent leaders et représentants d’étudiants. Au rectorat, l’on préfère ne pas prendre position sur cette querelle d’étudiants, malgré les risques d’affrontements que celle-ci pourrait générer.