Université de Douala: Des étudiants sommés de marcher pour Paul Biya
Les autorités de cette institution universitaire exigent des étudiants
une lettre de remerciements au chef de l’Etat pour les 25.000 emplois.
Les clubs et associations de ce temple du savoir appelés à soutenir Paul Biya par une motion de soutien. Initiative volontaire des étudiants ou désir de positionnement du recteur ?
Afin de remercier le chef de l’Etat pour le recrutement de vingt cinq mille (25.000) jeunes dans la fonction publique, les étudiants de l’université de Douala (ud) s’apprêtent à organiser une marche, et de signer une motion de soutien au président de la République afin qu’il soit candidat à sa propre succession. “Le président de la République a fini par comprendre nos problèmes et a réagi, pense Ngoulack Mouliom Alexandre, de la Faculté des Lettres et Sciences humaines. Nous nous organisons au sein des facultés pour que tout soit lancé dès que nous (autres étudiants des facultés et grandes écoles, ndlr) allons-nous entendre sur la date et le contenu final de la motion de soutien”
D’après des sources introduites à l’université de Douala, c’est le recteur Bekolo Ebe(photo) qui serait derrière cette initiative, et aurait commis Jonas Membi (chef de service des associations) et Roger Eyenga (chef de service de l’accueil et des relations publiques) à l’Ud pour “sensibiliser les étudiants et les amener à comprendre le bien-fondé de cette démarche. Ils ont menacé les étudiants de représailles s’ils refusaient de se mettre ensemble. Ils ont dit que ceux des leaders indiqués qui s’obstineront à ne pas conduire leurs camarades à signer cette motion de soutien au président de la République ne devront rien attendre de l’administration universitaire en terme de subvention financière de fonctionnement cette année. Ils sillonnent les campus et les minis cités pour requérir les signatures des étudiants sur fond d’intimidation”.
Poursuivant, notre interlocuteur qui a choisi l’anonymat ajoute que “les présidents de clubs et des associations ont le devoir de recruter les marcheurs et reçoivent des coups de fil chaque jour pour un briefing. Si l’idée d’une motion de soutien n’est pas foncièrement mauvaise, je condamne avec la dernière énergie ce harcèlement dont sont victimes les étudiants qui ne veulent pas rentrer dans cette combine qui ne profite qu’à un seul homme : le recteur qui veut se positionner”.
Approché, Roger Eyenga se dit étranger à cette initiative qu’il encourage. “Dans un pays libre comme le Cameroun, le peuple a le droit de s’exprimer. Si les étudiants décident de marcher ou d’adresser une motion de soutien au chef de l’Etat, c’est leur droit. Mais je n’ai jamais menacé un étudiant et ne le ferai jamais. Ni moi ni un de mes proches. Il ne faut pas m’attribuer des fonctions qui ne sont pas les miennes”. Poursuivant, il abat ses cartes. “Je suis un militant convaincu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Je ne m’en cache pas. En décidant de recruter 25.000 jeunes, le chef de l’Etat a fait de l’inédit. Vous comprenez que ces jeunes ne pouvaient pas rester indifférents suite à ce geste de cœur du président de la République. L ’université est une institution très sérieuse pour qu’on parle d’elle avec autant de légèreté”.
Parlant de représailles, les étudiants parlent de la non élection au “work study programme”, un concept permettant aux étudiants de travailler à l’université tout en poursuivant leurs études, l’acquisition des chambres à la cité universitaire, la participation aux jeux universitaires et autres manifestations organisées ou parrainées par l’université de Douala ou le ministère de l’Enseignement supérieur, et n’excluent pas des peccadilles arithmétiques ou un dysfonctionnement du système informatique lors du report des notes séquentielles. “Nous avons des cas où il y a eu des erreurs sur les notes de nos camarades étudiants. Avec du recul, on sait maintenant que cela dépasse le seul aspect de l’erreur ”, dit Isidore Palla, étudiant à l’Enset. “Ce n’est qu’une vue de l’esprit, mais je tiens à dire que si les étudiants veulent manifester, nous allons les encadrer. Ce qui ne signifie pas que nous allons susciter ce dont on nous accuse à tort”, tranche Roger Eyenga.
Les clubs et associations de ce temple du savoir appelés à soutenir Paul Biya par une motion de soutien. Initiative volontaire des étudiants ou désir de positionnement du recteur ?
Afin de remercier le chef de l’Etat pour le recrutement de vingt cinq mille (25.000) jeunes dans la fonction publique, les étudiants de l’université de Douala (ud) s’apprêtent à organiser une marche, et de signer une motion de soutien au président de la République afin qu’il soit candidat à sa propre succession. “Le président de la République a fini par comprendre nos problèmes et a réagi, pense Ngoulack Mouliom Alexandre, de la Faculté des Lettres et Sciences humaines. Nous nous organisons au sein des facultés pour que tout soit lancé dès que nous (autres étudiants des facultés et grandes écoles, ndlr) allons-nous entendre sur la date et le contenu final de la motion de soutien”
D’après des sources introduites à l’université de Douala, c’est le recteur Bekolo Ebe(photo) qui serait derrière cette initiative, et aurait commis Jonas Membi (chef de service des associations) et Roger Eyenga (chef de service de l’accueil et des relations publiques) à l’Ud pour “sensibiliser les étudiants et les amener à comprendre le bien-fondé de cette démarche. Ils ont menacé les étudiants de représailles s’ils refusaient de se mettre ensemble. Ils ont dit que ceux des leaders indiqués qui s’obstineront à ne pas conduire leurs camarades à signer cette motion de soutien au président de la République ne devront rien attendre de l’administration universitaire en terme de subvention financière de fonctionnement cette année. Ils sillonnent les campus et les minis cités pour requérir les signatures des étudiants sur fond d’intimidation”.
Poursuivant, notre interlocuteur qui a choisi l’anonymat ajoute que “les présidents de clubs et des associations ont le devoir de recruter les marcheurs et reçoivent des coups de fil chaque jour pour un briefing. Si l’idée d’une motion de soutien n’est pas foncièrement mauvaise, je condamne avec la dernière énergie ce harcèlement dont sont victimes les étudiants qui ne veulent pas rentrer dans cette combine qui ne profite qu’à un seul homme : le recteur qui veut se positionner”.
Approché, Roger Eyenga se dit étranger à cette initiative qu’il encourage. “Dans un pays libre comme le Cameroun, le peuple a le droit de s’exprimer. Si les étudiants décident de marcher ou d’adresser une motion de soutien au chef de l’Etat, c’est leur droit. Mais je n’ai jamais menacé un étudiant et ne le ferai jamais. Ni moi ni un de mes proches. Il ne faut pas m’attribuer des fonctions qui ne sont pas les miennes”. Poursuivant, il abat ses cartes. “Je suis un militant convaincu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Je ne m’en cache pas. En décidant de recruter 25.000 jeunes, le chef de l’Etat a fait de l’inédit. Vous comprenez que ces jeunes ne pouvaient pas rester indifférents suite à ce geste de cœur du président de la République. L ’université est une institution très sérieuse pour qu’on parle d’elle avec autant de légèreté”.
Parlant de représailles, les étudiants parlent de la non élection au “work study programme”, un concept permettant aux étudiants de travailler à l’université tout en poursuivant leurs études, l’acquisition des chambres à la cité universitaire, la participation aux jeux universitaires et autres manifestations organisées ou parrainées par l’université de Douala ou le ministère de l’Enseignement supérieur, et n’excluent pas des peccadilles arithmétiques ou un dysfonctionnement du système informatique lors du report des notes séquentielles. “Nous avons des cas où il y a eu des erreurs sur les notes de nos camarades étudiants. Avec du recul, on sait maintenant que cela dépasse le seul aspect de l’erreur ”, dit Isidore Palla, étudiant à l’Enset. “Ce n’est qu’une vue de l’esprit, mais je tiens à dire que si les étudiants veulent manifester, nous allons les encadrer. Ce qui ne signifie pas que nous allons susciter ce dont on nous accuse à tort”, tranche Roger Eyenga.