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Publié le Lundi 5 mars 2012 12:42

Écrit par Aristide Ekambi, de retour de Buéa.

NOUVEAU - Une réunion de concertation des membres du Synes a lieu ce lundi pendant que le recteur annonce la reprise des examens.

Difficile de dire avec exactitude si les examens de fin de semestre à l’université de Buéa interrompus le jeudi 1er mars dernier à cause de la grève des enseignants reprendront ce lundi 05 mars 2012 ; car, jusqu’à la fin de la soirée du vendredi 02 mars, aucune des parties concernées ne semblait vouloir se plier à la volonté de l’autre. L’assemblée générale prévue ce même vendredi a bel et bien eu lieu. Mais au terme de celle-ci, aucun compromis n’a été trouvé entre les membres du syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) bureau de Buéa et les responsables de l’administration de l’université de Buéa.

Cependant, le recteur de l’université de Buéa, Vincent P. Titanji, annonce la reprise des examens de fin de semestre ce lundi 05 mars 2012 alors que le Yanou Michael, président du Synes Buéa, soutient pour sa part que ces examens reprendront plutôt le lendemain mardi 06 mars. L’argument avancé par ce dernier est que les membres du Synes vont de nouveau se réunir ce lundi à 10h, afin de s’accorder sur certains points. Mais aussi et surtout parce qu’il va falloir se réorganiser pour la suite de notre revendication. La situation risque donc une fois de plus d’être tendue ce lundi 05 mars du côté de Buéa. Un autre feuilleton que les étudiants ne souhaitent plus revivre.

Surtout après celui vécu lors du début de la grève quelques jours plus tôt. Au point d’entraîner le report des examens de fin de semestre. Les étudiants approchés se souviennent qu’ils sont venus composer leur examen ce matin là. Et c’est en salle de composition, vers 8h, que certains seront perturbés par leurs camarades d’autres facultés qui n’avaient toujours pas reçu d’épreuves. Ceci à cause de l’absence de leurs enseignants qui réclamaient l’application de l’article 54 dans la cour de l’université. «Nos camarades nous ont demandé de sortir des salles. Puis nous nous sommes déportés tous vers la direction de l’université où nous avons bloqué toutes les issues pour comprendre ce qui se passe », relate un étudiant témoin des faits.

Article 54 

Et au bout de deux heures environ, le recteur de l’université de Buéa fera une apparition en public. Il fera trois déclarations : la première consistera à demander aux étudiants de rester calme étant donné que la grève ne les concerne pas.

La seconde était de les informer des négociations en cours dans le but de régler cette situation au plus vite. Et la dernière fut de les prévenir du report des examens à ce lundi 05 mars 2012. Dès cet instant, les pourparlers entre les membres du Synes Buéa et l’administration seront engagés. D’un côté, les défenseurs de l’article 54 qui date de 1993 et qui régit l’organisation de l’université de Buéa. Cet article stipule que les chefs de départements, doyens et directeurs soient élus par les enseignants pour un mandat de 3 ans renouvelables une fois. 

De l’autre côté, le comité de doyens et des directeurs se penchera sur la question. Et après consultation de la constitution camerounaise, il découvrira que cette disposition de 1993 a été abrogée par une série de décrets (1996,2004, 2007, etc.) et dont le plus récent est le décret n° 2011/408/ du 09 décembre 2011 où il est précisé dans son article 9, que seul le chef de l’Etat nomme et met fin aux emplois civils et militaires. Des arguments réfutés par les membres du synes de Buéa. Ces derniers entendent désormais solliciter l’arbitrage du ministre de l’Enseignement supérieur.

Car l’université de Buéa est, selon eux, une université anglo-saxonne qui fonctionne avec des règles particulières. «Et ce que nous demandons va éviter que des responsables mettent 9 ans à la tête d’un département ou d’une faculté qu’ils ne maîtrisent parfois pas, sous prétexte qu’ils ont des connaissances en haut lieu», conclut le président du Synes de Buéa.