Université de Bamenda: L’élite de Bambili monte des jeunes contre le recteur
DOUALA - 23 JAN. 2013
© Donat SUFFO | Le Messager
Des désœuvrés ont manifesté lundi 21 janvier à l’entrée principale qui mène au campus
Environ 50 jeunes désœuvrés, originaires du village Bambili, ont manifesté lundi 21 janvier au lieu dit « Three Corners », carrefour situé à environ 500 mètres du campus de l’Université de Bamenda. Ils ont bloqué la route qui mène au campus. Pancartes à la main, on pouvait y lire le mobile de leur manifestation. En fait, ils s’insurgent contre la décision du conseil d’administration de l’Université de Bamenda, sollicitant du préfet de la Mezam de trouver un lopin de terre au quartier administratif de l’arrondissement de Bamenda Ier à Up station, pour la construction du rectorat et un autre pour celle de la résidence du recteur (Vice-chancellor). Ces manifestants arguent que le site de l’Université situé à Bambili, arrondissement de Tubah, a suffisamment de terre pour la construction de la résidence du Vice Chancellor et le rectorat.
Informés, le sous-préfet de l’arrondissement de Tubah, le préfet Felix Nguele Nguele du département de la Mezam et les forces de l’ordre sont descendus sur les lieux. Ils ont ordonné aux manifestants de dégager la voie publique avant d’embarquer les pancartes. Toujours est-il que pendant que cette poignée de natifs de Bambili manifestaient, les étudiants étaient en salle de cours, concentrés sur leurs études. Le professeur Tafah Edokat .O. Edward, recteur de l’Université de Bamenda, dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, indique que des «individus non identifiés ont occasionné du désordre aux environs de Three Corners Bambili, obstruant l’accès principal qui mène au campus de l’Université ». Dans un autre communiqué co-signé du président de l’antenne communale du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc) de Tubah et du président régional du Cnjc Prince Ngwieh Michelson Sah, tous deux, condamnent fermement cette manifestation. Ils sont d’avis que ces manifestants «sont des gangsters manipulés par certaines élites de Bambili».
Par ailleurs ces leaders d’association précisent que « ces manifestants téléguidés ne sont pas des étudiants de l’Université de Bamenda ». Par conséquent, ils réitèrent aux jeunes de rester « patriote et de respecter les lois de la République » Pour sa part, le vice-chancellor indique qu’à la suite de l’intervention du sous-préfet de Tubah visant à disperser les manifestants, le préfet de la Mezam et sa suite sont descendus au campus pour mieux apprécier la situation. Il a été convenu à la suite de leur échange, précise Pr Tafah Edokat, que le préfet convoque dans des prochains jours une réunion regroupant toutes les parties prenantes.
Tensions sociales
A la vérité, les manifestants, selon d’autres sources, visaient à anticiper toute tentative de création d’autres facultés de l’Université de Bamenda, hors de Bambili. On se souvient qu’à la création de cette Université, les élites des différents départements de la région bataillaient pour la création des facultés dans chacune des sept départements de la région. L’élite de Bambili veut tirer seul les dividendes de la création de cette Université. Les terres autrefois vendues autour du campus de Bambili à hauteur de 500 mille Fcfa environ, coûtent de nos jours des dizaines de millions de francs, selon des riverains. Déjà, jeudi 17 janvier 2013, le Fon de Bambili, Sa Majesté Fon Awemo II, dans son message de bienvenue à l’endroit du préfet de la Mezam, en tournée de prise de contact, chargeait le Vice Chancellor devant le chef terre: « nous sommes mécontent de votre arrêté préfectoral N° 03PO/E/29/712/S2 du 8 Janvier 2013, mettant en place une commission en charge du choix de la parcelle pour la construction de la chancellerie (rectorat Ndlr) et de la résidence du Vice Chancellor (recteur Ndlr) de l’Université de Bamenda. M. le préfet, le chef de l’Etat a-t-il bouleversé son idée en demandant de changer le site de l’Université de Bamenda, de Bambili (arrondissement de Tubah Ndlr) à Bamendankwe (arrondissement de Bamenda Ier Ndlr) ? Les (villages) Bambili, Bambui, Babanki Tungo et Big Babanki (tous dans l’arrondissement de Tubah Ndlr) ont jusque là offert 375 ha de terre pour le développement de l’université et envisagent en augmenter pour en faire 1000 ha. Le Vice Chancellor a été informé par lettre. Quel type de terrain recherche-t-on pour la construction de la chancellerie et de la résidence du Vice Chancellor, qu’on ne peut construire sur ce terrain ? »
S’interroge le Fon de Bambili pour qui « le changement du site de l’université, de Bambili pour un autre endroit, va provoquer d’énormes tensions sociales ».
Comme pour préciser qu’à la création de l’Université de Bamenda, le chef l’Etat avait décidé que le site est à Bambili. Il se susurre à Bambili que l’ex-ministre chargé de mission à la présidence de la République Peter Abety Alangue serait l’élite qui tire les ficelles dans l’ombre, ceci dans le but de remplacer Pr Tafah Edokat à la tête de cette Université.
Les tenants de cette thèse, ne trouvent pas d’inconvénient dans la construction de ces infrastructures dans l’arrondissement de Bamenda Ier. Pour eux Bamenda Ier reste bel et bien dans la juridiction de Bamenda qui porte le nom de l’Université. Ils relèvent également que de toutes les Universités au Cameroun, aucune résidence du recteur n’est dans aucun campus. Pour conclure, ils laissent entendre par exemple que l’Université de Dschang a ses antennes dans presque toutes les 10 régions du Cameroun et qu’à Douala, Dschang, Buea et Maroua le rectorats ne sont pas toujours dans le campus. Pourquoi exiger que le rectorat de Bamenda soit au campus de Bambili? S’interrogent ces derniers.
© Donat SUFFO | Le Messager
Des désœuvrés ont manifesté lundi 21 janvier à l’entrée principale qui mène au campus
Environ 50 jeunes désœuvrés, originaires du village Bambili, ont manifesté lundi 21 janvier au lieu dit « Three Corners », carrefour situé à environ 500 mètres du campus de l’Université de Bamenda. Ils ont bloqué la route qui mène au campus. Pancartes à la main, on pouvait y lire le mobile de leur manifestation. En fait, ils s’insurgent contre la décision du conseil d’administration de l’Université de Bamenda, sollicitant du préfet de la Mezam de trouver un lopin de terre au quartier administratif de l’arrondissement de Bamenda Ier à Up station, pour la construction du rectorat et un autre pour celle de la résidence du recteur (Vice-chancellor). Ces manifestants arguent que le site de l’Université situé à Bambili, arrondissement de Tubah, a suffisamment de terre pour la construction de la résidence du Vice Chancellor et le rectorat.
Informés, le sous-préfet de l’arrondissement de Tubah, le préfet Felix Nguele Nguele du département de la Mezam et les forces de l’ordre sont descendus sur les lieux. Ils ont ordonné aux manifestants de dégager la voie publique avant d’embarquer les pancartes. Toujours est-il que pendant que cette poignée de natifs de Bambili manifestaient, les étudiants étaient en salle de cours, concentrés sur leurs études. Le professeur Tafah Edokat .O. Edward, recteur de l’Université de Bamenda, dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, indique que des «individus non identifiés ont occasionné du désordre aux environs de Three Corners Bambili, obstruant l’accès principal qui mène au campus de l’Université ». Dans un autre communiqué co-signé du président de l’antenne communale du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc) de Tubah et du président régional du Cnjc Prince Ngwieh Michelson Sah, tous deux, condamnent fermement cette manifestation. Ils sont d’avis que ces manifestants «sont des gangsters manipulés par certaines élites de Bambili».
Par ailleurs ces leaders d’association précisent que « ces manifestants téléguidés ne sont pas des étudiants de l’Université de Bamenda ». Par conséquent, ils réitèrent aux jeunes de rester « patriote et de respecter les lois de la République » Pour sa part, le vice-chancellor indique qu’à la suite de l’intervention du sous-préfet de Tubah visant à disperser les manifestants, le préfet de la Mezam et sa suite sont descendus au campus pour mieux apprécier la situation. Il a été convenu à la suite de leur échange, précise Pr Tafah Edokat, que le préfet convoque dans des prochains jours une réunion regroupant toutes les parties prenantes.
Tensions sociales
A la vérité, les manifestants, selon d’autres sources, visaient à anticiper toute tentative de création d’autres facultés de l’Université de Bamenda, hors de Bambili. On se souvient qu’à la création de cette Université, les élites des différents départements de la région bataillaient pour la création des facultés dans chacune des sept départements de la région. L’élite de Bambili veut tirer seul les dividendes de la création de cette Université. Les terres autrefois vendues autour du campus de Bambili à hauteur de 500 mille Fcfa environ, coûtent de nos jours des dizaines de millions de francs, selon des riverains. Déjà, jeudi 17 janvier 2013, le Fon de Bambili, Sa Majesté Fon Awemo II, dans son message de bienvenue à l’endroit du préfet de la Mezam, en tournée de prise de contact, chargeait le Vice Chancellor devant le chef terre: « nous sommes mécontent de votre arrêté préfectoral N° 03PO/E/29/712/S2 du 8 Janvier 2013, mettant en place une commission en charge du choix de la parcelle pour la construction de la chancellerie (rectorat Ndlr) et de la résidence du Vice Chancellor (recteur Ndlr) de l’Université de Bamenda. M. le préfet, le chef de l’Etat a-t-il bouleversé son idée en demandant de changer le site de l’Université de Bamenda, de Bambili (arrondissement de Tubah Ndlr) à Bamendankwe (arrondissement de Bamenda Ier Ndlr) ? Les (villages) Bambili, Bambui, Babanki Tungo et Big Babanki (tous dans l’arrondissement de Tubah Ndlr) ont jusque là offert 375 ha de terre pour le développement de l’université et envisagent en augmenter pour en faire 1000 ha. Le Vice Chancellor a été informé par lettre. Quel type de terrain recherche-t-on pour la construction de la chancellerie et de la résidence du Vice Chancellor, qu’on ne peut construire sur ce terrain ? »
S’interroge le Fon de Bambili pour qui « le changement du site de l’université, de Bambili pour un autre endroit, va provoquer d’énormes tensions sociales ».
Comme pour préciser qu’à la création de l’Université de Bamenda, le chef l’Etat avait décidé que le site est à Bambili. Il se susurre à Bambili que l’ex-ministre chargé de mission à la présidence de la République Peter Abety Alangue serait l’élite qui tire les ficelles dans l’ombre, ceci dans le but de remplacer Pr Tafah Edokat à la tête de cette Université.
Les tenants de cette thèse, ne trouvent pas d’inconvénient dans la construction de ces infrastructures dans l’arrondissement de Bamenda Ier. Pour eux Bamenda Ier reste bel et bien dans la juridiction de Bamenda qui porte le nom de l’Université. Ils relèvent également que de toutes les Universités au Cameroun, aucune résidence du recteur n’est dans aucun campus. Pour conclure, ils laissent entendre par exemple que l’Université de Dschang a ses antennes dans presque toutes les 10 régions du Cameroun et qu’à Douala, Dschang, Buea et Maroua le rectorats ne sont pas toujours dans le campus. Pourquoi exiger que le rectorat de Bamenda soit au campus de Bambili? S’interrogent ces derniers.