Geneviève Amvene a eu des visions embarrassantes en pleine réunion.
Un fait insolite s'est produit lundi, 4 février 2013, à la salle des baquets du collège régional d'agriculture d'Ebolowa. Le gouverneur du Sud Jules Marcellin Ndjaga, dans le souci de sensibiliser les élites, administrations, société civile, leaders d'opinion et forces vives du sud, en vue d'accompagner Elecam dans sa fastidieuse opération de refonte biométrique des listes électorales, a été interrompu par une jeune dame pratiquement en transes.«Vos histoires d'inscription sont nulles. Le Cameroun est béni. Arrêtez de manipuler le peuple. Bandes d'inconscients.
Vous racontez des inepties, car vous savez pertinemment que rien ne va changer. Vous ne m'avez pas donné à manger parce que j'ai prié pour mon pays. Voici la révélation (elle brandit un petit bouquin qu'elle tient en main)», a vociféré Geneviève Amvene, coordonnatrice d'une Ong dénommée «Sans frontière», œuvrant depuis plus d'une décennie dans la lutte contre le sida en milieu jeune.
Surpris par la réaction presque malencontreuse de cette dame qui clamait haut et fort être un messager de Dieu, les éléments du commissariat central d'Ebolowa la sortiront de la salle manu militari. Sans se défendre, elle se met plutôt à pleurer à gorge déployée, alors que les bidasses l'orientent vers un véhicule de la police à bord duquel elle sera conduite au commissariat sans autre forme de procès.
Il se dit au sujet de cette femme, dont l'âge oscille entre 35 et 40 ans, qu'elle serait sous l'emprise d'une secte pernicieuse depuis plusieurs mois. «Son comportement a changé quand elle a commencé à prêché en public pendant les grandes vacances dernières», révèle une source. «Au mois de juin 2012, elle avait organisé des nuits de prières au siège de la Camnafaw à Angalé. Elle avait même imposé les mains à quelques curieux. Mais son business a foiré quand elle a annoncé à la foule qu'elle pouvait guérir le Sida. C'est en ce moment que la rumeur faisant état de ce qu'elle serait devenue folle a commencé à circuler», renchérit une autre source.
A Kyé-ossi, où s'est tenue la dernière rencontre du genre, il a été révélé que le Rdpc craindrait une menace latente de l'Udc d'Adamou Ndam Njoya. Cette ville habitée à 90% par les Bamoun, totaliserait également 5000 étrangers dont un plus grand nombre selon une source, serait détenteur de la carte d'identité nationale du Cameroun. Cette situation et l'absence d'adhésion des populations à l'action d'Elecam dont les agents sont confondus à de simples photographes par les villageois, sèment la panique dans les rangs du parti au pouvoir, d'où l’immixtion de l'administration.
A titre d'exemple, après avoir mis en garde les pourfendeurs de l'action du parti il y a une semaine à Ebolowa, une chasse aux sorcières a été engagée contre ceux qui refusent de mouiller le maillot. Non seulement leurs noms ont été barrés des listes séance tenante, mais ceux-là ne pourront postuler à aucun poste le moment venu, a-t-on appris. Pour le reste, les présidents des commissions sont tenus d'établir de nouvelles listes en vue des prochaines descentes sur le terrain.