L’un a été empoisonné au thallium à Genève en Suisse et est mort le 3 novembre 1960, juste après l’indépendance du Cameroun pour laquelle son parti menait une lutte contre le colon Français depuis 1948. Felix Roland Moumié, alors président de L’Union des Populations Du Cameroun (UPC) l'organisation qui tire et oriente nombre de mouvements nationalistes de résistance en Afrique. A 33 ans, il sera poursuivi et harcelé dans tous ses refuges par Ahmadou Ahidjo.
Il va sillonner l'Afrique, pour se mettre à l'abri des ennemis du peuple en lutte. Avec d'autres militants et cadres upécistes, Moumié se rend au Congo Léopoldville, à Conakry, au Caire, à Accra, et atterrit plus tard en Suisse.L’autre, c’est son épouse et non moins compagnon de lutte, Marthe Moumié. Ils on été unis par le combat. Pour fuir les persécutions de l'administration coloniale, le couple Moumié a dû vivre dans la clandestinité, avant de se réfugier au Soudan puis en Egypte, où ils sont accueillis par le président Nasser. Unis aussi par la mort. Elle sera froidement assassinée dans la nuit du 7 au 8 janvier 2009 à Ebolowa.
C’est en la mémoire de ce couple de combattants qu’une messe d’action de grâce à été dite à l’Eglise du centenaire à Douala le 17 novembre. Une initiative du mouvement « Espace Moumié » conduite par le docteur Christian Mpondo. Pour ce dernier, « Cette messe d’action de grâce est le lancement d’un vaste programme d’activités qui consistent à réhabiliter Moumié et son œuvre. Cette fois on s’intéressera à ressortir l’œuvre médicale de Moumié » Avant de proposer par exemple que l’hôpital Laquintinie ou il a exercé comme médecin soit baptisé à son nom. Devant une Eglise du centenaire essentiellement composée des militants de l’Upc parmi lesquels son président Ndema Nsame, Christian Mpondo dénoncera la profanation du tombeau et le vol des ossements de Moumié.
L’officiant du jour, le pasteur Etame s’appuiera sur 2 Samuel 17-19 pour demander que leur noms soient écrites par les hommes qui réhabilitent et Dieu qui sanctifie. Et surtout, on discute seulement le corps d’Ahidjo, ou est celui de Moumié qui a lutté pour la liberté sans compromission ? Il faut réhabiliter les Moumié pour que « Le sang de ces deux martyrs soit une semence de la liberté, de toute la liberté, la vraie liberté »