Pour tenter d’apaiser les esprits le ministre de la Communication a annoncé l’arrestation de deux suspects au cours d’un point de presse jeudi. Elle était attendue. Après le mutisme longtemps observé par le pouvoir de Yaoundé autour de ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire du bébé volé », la version du gouvernement a finalement été entendue ce jeudi 02 janvier, lors d’un point de presse du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary.
L’on apprendra du porte-parole du gouvernement que les éléments de la direction de la police judiciaire ont mis la main sur deux personnes (un homme et une femme) suspectées d’avoir volé le bébé de Vanessa Tchatchou. Le nouveau-né, à en croire le Mincom, a été dissimulé par les dits suspects à Titi garage, un quartier de Yaoundé, avant qu’il ne trouve la mort. Le corps, laisse entendre Issa Tchiroma, a été inhumé dans la ville de Nkoteng, département de la Haute-Sanaga.
Tout commence le 20 août 2011. Vanessa Tchatchou, jeune fille de 17 ans, élève en classe de seconde dans un lycée de Yaoundé donne naissance à un prématuré de 7 mois à l’hôpital gynéco-obstétrique du quartier Ngousso. Le bébé sera par la suite placé dans une couveuse. Quelques heures plus tard, le bébé de la petite Vanessa est introuvable. Au fil des mois, l’affaire prend de l’ampleur. Les médias nationaux et même internationaux en font des gorges chaudes. Des diplomates occidentaux accrédités à Yaoundé avouent leur préoccupation sur le sujet.
Vanessa Tchatchou s’est résolue à rester à l’hôpital gynéco obstétrique jusqu’à ce qu’on lui rende le fruit de ses entrailles. Les tentatives de l’en déloger (même par les cerbères de la Direction générale de la recherche extérieure hier) sont restées vaines. Cette affaire de bébé volé a atteint un tel degré de sensibilité que d’aucuns subodorent un réseau de trafic d’enfant.
Un sit in du Rassemblement de la jeunesse camerounaise (Rajec) à l’entrée de cet hôpital a été dispersé hier par les forces de l’ordre. Son porte parole, Sismondi Barlev Bidjocka a été interpellé par les éléments du commissariat central No1avant d’être relâché.