Un sursaut patriotique face à un sinistre anniversaire
30 ans d'échec, 26 ans de tâtonnements, de mensonges, 50 ans de dérapages ! Non, non et non ! Ce n'est plus de la gouvernance, c'est un naufrage ; Un naufrage pour les Camerounais, une gestion chaotique de notre pays, ou encore mieux, une absence de gestion de notre pays par un club de vacanciers !
Drôle d'anniversaire que celui que célèbre le RDPC ! Le 26e anniversaire de la transformation de l'UNC en RDPC. Pour ce faire, le secrétaire général dudit parti payé par le contribuable camerounais pour s'occuper de la cuisine politique du parti du chef de l'État a adressé à ses militants une circulaire de 4 pages. Nous avons pris le temps de la lire.
Cet anniversaire est célébré dans un contexte difficile pour notre pays. : résurgence du choléra jusqu'aux portes de la cité capitale avec une dizaine de morts selon le bilan officiel dans la ville de Yaoundé, retour du grand banditisme avec des assassinats à tous coins de rue et, tout le monde y passe, femmes faisant leurs courses, pères de famille confortablement installés devant leur écran de télévision après une journée de dur labeur, sans oublier les morts de la route se comptent par milliers.
Dans ce contexte difficile, Monsieur Sadi et son parti, monsieur le Président de la République et son gouvernement, n'ont rien trouvé de mieux, ou plutôt rien trouvé de pire, que d'opposer les Camerounais entre eux, les Camerounais de Yaoundé contre ceux de Ngaoundéré, les Camerounais du Cameroun contre ceux qui vivent à l'extérieur des frontières nationales avec leur recrutement de 25 000 jeunes ! Dans un esprit hélas deux fois hélas de tribalisme et/ou de régionalisme ! Que le couplet soit classique depuis 29 ans ne le rend pas moins odieux. C'est donc dans ce climat que l’on célèbre les 26 années du RDPC.
Tout tombe en lambeaux dans notre pays ; les enseignants formés ne sont pas recrutés, les ingénieurs formés ne trouvent point de travail, l'armée ne sait plus où donner la tête pendant que le pays se retrouve avec autant de généraux que l'État de l’Iowa aux États-Unis. Les Camerounais dans leur immense majorité sont de plus en plus pauvres et déboussolés au point où tous se demandent : « dans quel monde vivent ces gens-là ? » Personne ne sait où nous conduit la barque RDPC. Ils parlent de rigueur maître mot de leur champion depuis 30 ans, mais celle-ci est à géométrie variable. Ils se remplissent les poches et privent la masse du peu dont elle a besoin pour survivre. L'extravagance de richesse de cette caste minoritaire démontre une fois de plus l'incroyable mansuétude dont jouit une minorité de privilégiés. Chers compatriotes, il n’existe qu’un mot pour traduire tout cela : révoltant !
La manière dont notre pays est conduit aujourd'hui est révoltante et dangereuse pour notre génération et pour celles qui viennent. Ne nous y méprenons pas, la renaissance de notre pays, que nous appelons de tous nos vœux ne viendra pas de ceux et celles qui ont souillé et vidé notre pays de toutes les valeurs de la race humaine. Nous devons exprimer notre écœurement du totalitarisme vorace de cette génération et de son idéologie. Nous ne devons pas faire leur lit par un mouvement de relativisme béat : « j'aime un totalitarisme et en hait un autre ».
Ce régime RDPC s'enlise et nous le voyons. Donnons-lui le coup de
semonce dont il a besoin par notre engagement clair dans la reprise en
main de notre destin collectif. Ce combat est loin d'être celui d'un
homme ; il est celui de tout un peuple ; de tous les peuples du
Cameroun, il est loin d'être celui d'une tribu, mais celui des tribus du
Cameroun. Il est loin d'être celui d'une région, il est celui de toutes
les régions du Cameroun. Oui, il n'est pas celui de l'engagement de la
libération de tel ou tel de la prison et des geôles du RDPC, il est
celui de la libération de tous les peuples du Cameroun de l’emprise d’un
homme et de tout le système qu'il incarne.
N'acceptons plus le
discours de la peur. N'acceptons plus ce discours qui veut que le RDPC
soit le parti qui a apporté la paix et la stabilité au Cameroun puisque
depuis 1977 des générations d'hommes et de femmes ont chanté « 20 ans de progrès, 20 ans de paix, de l'indépendance à la réunification. »
Peuples du Cameroun, ne soyons plus dupes ! Les promesses du RDPC sont là pour tenter de faire masquer les échecs du Président de la République et de ses 40 bandits. Les promesses d’un Cameroun, pays émergent en 2035 sont là pour nous faire oublier les turpitudes d'une génération qui nous a conduits à la banqueroute.
Face à ce discours et à ces promesses, tissus et éponges de mensonge, je dis : nous sommes là, nous serons là, nous ne laisserons pas faire ! Ne nous donnons pas le rôle de commentateurs voués à la dénonciation, à la déploration ou à l'incantation.
Voici la naissance d'une opposition qui entend être le terreau de la germination de femmes et d'hommes responsables et dignes de diriger notre pays demain. Ce demain, c'est aujourd'hui et c'est en octobre prochain qu'il s'exprime. C'est ensemble que nous devons choisir de servir l'intérêt général, cet intérêt général qui doit être au-dessus de tout, qui doit être au-dessus de nos intérêts personnels, qui doit nous être supérieur. C’est vrai, chers compatriotes, servir notre pays le Cameroun, pays que nous aimons tant ! Oui pourquoi ne pas le dire, nous sommes malheureux de voir notre pays abîmé, ruiné et détruit par une minorité et nous sommes désireux de le relever avec tous les hommes et toutes les femmes au-delà de toute religion, de toute tribu, de toute région. Nous avons une vision claire de la Nation, nous avons un amour commun de la République, nous avons un attachement à l'éthique en politique. Voilà pourquoi nous sommes aux côtés et au service des Camerounais.
Des Camerounais inquiets
Face à l'inquiétude des Camerounais, nous sommes la force de proposition et de mobilisation qui nous a si longtemps manqué. Pour savoir ce que vous ressentez, nous n'avons pas besoin de contrôler les médias d'État et d'acheter des publireportages sur les chaînes de télévision occidentales. Notre misère, la détresse des peuples du Cameroun se lit sur le visage de chaque enfant de ce pays, de chaque mère de famille de ce pays, de chaque père au chômage. Nous voyons votre inquiétude, mais nous voyons aussi votre colère alors, nous l'exprimons en ce 26e anniversaire du RDPC.
30 ans d'échec, 26 ans de tâtonnements, de mensonges, 50 ans de dérapages ! Non, non et non ! Ce n'est plus de la gouvernance, c'est un naufrage ; Un naufrage pour les Camerounais, une gestion chaotique de notre pays, ou encore mieux, une absence de gestion de notre pays par un club de vacanciers ! Le Président de la République et son parti sont responsable de l'État dans lequel se trouve le Cameroun. Ils sont comptables du fait que le Cameroun s'en sort moins vite et plus mal que tous les pays de l'Afrique Centrale. Regardez nos voisins de Guinée Équatoriale ! Telle est la réalité et nous ne devons pas nous détourner à sa vue.
Une fois de plus, une fois encore, le RDPC se met en rang de bataille
et va solliciter votre soutien ! C'est un manque de pudeur et
d'élégance politique ! Car ce qui se passe dans notre pays aujourd'hui a
été pensé, inspiré et voulu par le RDPC et son leader en 30 ans de
règne. À mon avis, le RDPC et le redressement du Cameroun sont comme le
début d'une pièce de Beckett que lisait mon père au coin de feu après un
bon verre de rhum : « Fini. C'est fini. Ça va finir. Ça va peut-être
finir. » Bref, ça n'en finit plus de finir. En attendant, le bateau
chavire !
Le Palais de l'Unité n'est pas un cimetière et encore moins
un musée ! C'est la seule résidence dont le propriétaire est le peuple
camerounais et non le RDPC comme il l'est pour certains bâtiments de la
République. C'est donc à vous peuples du Cameroun de confier le bail à
un Camerounais ou à une Camerounaise de votre choix. Ensemble, mettons
ensemble dehors ceux qui ont érigé la société de Balzac en monde d'être.
Remettons l'intérêt général au cœur de notre pays.
Oui, nous sommes à la hauteur...
Chers compatriotes, nous nous tenons prêts et à la hauteur du travail à accomplir. Oui, je sais que nous traversons une grande période de crise de tous les repaires, mais, nous devons savoir que nous sommes le recours, ensemble et, collectivement. Ne nous enfermons pas dans ce mouvement de repli dans lequel veut nous confiner le RDPC. Ne soyons pas égoïstes, ne cherchons pas à nous en sortir tout seuls, seuls contre tous ! C'est ensemble que nous devons déplacer la montagne financière et institutionnelle qu'est le RDPC. Il ne s’agit pas ici de savoir qui écrira les meilleurs textes, qui rassemblera le plus lors des manifestations spontanées, qui dénigrera le plus l'autre.
Sortons de cet esprit RDPC et faisons tout le contraire de ce que ce parti attend de nous. Nous ne devons de ce fait pas accepter que des agents envoyés par les ennemis de notre pays viennent tuer en nous l'envie de l'avenir ; nul ne doit désenchanter notre avenir. Personne et, surtout pas cet anniversaire ne devraient priver les peuples du Cameroun du droit d'espérer. Ce serait le meilleur moyen pour le RDPC d'être encore là après octobre 2011.Dr Vincent-Sosthène FOUDA
www.generationcameroun2011.com