La matinée de vendredi le 8 août 2014 a été très agitée contrairement à l’ordinaire à Cité Berge, une localité sise dans l’arrondissement de Douala 3ème.
Consternation et effroi se lisaient sur les visages des habitants du bloc I au quartier Cité Berge dans l’arrondissement de Douala III. Vendredi le 8 août 2014 sur le coup de 10h il y a eu un branle-bas. Une foule immense était visible à un mètre de l’école primaire Sainte Angèle. Pour cause, la présence d’un cadavre d’un nourrisson de trois mois, précisément en dessous d’un pont sis aux alentours de l’établissement scolaire. Alertés par les patriarches du quartier, des éléments de police ont accouru sur les lieux.
Quelques habitants interrogés avouent leur bouleversement. « Ma maison est située à deux mètres du pont en dessous duquel se trouve le corps du bébé. J’ai été tirée du sommeil par les cris des passants. Je suis tout simplement surprise car c’est la première fois qu’un acte pareil se produise dans ce quartier depuis près plus de 10 ans que j’y réside », lance stupéfaite une habitante soutenue dans ses déclarations par les autres compatriotes.
« Ce qui choque est que pendant que les unes cherchent à concevoir, les autres estiment que l’enfant loin d’être un don du ciel est plutôt une injure à la jeunesse. Impossible de deviner à qui appartient le mâle jeté. Nous espérons que l’enquête policière pourra permettre de mettre la main sur le ou la coupable », ajoute un sexagénaire. En attendant les résultats d’une enquête ouverte, les habitants du quartier Cité Berge ont eux-mêmes décidé de mener des investigations.
Ces derniers déclarent que l’infanticide est un fléau à combattre au même titre que la prostitution, la délinquance juvénile, les viols, l’homosexualité, l’avortement et violences de toute autre nature observées actuellement au Cameroun. « Ce sont des preuves patentes de l’ère du renouveau. La mondialisation, l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication et le chômage ont entraîné la dépravation des moeurs », remarquent les résidants de Cité berge.
Pour eux, les jeunes aussi mineurs soient-ils ont perdu les valeurs morales inculquées autrefois par les ancêtres. « Il y a eu une perte de repères. Ce qui justifie par ailleurs la recrudescence des boîtes de nuit et des belles de nuit. Ceux qui sont chargés de veiller à l’éducation des enfants sont les premiers à exposer ces derniers aux intempéries liées à la mondialisation, au mimétisme », avancent des badauds sur la scène du crime à Village. « Il existe des fauteurs de troubles capables de pousser une fille à se prostituer, à avorter ou à faire partie des gangs de malfrats.
C’est possible. Dans le cas précis d’infanticide, on doit non seulement condamner la génitrice du nourrisson abandonné dans les déchets mais aussi le père de l’enfant », s’accorde à clamer une frange de la population.