Le corps d'Aboubakary Sarky a été retrouvé gisant dans son sang hier matin au quartier Tsinga.
Les habitants des quartiers Tsinga et Nkomkana se sont réveillés hier sur une découverte macabre à l'entrée de la route qui mène au Commissariat du 8e Arrondissement. Le corps sans vie d'Aboubakar Sarky, 32 ans, selon des connaissances, gisait dans le sang. Un t-shirt vert à manches rouges constitue son seul vêtement. Son crâne, sa face, le revers de sa main gauche, son bras droit, son abdomen, ses jambes, ainsi que ses pieds sont marqués de profondes blessures, sur toutes les parties où des coups machettes sont passés. Le sang est encore frais à 7h30 quand nous arrivons sur le lieu.
«Quand je passais à 4h pour livrer une chèvre et un mouton au boucher qui m'a fait la commande, j'ai trouvé cet enfant couché ici et il respirait encore. Mais, quand je suis revenu 30min après, il était déjà mort», explique Adamou, qui dit bien le connaître aux policiers arrivés sur le lieu. Les marques de sang sur le sol laissent croire que qu'Aboubakar Sarky aurait été «agressé» très loin de là. «Nous n'avons pas trouvé sa carte d'identité, sauf une pièce de 50F», relate un de ses frères du Nord Cameroun.
D'après les révélations d'Abdoulaye, un ressortissant du Nord de 18 ans et nettoyeur de chèvres au marché du 8ème, «Aboubakar Sarky avait été chassé du marché des chèvres par le président parce qu'il bagarrait trop. Ces derniers temps, il achetait la ferraille qu'il vendait».
Abdou va plus loin: «j'ai grandi avec lui. Avant, il volait les choses mais sa mère lui avait donné les remèdes qu'il a bu. Il ne volait plus. Il n'avait jamais fait la prison. Il est venu me voir hier (2 juillet, NDLR) dans l'après-midi. Peut-être on l'a trouvé en train de bagarrer, et l'autre a appelé le renfort».