Le
responsable technico-commercial de Mac-Pac international, agence de
Douala, François Lanty, est mort le 21 octobre dernier à Douala. Des
suites de coups et blessures pris lors d’une chaude algarade avec son
patron à Yaoundé.
François Lanty, 64 ans, de nationalité française, est agent technico-commercial à Mac Pac International (Movers Worldwide), une société spécialisée dans les déménagements internationaux, emballages et transit dont le siège est à Yaoundé qui a vu le jour en 1961. Bien que n’étant pas actionnaire de la boîte, il se met très souvent à contribution et fait plusieurs fois des avances à l’entreprise qui connaît quelques difficultés à honorer les factures de ses fournisseurs et à assurer la petite trésorerie. Les montants sont souvent importants et s’élèvent en tout à plusieurs millions.
Il ne verra plus jamais la couleur de ses millions et n’en jouira pas. Et pour cause : il est mort. En septembre dernier, alors qu’il est un peu à court d’argent, François Lanty décide de se rendre à Yaoundé pour y rencontrer Alain Hertz, le directeur général de Mac Pac International, de nationalité française lui aussi mais de mère camerounaise. Les civilités d’usage se passent plutôt bien. Durant leur entretien, François George Lanty annonce la couleur : il est un peu court et il veut se faire rembourser un peu de l’argent qu’il a prêté à l’entreprise. Jusque-là, tout est bien qui est bien entre compatriotes gentilshommes, et Alain Hertz suggère même à son compatriote de passer la nuit chez lui.
Mais les choses vont très vite se compliquer. François Lanty décide de mettre Madame Hertz dans la confidence. L’entreprise lui doit beaucoup d’argent et Alain Hertz n’est apparemment pas décidé à le lui rembourser. Là-dessus, Madame Hertz s’en prend un peu vertement à son mari à qui elle signifie qu’il ferait mieux de rembourser son argent à François Lanty au lieu de faire le beau et rouler les mécaniques.
Tout le monde retourne se coucher mais le mal est fait : François Lanty s’en est tiré avec trois côtes cassées. C’est ce que révèlent les rayons X plus tard à Douala. Revenu à Douala, François Lanty se sent mal et prend ses quartiers chez sa compagne, une certaine Yen Agnès de nationalité camerounaise avec qui il vit depuis une dizaine d’années et qui réside au quartier Bali. Sa compagne lui conseille de se rapprocher du Consulat de France à Douala pour informer les services consulaires de son état. François Lanty rejette la proposition et se contente plutôt de prendre des perfusions à la maison malgré l’avertissement du médecin qui lui a signifié la gravité de son mal. C’est aux environs de 19 heures, le 21 octobre dernier, que François Lanty rend l’âme et son corps est emmené à la morgue de la garnison militaire à Bonanjo par son compatriote qui assure l’intérim à Mac Pac.
La police judiciaire de Douala s’est saisie du dossier et a entendu sur procès verbal Alain Hertz. Entre temps, la compagne de François Lanty qui a décidé de porter plainte, a également saisi les responsables des organisations des Droits de l’homme. En attendant que la lumière soit faite sur cette affaire, François de son vivant aurait demandé à sa copine qu’il soit enterré au Cameroun. Par contre Alain Hertz a des soucis à se faire. Il risque bien d’être poursuivi pour homicide involontaire. Voilà à quoi cela sert d’user de ses poings pour régler ses dettes.